lundi 31 octobre 2011

L'élimination du paludisme semble possible

Le paludisme atteint 40 % de la population mondiale et entrave le développement économique et social des populations les plus pauvres. Il est, aujourd'hui encore, responsable de 781 000 décès par an. Un chiffre inacceptable pour une maladie que l'on sait parfaitement prévenir et soigner. Et pourtant, le rapport du Partenariat Roll Back Malaria, présenté lors du Forum organisé cette semaine à Seattle par la fondation Bill & Melinda Gates, incite à l'espoir. Car ce document révèle qu'un nombre croissant de pays vise l'élimination du paludisme et que trois États ont déjà été certifiés exempts de cette maladie par l'Organisation mondiale de la santé, au cours des quatre dernières années.
Le rapport "Éliminer le paludisme - Leçons du passé et perspectives d'avenir", a été rédigé par le Programme mondial de lutte contre cette maladie de l'OMS, à partir de données collectées dans toutes les régions du monde. Il souligne que sept pays ont interrompu la transmission locale de la malaria et se battent pour empêcher sa réintroduction, tandis que dix autres réduisent actuellement sa transmission, afin d'atteindre l'objectif de zéro cas. Le rapport décrit plus précisément la situation de neuf États - sur les 108 pays et territoires dans lesquels le paludisme est endémique - qui se préparent à entrer dans la phase d'élimination de la malaria.
Cibles ambitieuses
Ces résultats réjouissent le Dr Robert Newman, directeur du Programme mondial de lutte contre le paludisme de l'OMS : "Une amélioration des tests de diagnostic et de la surveillance a permis de préciser la situation sur le terrain et a démontré qu'il existait des pays qui cherchent à éliminer le paludisme dans toutes les régions du monde où il est endémique", a-t-il déclaré. "L'OMS suit régulièrement ces progrès et s'assure que ces pays sont soutenus dans leurs efforts à devenir exempts de paludisme."
Il faut rappeler que le développement d'un certain nombre d'interventions contre le paludisme a permis de sauver environ 1,1 million de vies rien qu'en Afrique, au cours des dix dernières années, et de réduire de 38 % le nombre de décès dus à cette maladie. Cette dynamique, ainsi que les résultats qu'elle a engendrés, ont encouragé de nombreux pays à essayer de franchir les étapes menant à l'élimination du paludisme. Et cela laisse entrevoir la possibilité que dix nouveaux pays puissent rejoindre le groupe des nations exemptes de paludisme à brève échéance.
Un premier succès pour le Partenariat Roll Back Malaria. Il avait, en effet, défini des cibles ambitieuses, dont l'élimination du paludisme d'ici fin 2015 dans huit à dix nouveaux pays, incluant tous ceux de la région européenne définie par l'OMS. "En poursuivant la campagne pour un accès universel aux outils de lutte contre le paludisme, dont les moustiquaires imprégnées d'insecticide, la pulvérisation dans les domiciles à effet rémanent, les tests de diagnostic et les traitements efficaces contre la maladie, les pays pourront réduire la transmission du paludisme de manière spectaculaire", selon le Pr Coll-Seck, Directrice exécutive de Roll Back Malaria. Les prochaines années devraient donc confirmer les progrès en cours dans la lutte contre cette maladie.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/l-elimination-du-paludisme-semble-possible-18-10-2011-1385814_57.php

dimanche 30 octobre 2011

Les téléphones portables britanniques contaminés par E.coli

Ah, ces cochons d'Anglais ! Outre-Manche, un téléphone portable sur six serait contaminé par de la matière fécale sous la forme d'Escherichia coli. C'est énorme. Il n'y a qu'une explication possible : les Britanniques restent encore trop peu nombreux à se laver les mains en sortant des "water-closets". Et si, effectivement, ils se les nettoient, c'est qu'ils sont loin de le faire correctement. Cet inventaire fécal, réalisé par les chercheurs de la London School for Hygiene & Tropical Medecine et de l'université de Londres révèle aussi autre chose : hormis le fait qu'ils aient les mains sales, nos charmants amis anglais sont également des menteurs. En effet, dans les sondages, 95 % d'entre eux affirment se laver les mains avec du savon quand c'est possible.
L'étude a par ailleurs mesuré la contamination bactériologique, tous germes confondus, des téléphones et des mains. Le résultat est sans appel : des bactéries ont été relevées sur 92 % des portables et sur 82 % des mains. Shocking ! Ces données ont été rendues publiques le samedi 15 octobre, date du Global Handwashing Day (Jour du lavage de mains) célébré par quelque 25 pays à travers le monde, comme la Grande-Bretagne donc, mais aussi l'Allemagne, la Chine, les Philippines et de nombreux pays du tiers-monde.
Redoutables ennemies
Les E. coli, bactéries d'origine fécale, peuvent s'avérer de redoutables ennemies, déclencher des troubles digestifs pouvant parfois entraîner la mort, comme cela a été le cas avec la souche découverte en Allemagne en juin dernier. Elles peuvent survivre plusieurs heures sur les mains, surtout quand il fait chaud et quand elles ne sont pas directement exposées au soleil. Le pire, c'est qu'elles sont très nomades : elles se font une joie de jouer à saute-mouton, de main à poignée de porte, de téléphone portable à oreille ou encore de doigt à la nourriture... d'où l'intérêt de se laver systématiquement les mains avec du savon en sortant des petits coins.
Dans le monde, environ 3,5 millions d'enfants de moins de 5 ans meurent chaque année de pneumonies ou de diarrhées provoquées par Escherichia coli, alors que le simple fait de se laver les mains avec du savon est l'un des moyens les plus efficaces pour lutter contre ces maladies.
La France ne célèbre pas le Global Handwashing Day, mais parions que les Français ne présentent pas des mains plus propres que celles des Britanniques. Si pareil sondage avait lieu chez nous, les téléphones portables et les mains présenteraient très certainement des taux de contamination similaires. D'autant que, si l'on en croit leur réputation à l'étranger, les Français sont loin d'être des modèles de propreté.
http://www.lepoint.fr/sante/les-telephones-portables-britanniques-contamines-par-e-coli-17-10-2011-1385604_40.php

