Un équilibre précaire. La France comptait au 1er janvier 199 987 médecins en activité régulière (c'est-à-dire sans compter les 9 903 remplaçants), dont 193 828 en Métropole, selon l'édition annuelle de l'Atlas de la démographie médicale, que publie mardi le conseil national de l'Ordre. Ce chiffre confirme la stabilité observée ces dernières années (- 0,03 % en 2010). Les effectifs restent à des niveaux records, après des décennies de hausse ininterrompue : les «toubibs» étaient presque deux fois moins nombreux à la fin des années 1970. Pour autant, les raisons de s'inquiéter n'ont pas disparu.
D'abord, la densité médicale recule (306,7 médecins pour 100 000 habitants, contre 308,8 l'année précédente), compte tenu de la hausse de la population. Ensuite, la répartition des médecins sur le territoire demeure très inégale. Le palmarès reste le même, et les régions les mieux loties (Paca, Ile-de-France) comptent 1,5 fois plus de médecins que les plus démunies (Picardie, Centre, Haute-Normandie). Sans même compter les différences, au sein de chacune de ces régions, entre les villes universitaires, où les jeunes s'installent volontiers à la fin de leurs études, et les campagnes et banlieues, où les déserts médicaux sont souvent déjà une réalité. Enfin, les médecins vieillissent. Leur moyenne d'âge est passée de 50 à 51,4 ans entre 2009 et 2010. Les plus de 55 ans représentent 42,9 % des troupes. Le recul du nombre de médecins, prédit depuis longtemps, semble donc plus inéluctable que jamais.
L'Ordre des médecins s'alarme en outre de la faible proportion de jeunes médecins qui choisissent l'exercice libéral : seulement 9,4 % des nouveaux inscrits de l'année - et encore cette proportion marque-t-elle un léger rebondissement. Quand il s'agit de généralistes qui choisissent le salariat (industrie, médecine scolaire, maison de retraite, centres de santé…), ce sont autant de personnes qui n'assurent pas les gardes de nuit ou de week-end.
Cet enthousiasme n'empêche pas de relever de multiples contraintes : paperasse en tout genre, relations tendues avec l'Assurance-maladie, complexité de la gestion comptable, exigences des patients (médicaments, examens complémentaires, arrêts de travail) qui poussent au «clientélisme»…
Ces mêmes mots - et ces mêmes maux - ressortent de la deuxième enquête thématique menée cette année par l'Ordre : les 903 médecins qui ont «dévissé leur plaque» avant l'âge de la retraite ont eux aussi été interrogés, et un tiers a répondu. Ils déplorent, en outre, les «charges financières trop lourdes» et surtout le «volume d'activité» trop élevé, «pas compatible avec une vie de famille» . Pour y échapper, ils poursuivent leur activité à l'hôpital, en salariat, voire redeviennent remplaçants.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/06/13/04016-20110613ARTFIG00446-l-inquietant-vieillissement-des-medecins-francais.php
D'abord, la densité médicale recule (306,7 médecins pour 100 000 habitants, contre 308,8 l'année précédente), compte tenu de la hausse de la population. Ensuite, la répartition des médecins sur le territoire demeure très inégale. Le palmarès reste le même, et les régions les mieux loties (Paca, Ile-de-France) comptent 1,5 fois plus de médecins que les plus démunies (Picardie, Centre, Haute-Normandie). Sans même compter les différences, au sein de chacune de ces régions, entre les villes universitaires, où les jeunes s'installent volontiers à la fin de leurs études, et les campagnes et banlieues, où les déserts médicaux sont souvent déjà une réalité. Enfin, les médecins vieillissent. Leur moyenne d'âge est passée de 50 à 51,4 ans entre 2009 et 2010. Les plus de 55 ans représentent 42,9 % des troupes. Le recul du nombre de médecins, prédit depuis longtemps, semble donc plus inéluctable que jamais.
L'Ordre des médecins s'alarme en outre de la faible proportion de jeunes médecins qui choisissent l'exercice libéral : seulement 9,4 % des nouveaux inscrits de l'année - et encore cette proportion marque-t-elle un léger rebondissement. Quand il s'agit de généralistes qui choisissent le salariat (industrie, médecine scolaire, maison de retraite, centres de santé…), ce sont autant de personnes qui n'assurent pas les gardes de nuit ou de week-end.
Paperasse, horaires lourds et risque de clientélisme
Pour creuser ce phénomène, l'Ordre a sondé ces rares jeunes volontaires pour la médecine libérale. Un tiers des 1 211 installés de l'année ont répondu. Premier enseignement : ils vivent en couple à 86 % et ont des enfants dans les deux tiers des cas. Ce qui montre bien la difficulté d'envisager toute mesure les obligeant à s'installer en tel ou tel endroit du territoire, si aucun emploi n'y est disponible pour le conjoint et si les services de proximité (supermarchés, poste et surtout école) y ont fermé. Deuxième enseignement : surprise, 95 % d'entre eux se disent satisfaits, assez satisfaits ou très satisfaits de leur exercice ! Ils ont choisi le mode libéral pour trois grandes raisons : «l'indépendance», «le contact privilégié avec la patientèle», et l'autonomie dans la «gestion du temps». Au final, 86 % d'entre eux «recommanderaient à un jeune confrère d'exercer en secteur libéral».Cet enthousiasme n'empêche pas de relever de multiples contraintes : paperasse en tout genre, relations tendues avec l'Assurance-maladie, complexité de la gestion comptable, exigences des patients (médicaments, examens complémentaires, arrêts de travail) qui poussent au «clientélisme»…
Ces mêmes mots - et ces mêmes maux - ressortent de la deuxième enquête thématique menée cette année par l'Ordre : les 903 médecins qui ont «dévissé leur plaque» avant l'âge de la retraite ont eux aussi été interrogés, et un tiers a répondu. Ils déplorent, en outre, les «charges financières trop lourdes» et surtout le «volume d'activité» trop élevé, «pas compatible avec une vie de famille» . Pour y échapper, ils poursuivent leur activité à l'hôpital, en salariat, voire redeviennent remplaçants.
http://www.lefigaro.fr/conjoncture/2011/06/13/04016-20110613ARTFIG00446-l-inquietant-vieillissement-des-medecins-francais.php
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