mardi 7 juin 2011

HCL : les greffes de foie pédiatriques reprennent, le psychodrame aussi

Il y a huit mois, les deux services de transplantations hépatiques des HCL, situés à l’hôpital Edouard-Herriot (HEH) et à l’hôpital de la Croix-Rousse, ont été fusionnés sur ce dernier site dans la douleur, le Professeur Olivier Boillot refusant les conditions dans lesquelles la direction lui demandait d’intégrer ce service placé sous la responsabilité du Professeur Christian Ducerf.
Resté à HEH, le Professeur Boillot n’effectue plus aucune transplantation. Ses activités ont été reprises par le nouveau service de la Croix-Rousse. « Nous avons vu personnellement la quarantaine de patients suivis à HEH. Un seul a souhaité être retiré de la liste », raconte le Professeur Ducerf. Mais le Professeur Boillot avait deux spécialités pour lesquelles il est reconnu mondialement… et n’a formé personne au CHU (centre hospitalier universitaire) : les greffes de foie sur enfants (moins de 10 ans) et les greffes à partir de donneur vivant.
Pour les greffes pédiatriques, deux chirurgiens sont en formation mais il fallait un « garant scientifique ». L’hôpital de Genève a été choisi mais les lourdeurs administratives ont fait que c’est seulement mi-avril que les dernières autorisations ont été données pour que ces greffes puissent reprendre à Lyon. Elles seront effectuées à l’Hôpital Femme Mère Enfant où deux enfants de 10 et 11 ans ont déjà été transplantés depuis janvier.
Depuis l’arrêt des transplantations par le Professeur Boillot, deux jeunes enfants souffrant d’hépatites fulminantes ont dû être transférés à Paris pour des greffes urgentes. Trois jeunes patients sont actuellement en attente de greffe à Lyon. Une dizaine d’enfants sont transplantés chaque année aux HCL et, selon le Professeur Ducerf, les deux chirurgiens en formation devraient être autonomes d’ici cinq à sept transplantations.
En revanche, la greffe à partir de donneur vivant, dont la première européenne a été effectuée en 1992 par le Professeur Boillot à HEH, est « momentanément suspendue ». « On fait des hépatectomies, donc ce n’est pas un problème de savoir-faire et j’ai proposé cette technique pour des malades étrangers qui n’ont pas accès aux greffons européens. C’est un problème éthique : tous les centres internationaux ont freiné car la morbidité et la mortalité sont importantes. A Lyon, il y a eu deux décès de donneurs », justifie Christian Ducerf, qui affirme que ce n’est pas un arrêt et met en avant les « solutions alternatives », proposées par son service : des prélèvements de greffons « un peu limites » (sur des personnes de plus de 80 ans), des greffons partagés en deux et bientôt des prélèvements sur donneur à cœur arrêté.
http://www.leprogres.fr/rhone/2011/06/07/hcl-les-greffes-de-foie-pediatriques-reprennent-le-psychodrame-aussi

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