samedi 29 octobre 2011

Les vertus des vitamines et des oxydants remises en cause

Les risques posés par les oxydants et les vertus des vitamines pour les neutraliser et préserver la santé sont remis en question par nombre d'études, dont plusieurs révèlent le danger d'une surconsommation de certains de ces micronutriments populaires.
"Tout le monde est un peu perdu, car logiquement les vitamines, des anti-oxydants, devraient agir contre les maladies, mais toutes les données cliniques ne montrent aucune différence", explique le Dr Toren Finkel, directeur du Centre de médecine moléculaire aux Instituts nationaux de la santé (NIH). "Cela signifie qu'il faut revoir nos hypothèses sur les mécanismes de ces maladies et du rôle des oxydants", poursuit-il dans un entretien avec l'AFP.
"Retourner dans le laboratoire"
"On est toujours parti de l'idée que les oxydants étaient mauvais pour l'organisme, et depuis ces dix dernières années, on commence à se rendre compte que ce n'était pas forcément vrai", précise le chercheur. Ainsi, des recherches ont montré que les cellules utilisent les oxydants pour signaler une inflammation et que ces derniers n'endommagent pas toujours l'organisme, jouant un rôle utile, souligne-t-il.
"Il faut donc retourner dans le laboratoire pour effectuer des recherches avec des cellules ou des animaux afin de mieux comprendre le rôle des oxydants et des vitamines", estime le Dr Finkel. "Durant de nombreuses années, nous avons utilisé ces vitamines sans connaître leurs effets", concède-t-il. "Nous disposons de nombreuses données montrant qu'une carence de certaines vitamines est néfaste, mais cela ne veut pas dire qu'en absorber beaucoup est mieux", selon lui.
Ainsi, une étude publiée le 11 octobre aux États-Unis indique une augmentation de 17 % du risque de cancer de la prostate chez des hommes prenant de la vitamine E à haute dose. Une autre recherche américaine menée avec des femmes, parue le 10 octobre, révèle que des multivitamines étaient inutiles et accroissaient légèrement leur risque de mortalité. Déjà en 2007, des chercheurs avaient établi un lien entre un danger accru de diabète adulte et des suppléments de sélénium.
Un régime sain suffit
Le problème, "c'est que le public pense que plus est mieux et sans danger", relève David Schardt, nutritionniste au "Center for Science in the Public Interest", un organisme à but non lucratif. "Mais maintenant, nous découvrons que certaines vitamines prises en grande quantité peuvent avoir des effets néfastes inattendus que nous ne comprenons pas", dit-il à l'AFP. "Il y a aussi un grand nombre de personnes qui ont la foi, presque comme une religion, en leurs vitamines", une attitude encouragée par une industrie qui pèse 20 milliards de dollars par an aux États-Unis, où la moitié de la population consomme ces compléments alimentaires, explique ce nutritionniste. En outre, les fabricants de vitamines peuvent quasiment attribuer toutes les vertus à leurs produits aux États-Unis à l'exception de prétendre qu'ils traitent des maladies.
Patsy Brannon, professeur de nutrition à l'université Cornell (New York, nord-est), note que ce sont plus souvent les personnes se nourrissant bien et choisissant des aliments vitaminés qui prennent des compléments de vitamines. Ainsi, ils peuvent très vite atteindre des doses élevées et potentiellement risquées. Ces compléments sont néanmoins nécessaires pour certains, comme les femmes enceintes et les personnes âgées souffrant de carences chroniques.
Mais, pour la population générale, un régime alimentaire sain, composé de légumes et fruits riches en fibres ainsi que de protéines animales, fournit les vitamines et autres micronutriments nécessaires, indique-t-elle à l'AFP. Une recherche parue fin août dans le Journal of Nutrition montre qu'un grand nombre d'Américains se nourrissent mal et ne prennent pas de compléments vitaminés. Ainsi, 25 % ont une carence en vitamine C, 34 % en vitamine A et 60 % en vitamine E, qui se trouvent surtout dans les fruits et légumes.
http://www.lepoint.fr/sante/les-vertus-des-vitamines-et-des-oxydants-remises-en-cause-17-10-2011-1385409_40.php

vendredi 28 octobre 2011

Pipi au lit: «C’est pas ma faute!»

Ils ont 7 ans, 10 ans, voire 15 ans et ils font toujours pipi au lit. Une fois, deux fois par mois, voire toutes les nuits pour certains. Ils le vivent dans la honte, se privent du plaisir d’aller dormir chez un ami, ou de partir en classe verte, terrifiés à l’idée que l’on pourrait découvrir « leur douloureux secret ».
Traités parfois de « fainéants » ou de « gros dormeurs », ils se sentent souvent coupables. En réalité, « ils n’y sont pour rien », martèle le Dr Catherine Bloch, néphro-pédiatre au CHU-Lenval. C’est en effet dans les gènes que leurs troubles mictionnels puiseraient au moins en partie leur origine.
« On retrouve très souvent une hérédité. Ainsi, lorsque l’un des deux parents a souffert d’énurésie nocturne isolée intermittente (le nom scientifique du pipi au lit), l’enfant a 44 % de risques d’en être aussi atteint, et 77 % si ce sont les deux parents qui ont été concernés », détaille le médecin.
Confrontés à l’énurésie de leur enfant, les parents prennent souvent des mesures très coercitives. « Interdiction de boire avant le coucher, voire dès 17 h, réveils en pleine nuit pour les conduire aux toilettes, sanctions… Tout ça ne sert à rien! L’enfant se sent culpabilisé, humilié. Et il va avoir tendance à se retenir pendant la journée. En forçant ainsi son sphincter, il s’expose à des problèmes de rétention d’urine et de constipation. Avec à la clé, le risque de faire pipi, voire émettre des selles, sur lui pendant la journée! »
Le maître mot : patience!
Alors, que faire? Lorsque le pipi au lit la nuit se complique de troubles pendant la journée ou qu’il se poursuit au-delà de 6 ans, un bilan urodynamique est nécessaire. Il permet d’affiner les conseils et éventuellement de mettre en place une rééducation.

Pour les cas les plus simples, des traitements médicamenteux existent, à base de desmopressine, une molécule analogue de synthèse à l’hormone antidiurétique. Très efficaces à court terme, ces produits, largement prescrits, permettent à l’enfant de ne pas renoncer à une vie sociale. Mais attention à ne pas en abuser. « Il s’agit de traitements symptomatiques, insiste la pédiatre. Ils ne traitent pas le fond du problème.
Or, comme ça marche, on a tendance à renouveler les prescriptions, sans respecter les recommandations qui sont de traiter sur des périodes courtes, inférieures à 2 mois. » Plus efficace selon le médecin, à condition que l’enfant soit motivé, le détecteur dans la couche qui sonne dès que l’urine coule.
Et bien sûr, le respect de certaines règles hygiéno-diététiques, la première d’entre elle étant d’éviter de boire des litres. « Mais le principal conseil que je donne aux parents est de s’armer de patience et surtout de ne pas culpabiliser l’enfant. »
Une trop forte pression psychologique peut transformer un banal pipi au lit la nuit en handicap permanent.http://www.nicematin.com/article/web/pipi-au-lit-%C2%ABc%E2%80%99est-pas-ma-faute%C2%BB

jeudi 27 octobre 2011

À quand des organes cultivés et "prêts à greffer" ?

En 2010, selon l'Agence nationale de la biomédecine, 273 personnes inscrites sur liste d'attente d'un organe sont décédées faute d'avoir reçu une greffe. Chaque année, en France, les médecins dénombrent environ 10 000 nouveaux cas d'insuffisance cardiaque grave, réfractaire aux traitements, alors que moins de 400 transplantations cardiaques sont réalisées. Et, malheureusement, les dons d'organes seront toujours inférieurs aux besoins. C'est pourquoi les Académies de médecine et de chirurgie ont organisé une séance commune intitulée "Les organes auto-construits remplaceront-ils la transplantation ?", peu avant la 7e Journée mondiale du don d'organes, qui aura lieu dimanche.
Concernant le coeur, le Pr Philippe Menasché, qui dirige une unité Inserm, "Thérapie cellulaire en pathologie cardio-vasculaire", à l'hôpital européen Georges-Pompidou de Paris, estime que son remplacement complet par un autre coeur constitué d'une matrice, d'origine humaine ou animale, et ensemencée par des cellules capables de s'organiser, pour avoir une activité de pompe efficace, "est une perspective encore incertaine et en tout cas certainement lointaine". Mais ce spécialiste reste optimiste, car le développement de cette technologie, même si elle ne parvient pas à atteindre l'objectif final, a déjà des retombées. Elle devrait permettre de refaire des valves ou des portions de muscle cardiaque.
Pour le poumon, l'équipe du pôle Hémato-Onco-Thorax, chirurgie thoracique et vasculaire de l'hôpital Avicenne à Bobigny, se montre aussi très prudente. Elle rappelle que la transplantation reste le seul traitement de l'insuffisance respiratoire chronique terminale, tout en soulignant les problèmes de rejet et les complications liées aux immunosuppresseurs. Et, avant d'obtenir un poumon régénéré à partir de cellules du patient, il va falloir trouver une matrice élastique capable d'induire une régénération des différents éléments composant le poumon et permettant donc la respiration, la circulation sanguine et les échanges gazeux (oxygène et gaz carbonique). Les travaux actuels ne laissent pas entrevoir d'applications chez l'homme avant 10 à 20 ans.
Côté foie, les informations sont bien plus optimistes. Il est actuellement possible d'enlever les cellules de cet organe tout en conservant son réseau vasculaire et sa matrice, donc sa structure. "L'ensemencement de cellules permet d'obtenir en quelques semaines un organe fonctionnel et transplantable chez le petit animal", expliquent le Pr Dominique Franco et Karim Si-Tayeb, de l'hôpital Antoine-Béclère à Clamart. "À côté des formidables possibilités d'investigation qu'offrent de tels modèles, la construction de foies chez l'homme pourrait permettre de remplacer la greffe de foie conventionnelle pour de nombreuses maladies hépatiques." Et cette solution semble à portée de main.
Le rein, en revanche, est l'un des organes les plus difficiles à reconstruire à cause de la complexité de sa structure et de l'hétérogénéité des cellules qui le constituent. Néanmoins, le Pr Jean-Michel Dubernard, chef du service d'urologie et chirurgie de la transplantation de l'hôpital Édouard-Herriot du CHU de Lyon, estime que les travaux actuels finiront par permettre de "fabriquer" un rein à partir de cellules du malade en vue de la transplantation tout en répondant à la pénurie d'organes et à la toxicité des agents immunosuppresseurs. Mais lui, comme les autres, insiste sur l'importance du don, qui sera encore pendant des années le seul moyen de sauver des vies.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/a-quand-des-organes-cultives-et-prets-a-greffer-13-10-2011-1384093_57.php

mercredi 26 octobre 2011

Fièvre : une appli pour faire baisser la température

Confronté comme tous les médecins, les services d'urgence et les centres d'appel 15 à un nombre de demandes de conseil ou d'intervention considérables pour la prise en charge de la fièvre, le Dr Marc-Hervé Binet a décidé d'innover. "J'ai été amené à travailler au développement d'Alerte fièvre, une application smartphone qui permet à tout un chacun d'avoir en permanence dans la poche les conseils pratiques, mais aussi les recommandations en matière de prise médicamenteuse ou d'appel au médecin pour gérer la fièvre d'un proche", explique-t-il. Il précise que l'ensemble des protocoles retenus sont basés sur les recommandations de l'Afssaps (Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé) et revus par des experts pédiatres. "Le but est de rendre service aux patients qui pourront avoir des réponses appropriées à leur situation, mais aussi aux médecins afin que les appels qui concernent ce symptôme arrivent uniquement à bon escient."
Chacun son profil

En pratique, il suffit de reporter la température mesurée par un thermomètre médical à l'aide d'un curseur, de créer le profil du patient (sa date de naissance et son poids), pour obtenir trois types de conseils à mettre en pratique immédiatement. Des informations d'ordre général, la recommandation de prendre, ou non, un médicament et celle d'appeler, ou non, un médecin. "L'application mémorise tous les profils de la famille, interprète la nouvelle valeur de température en fonction de l'ensemble des données du profil et recommande les gestes et actions à mener", souligne le Dr Binet. Elle prend en compte les températures déjà enregistrées, les médicaments ingérés et les antécédents particuliers du patient. Elle permet d'établir un historique pour chaque profil enregistré. De plus, elle rappelle les horaires pour la surveillance de la température et les prises médicamenteuses à venir.

Cette application permet donc de visualiser la courbe des températures, la liste des prises médicamenteuses et d'exporter ou d'envoyer ces éléments. "Alerte fièvre vous aidera à trouver un médecin à proximité de l'endroit où vous vous trouvez et pourra lancer l'appel vers ce dernier ou les services d'urgence, mais seulement si la situation le requiert", ajoute Marc-Hervé Binet. Il faut savoir que les demandes de conseils ou de consultation pour le symptôme fièvre représentent actuellement plus de 35 % des appels de la permanence des soins.
Conseils pratiques
Autres services de cette application pour smartphone Android et IPhone : des conseils pratiques (comme celui de boire beaucoup) ainsi que des informations complètes sur les différentes méthodes et les localisations de mesure de la température corporelle, les types de thermomètres présents dans le commerce, leurs avantages, leurs inconvénients et les personnes chez lesquelles ils sont le mieux indiqués. Enfin Alerte fièvre renseigne sur les médicaments à prendre pour combattre l'élévation de température et donne la liste des noms commerciaux du paracétamol dans chaque pays
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/fievre-une-appli-pour-faire-baisser-la-temperature-12-10-2011-1383706_57.php

mardi 25 octobre 2011

Les compléments alimentaires inutiles, voire dangereux

La nouvelle mise en garde contre les compléments alimentaires émane du dernier numéro des Archives of Internal Medecine, une publication de l'Association médicale américaine. C'est, plus exactement, la conclusion d'auteurs américains et finlandais qui ont réalisé une étude à partir de données d'une enquête menée dans l'Iowa aux États-Unis. Elle comprenait des questionnaires remplis par 38 772 femmes d'un âge moyen de 62 ans qui faisaient état de leur consommation de compléments alimentaires en 1986, 1997 et 2004.

Selon ces chercheurs, ces compléments sont inutiles pour une majorité de personnes et certains d'entre eux peuvent même entraîner des risques mortels chez les femmes âgées. "Nous avons découvert que plusieurs compléments vitaminés ou minéraux fréquemment utilisés, comme les produits multivitaminés, les vitamines B6, l'acide folique, le fer, le magnésium, le zinc et le cuivre, sont liés à des risques plus élevés de mortalité", écrivent-ils.

Le rôle néfaste du fer est particulièrement souligné dans ce travail. Il serait "fortement" lié à l'augmentation de la mortalité, en fonction des doses absorbées. Certes, les auteurs admettent qu'ils n'étaient pas en mesure de déterminer si les raisons qui ont poussé ces femmes à absorber du fer pouvaient expliquer ce taux de mortalité plus élevé. Ils soulignent donc la nécessité de réaliser de plus amples études. La consommation de calcium, en revanche, semble plutôt liée à une baisse de la mortalité.

La mise en garde des médecins

Ces découvertes "renforcent notre conviction que certains compléments antioxydants, comme la vitamine E, la vitamine A ou le bêta-carotène, peuvent être dangereux", notent des médecins dans un commentaire accompagnant l'étude. "Le paradigme "plus, c'est mieux" est faux", ajoutent-ils, soulignant qu'ils ne recommandent pas la consommation préventive de tels compléments, "en tout cas dans une population bien nourrie".

Ces conclusions vont dans le même sens que celles de l'Anses (Agence nationale de sécurité sanitaire). Dans un avis émis l'an dernier, elle constatait une augmentation de la consommation de compléments alimentaires dans la population française et des aliments enrichis dans l'offre alimentaire. Or, "les déficits et, a fortiori, les carences en nutriments sont très rares en population générale et concernent majoritairement des groupes particuliers de population (femmes enceintes, personnes âgées en institution, populations en situation de grande précarité, par exemple)." Dans ces groupes spécifiques, si des apports supplémentaires sont nécessaires, c'est au médecin de les prescrire.

L'Anses rappelait qu'une alimentation équilibrée suffit à apporter tous les nutriments nécessaires à la santé et soulignait l'absence de bénéfice démontré à consommer des compléments alimentaires, "alors même que l'on manque d'études qui permettraient, lors de prises régulières et prolongées, de montrer leur innocuité et que des signalements d'effets indésirables susceptibles d'être liés à leur consommation ont été rapportés". Elle mettait particulièrement en garde contre certains compléments alimentaires contenant des vitamines et des minéraux, en raison d'un risque de dépassement des limites de sécurité en cas de consommation excessive. La conclusion est donc la même des deux côtés de l'Atlantique
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/les-complements-alimentaires-inutiles-voire-dangereux-11-10-2011-1383169_57.php

lundi 24 octobre 2011

Sida : du virus dans les larmes malgré le traitement

Même quand le virus du sida n'est plus détectable dans le sang des malades recevant une thérapie antirétrovirale, il peut encore être retrouvé dans leurs larmes, selon une étude publiée dans le dernier numéro du Journal of Aids. Ce qui prouve que les traitements n'ont toujours pas la capacité d'aller détruire ce virus partout dans l'organisme.
La présence du VIH dans différents compartiments de l'oeil a été signalée dès les années 1980. Des chercheurs en avaient isolé dans la cornée, l'humeur aqueuse, la conjonctive, l'endothélium vasculaire rétinal, ainsi que dans les larmes et même dans les lentilles de contact de malades. Quelques études avaient même démontré la présence d'une charge virale en VIH plus importante dans le liquide intraoculaire que dans le plasma chez des malades en début de traitement antirétroviral.
Depuis, les thérapies ont progressé... mais cela n'a pas suffi, apparemment. C'est en tout cas ce qu'indiquent les conclusions du travail mené par Yang Han du département de pathologies infectieuses du Peking Union Medical College Hospital en Chine et ses collègues. Ils ont réalisé une étude sur 21 patients infectés par le virus du sida - seize traités depuis longtemps avec une thérapie antirétrovirale active et n'ayant plus de virus détectable dans le sang depuis au moins trois mois, deux patients n'ayant jamais reçu de traitement contre le VIH, trois participants avec une infection virale résistante aux médicaments - et cinq volontaires sains.
Des échantillons de larmes ont été recueillis directement à partir de leurs yeux, placés dans des tubes stériles et analysés. C'est ainsi que les chercheurs ont pu mettre en évidence la présence de virus dans les larmes de toutes les personnes infectées. Selon eux, la quantité de virus présents dans les échantillons de larmes n'était pas influencée par l'âge des patients, leur sexe, le taux de virus détecté dans leur sang avant le début du traitement, le stade d'évolution de leur maladie, ni le temps depuis lequel ils recevaient des médicaments antirétroviraux.
Cette publication n'émeut guère le Pr Gilles Pialoux, spécialiste du sida à l'hôpital Tenon de Paris, joint par téléphone alors qu'il participait à une réunion en province. "L'étude ne porte que sur 16 patients, relativise-t-il, et je ne connais pas le détail des médicaments utilisés. Il faut savoir qu'il existe des réservoirs et des sanctuaires pour le virus du sida. Dans les premiers, non seulement le VIH est à l'abri mais en plus il peut se multiplier ; c'est notamment le cas des ganglions. Dans les seconds, il est "seulement" hors de portée de la plupart des médicaments. C'est le cas des sécrétions vaginales. Les médicaments modernes vont de plus en plus dans les sanctuaires. En revanche, ils ne pénètrent pas dans les ganglions. C'est pourquoi il n'est pas possible d'interrompre les traitements."
Quant aux mises en garde des spécialistes chinois concernant les précautions que doivent prendre les médecins lors des examens oculaires, "bien que l'infectiosité du VIH sous antirétroviraux soit peu connue", elles semblent logiques. En revanche, pour Gilles Pialoux, le fantasme de la contamination par les larmes est clos depuis longtemps. Mais" il serait intéressant de savoir si les glandes lacrymales sont des réservoirs ou des sanctuaires". Et ça, l'étude ne le dit pas.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/sida-du-virus-dans-les-larmes-malgre-le-traitement-11-10-2011-1383060_57.php

dimanche 23 octobre 2011

Le chocolat, bon pour le coeur des femmes

Céder à la tentation d'une barre de chocolat n'est peut-être pas une mauvaise chose, surtout si c'est du chocolat noir. Selon une étude suédoise publiée dans le Journal of American College of Cardiology et menée auprès de plus de 33 000 femmes, plus une femme dit manger de chocolat, moins le risque d'accident vasculaire cérébral (AVC) est élevé. Ces résultats s'ajoutent à de précédentes études liant la consommation de cacao à la santé du coeur, mais ils ne sont pas une excuse pour se gaver de chocolat.
"Étant donné que l'étude se fonde sur des observations, ses conclusions ne prouvent pas que c'est le chocolat qui diminue le risque d'AVC", souligne Susanna Larsson, du Karolinska Institutet de Stockholm. Si elle pense effectivement que le chocolat est bon pour la santé, elle met en garde contre une consommation excessive. "Le chocolat doit être consommé avec modération, car il contient beaucoup de calories, de graisses et de sucre. Comme le chocolat noir contient plus de cacao et moins de sucre que le chocolat au lait, la consommation de chocolat noir serait meilleure pour la santé."
Les flavonoïdes font baisser la tension artérielle
Susanna Larsson et ses collègues ont exploité les données recueillies lors d'une étude sur la mammographie et pour laquelle les femmes indiquaient leur consommation de chocolat en 1997. Ces femmes étaient âgées de 49 à 83 ans. Lors de la décennie suivante, il y a eu 1 549 AVC dans le groupe. Plus les femmes mangeaient de chocolat, moins le risque était élevé. Les scientifiques supposent que les substances connues sous le nom de flavonoïdes pourraient être à l'origine de l'effet apparent du chocolat sur la santé. Selon Susanna Larsson, les flavonoïdes ont montré qu'ils faisaient baisser la pression artérielle, un facteur de risque pour les AVC, et amélioraient d'autres facteurs sanguins liés à la santé cardiaque.
http://www.lepoint.fr/sante/le-chocolat-bon-pour-le-coeur-des-femmes-11-10-2011-1383166_40.php

samedi 22 octobre 2011

Personnes âgées : une campagne contre les chutes

Tomber, ça n'arrive pas qu'aux autres. Et ça peut mal se finir. C'est en substance le message qui va être délivré à partir de lundi, à l'occasion de la première Semaine nationale de prévention des chutes au domicile des seniors. Durant six jours, le Syndicat national des prestataires de santé à domicile (Synalam) et l'Association nationale française des ergothérapeutes (Anfe) vont donc diffuser de l'information et des conseils techniques. Et rappeler que les chutes des personnes âgées sont responsables de plus de 134 000 incapacités en France. Dans 30 à 50 % des cas, elles ont lieu au domicile, d'où la nécessité de sensibiliser la population à ce problème.
Selon une enquête réalisée par téléphone en France métropolitaine auprès de 300 personnes de 70 ans et plus par OpinionWay, une personne sur trois a déjà été concernée (directement ou indirectement) par une chute, mais pour 67 % des seniors le risque de décès n'est pas pris en compte. Parmi les pièces les plus dangereuses, les individus sondés citent les escaliers (44 % de ceux vivant dans une maison individuelle, 27 % résidant en appartement) et la salle de bains (30 % des personnes en appartement contre 15 % dans une maison individuelle). Et pourtant, 76 % des seniors interrogés n'ont pas l'intention d'adapter leur logement. Mais ils modifient parfois leurs habitudes de vie.
"Pour ne pas risquer de tomber dans les escaliers, les personnes vont progressivement limiter leur périmètre de déplacement", explique Élisabeth Hercberg, ergothérapeute, chargée de mission Anfe. Quitte à ne plus vivre que sur un étage. Dans la salle de bains, c'est encore plus net. "La crainte de chuter peut amener quelqu'un à limiter sa toilette", continue la spécialiste. "À ces deux pièces, j'ajouterais les toilettes, qu'il est important d'équiper d'une cuvette rehaussée et de barres d'appui. Les personnes âgées se lèvent davantage la nuit et peuvent avoir besoin de ces aides." Quant aux tapis mal fixés, ils devraient disparaître...
"Proposer des solutions d'aménagement"
Il est évident que les solutions doivent être adaptées aux besoins de chacun. Supprimer une baignoire, par exemple, n'est justifié que si elle est remplacée par une douche sécurisée. "Une des missions des prestataires de santé à domicile réside précisément dans le fait de proposer des solutions d'aménagement de chaque logement et nous voulons, par cette campagne, remobiliser l'ensemble des acteurs, grand public, politiques et intervenants de santé sur cette question", explique Olivier Lebouché, président du Synalam. Le but est aussi de faire connaître à la population concernée l'existence de nombreux dispositifs particulièrement utiles comme un siège de baignoire pivotant ou des tabourets antidérapants.
Reste le problème du financement de ces aménagements. Une loi adoptée en 2005 a prévu un crédit d'impôt de 5 000 euros par personne pour compenser jusqu'à 25 % des coûts d'équipement pour l'autonomie de vie des personnes âgées dans l'habitat. À l'usage, ce dispositif semble profiter essentiellement aux foyers les plus aisés. Dans un souci d'efficacité et de justice sociale, Muriel Boulmier, auteure de deux rapports de mission ministérielle, et Daniel Fasquelle, député du Pas-de-Calais, proposent d'aménager le dispositif fiscal existant pour étendre le bénéfice du crédit d'impôt aux membres de la famille proche qui participeraient au financement, sans que les finances publiques aient à payer davantage. De toute façon, il coûte toujours moins cher de prévenir les chutes que de traiter leurs conséquences.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/personnes-agees-une-campagne-contre-les-chutes-07-10-2011-1381971_57.php

vendredi 21 octobre 2011

Malaise vagal : les bons gestes

Tomber dans les pommes » peut arriver à toute personne en bonne santé. L’allonger et lui surélever les jambes suffisent en général à lui faire reprendre ses esprits
Au cœur du malaise vagal, il y a – ça ne s’invente pas – le nerf vague. Son rôle : ralentir le rythme cardiaque. Les choses se gâtent en cas de suractivité de ce nerf.Il se produit alors un ralentissement du cœur, une dilation des vaisseaux et une baisse de la tension. Le cerveau est moins irrigué, la personne perd connaissance. « C’est ce qu’on appelle communément tomber dans les pommes. On est en sueur, tout pâle. Cela peut entraîner une chute au cours de laquelleon peut se blesser », résume le Dr Bernard Destailleurs, chef du service des urgences à l’hôpital intercommunal de Fréjus Saint-Raphaël.
Des causes multiples
Les « événements » capables de provoquer un malaise vagal sont multiples. Une douleur par exemple. C’est la raison pour laquelle les dentistes allongent leurs patients et que les praticiens prennent des précautions pour prévenir la douleur avant une intervention : un masque avec un produit antalgique pour les enfants, une pommade antalgique pour les adultes.
Une grande émotion peut aussi être à l’origine de ces malaises, tout comme une prise de sang, voire la simple vue du sang. C’est ainsi que les pères dans la salle d’accouchement ou la mère qui tient la main de son petit qui se fait suturer peuvent « tourner de l’œil ». « On peut être en bonne santé et avoir un malaise vagal, insiste le Dr Destailleurs.
Certaines personnes seraient néanmoins plus vulnérables, notamment des malades cardiaques traités par des médicaments qui ralentissent le cœur. « D’autres ne connaîtront jamais ce type d’épisode.Cela dépend du système végétatif personnel. »
Que faire si l’on assiste un tel malaise? D’abord s’assurer que cela en est bien un. « Il faut bien faire la différence avec la syncope, plus longue et d’origine cardiaque.Si le pouls n’est pas perceptible, il faut appeler très vite les secours et mettre en œuvre un massage cardiaque. » En cas de malaise vagal, « il faut allonger la personne et lui relever les jambes de 30 à 40 cm pour réorienter le sang vers le cerveau.Surtout ne pas laisser la personne debout ou assise, car cela entretient voire aggrave le malaise. Laisser la personne ainsi allongée cinq à dix minutes et la laisser se relever très doucement. Attention, si la victime est enceinte, il faut l’allonger sur le côté et non sur le dos. »
A priori banal, le malaise vagal, s’il survient fréquemment, doit être pris au sérieux : « sa répétition nécessite un examen par un cardiologue et une surveillance tensionnelle », préconise le patron des urgences du CHI est-varois. Il plaide pour une formation dès l’école aux gestes de premiers secours.

http://www.nicematin.com/article/papier/malaise-vagal-les-bons-gestes

jeudi 20 octobre 2011

Parkinson : le livre d'un Angevin qui accuse les laboratoires

L'avocat angevin Antoine Béguin publie un livre-enquête sur les « agonistes dopaminergiques ». « Ces médicaments, une dizaine au total, peuvent provoquer une hypersexualité, une addiction aux jeux, des boulimies, des achats compulsifs chez certains malades, à une certaine dose», accuse-t-il dans un livre -enquête qui sort lundi.
10 000 Parkinsoniens pourraient être atteints
Des malades ont ruiné leur foyer ou ont été victimes de déviances sexuelles, comme le Nantais Didier Jambart, qui a remporté son procès contre le laboratoire GSK, en avril dernier.
D'autres se sont suicidés.
En France, il pourrait y avoir 10 000 Parkinsoniens atteints par ces effets indésirables.
Une nouvelle affaire Médiator ?
Comme pour le Médiator, le livre d'Antoine Béguin apporte la preuve que le laboratoire GSK, par exemple, avait connaissance de ces effets indésirables dès les essais cliniques. « Seulement, ceux-ci n'ont été mentionnés sur les notices qu'à partir de 2006 », accuse-t-il dans Ouest-France de samedi.
Sexe et addictions sur ordonnance, Antoine Béguin, L'Apart éditions, 200 pages, 16 €. L'éditeur sera présent, ce week-end, au salon du livre du Mans.

mercredi 19 octobre 2011

Une journée pour "prendre conscience" de la dépression

La dépression est un véritable problème de santé publique qui peut, au pire, mener au suicide. L'an dernier, elle a été responsable de la perte de près de 13 000 vies en France. Ce chiffre est rappelé par l'association France-Dépression et ses partenaires, qui organisent demain, mercredi 19 octobre, la 8e Journée européenne de la dépression. Ce rendez-vous annuel réalisé avec le soutien du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé et de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé est placé cette fois sous le thème européen "vaincre la dépression" et, en France, la "prise de conscience" sous toutes ses formes.

Les Cliniques psychiatriques de France profitent de cette journée pour alerter les pouvoirs publics sur la nécessité d'améliorer le dépistage de cette pathologie et de repenser les moyens alloués aux programmes de santé. Dans un communiqué, elles rappellent que la dépression sévère concerne entre 5 et 8 % des Français chaque année. Et qu'elle serait souvent mal diagnostiquée et trop peu prise en charge : la moitié des patients, en effet, n'a pas accès à des soins simples et abordables. "Or, c'est une maladie grave nécessitant traitement et suivi psychiatrique adaptés et mieux coordonnés", précise le docteur Olivier Drevon, président de l'Union nationale des Cliniques psychiatriques. "Il faut en effet savoir que 60 % des suicidants ont consulté un médecin généraliste dans le mois précédant une tentative de suicide." Ces derniers apprécieront ...

Les propos du docteur Alain Meunier (psychiatre qui a cofondé SOS Dépression) et Boris Guimpel (psychologue) sont nettement plus consensuels, mais ils concernent aussi des personnes moins gravement atteintes. D'ailleurs, le titre de leur prochain livre est significatif : "Être mieux quand ça va mal - Comment retrouver le moral sans antidépresseurs". Il sera mis en vente dans une semaine, mais les éditions Michel Lafon ont tenu à l'annoncer en cette veille de journée européenne. Comme tous les organisateurs de cette manifestation, ils estiment nécessaire de promouvoir la santé mentale et de lutter contre la stigmatisation et l'incompréhension. Mais ils mettent surtout en garde contre la prescription systématique d'antidépresseurs, souvent inadaptés. Des médicaments dont les Français sont les plus grands consommateurs au monde et qui peuvent même, selon eux, "empêcher toute guérison".

Alain Meunier et Boris Guimpel s'intéressent plutôt aux progrès apportés par les nouveaux procédés de neuro-imagerie. "Nos sentiments, nos comportements, nos souffrances se traduisent par des transformations visibles et lisibles dans la durée", écrivent-ils. "Nous pouvons aujourd'hui comparer le "normal" au "pathologique", la souffrance psychologique à la dépression." Ces découvertes ont abouti à une nouvelle définition de la dépression : c'est, selon eux, une perturbation de la communication entre les structures affectives et cognitives du cerveau, entre des territoires activés ou désactivés ; à terme, le dépressif n'est plus capable de se désengager de sa tristesse, de sa souffrance. De nouveaux traitements découlent de ces connaissances récentes. C'est le cas de la stimulation magnétique, qui influe sur le fonctionnement cérébral sans l'altérer, contrairement aux antidépresseurs. Qui plus est, cette nouvelle forme de prise en charge - associée aux thérapies comportementales et cognitives, voire à la psychanalyse - humanise les relations médecin-malade, ces derniers n'étant plus dans l'attente passive des effets tardifs des médicaments.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/une-journee-pour-prendre-conscience-de-la-depression-18-10-2011-1386158_57.php

Repérer tôt le surpoids pour mieux le prendre en charge

En France, 15 % des adultes et 3,5 % des enfants présentent une obésité, 32 % des adultes et 14,5 % des enfants sont en surpoids, soit un adulte sur deux et un enfant sur cinq en excès de poids. Chez les enfants, si la situation est installée à la puberté, le risque de rester en surpoids ou obèse est élevé (entre 20 et 50 % avant la puberté et entre 50 et 70 % après la puberté). Et les conséquences du surpoids et de l'obésité sont nombreuses et parfois graves : augmentation du risque de diabète, de maladies cardio-vasculaires, conséquences morphologiques et esthétiques, stigmatisation, retentissement psychologique... "Améliorer la prise en charge médicale de ces personnes est cruciale", pour la Haute Autorité de santé (HAS), qui vient de publier des recommandations à destination des professionnels de santé.
Côté dépistage, la HAS demande aux médecins de calculer systématiquement l'indice de masse corporelle (ou IMC, le poids en kilos divisé par le carré de la taille en mètre) quel que soit l'âge, la corpulence apparente et le motif de consultation du patient. Chez l'adulte, pour un IMC entre 25 et 35 kg/m², l'examen devra être complété par la mesure du tour de taille. Chez l'enfant, la courbe d'IMC doit être tracée dès les premiers mois de la vie et surveillée attentivement au minimum 2 à 3 fois par an. Le but est de pouvoir agir rapidement, si cette courbe s'éloigne de la normale, afin de prévenir l'installation d'un surpoids, voire un passage à l'obésité.
Régimes "nocifs et inefficaces à long terme"
Pour les adultes, le médecin généraliste est en première ligne pour aider son patient au moins à éviter toute prise de poids superflue, à défaut de pouvoir le faire maigrir durablement. En principe, une éducation diététique, des conseils sur l'activité physique et la sédentarité, ainsi qu'un éventuel accompagnement psychologique peuvent suffire. L'objectif est de changer les habitudes tout en tenant compte des aspects socio-économiques et en évitant tout discours culpabilisant ou stigmatisant. En revanche, si le tour de taille est élevé (supérieur ou égal à 80 cm chez la femme et à 94 cm chez l'homme), des mesures plus drastiques doivent être envisagées car cette accumulation de graisse abdominale peut être très néfaste pour la santé. Une fois l'obésité installée, la HAS recommande de commencer par stabiliser le poids, avant de viser un amaigrissement allant jusqu'à 15 % de la masse corporelle et prendre en charge les comorbidités associées.
Les experts ne recommandent aucun régime à visée amaigrissante, car ils sont "nocifs et inefficaces à long terme". Ce qui confirme les prises de position antérieures. Au contraire, "la prise en charge médicale doit aider le patient à trouver un équilibre alimentaire en changeant durablement ses habitudes", une notion un peu vague pour tous ceux qui attendent une solution "clés en main". En ce qui concerne la pratique d'une activité physique - et pas obligatoirement d'un sport -, le message est clair : l'objectif est d'atteindre au moins 2 h 30 par semaine d'activité d'intensité modérée pour les adultes et d'une heure par jour pour les enfants, qui doivent par ailleurs passer moins de temps devant un écran... Enfin, la HAS affirme que les traitements médicamenteux ne sont recommandés ni chez l'adulte ni chez l'enfant et l'adolescent. Ce qui a le mérite d'être clair.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/reperer-tot-le-surpoids-pour-mieux-le-prendre-en-charge-06-10-2011-1381470_57.php

mardi 18 octobre 2011

Rose, le magazine pour les femmes atteintes du cancer

Le féminin Rose est distribué à partir de ce mardi dans les établissements de soins et les comités départementaux de la Ligue contre le cancer. Il offre des témoignages et des conseils pour s'occuper de soi pendant la maladie. 

Il s'appelle Rose, comme "octobre Rose", le mois du cancer du sein, mais il vise toutes les femmes qui ont eu ou ont un cancer. Ce nouveau magazine semestriel et gratuit est distribué à partir de ce mardi dans des établissements de soins ou des comités départementaux de la Ligue contre le cancer.

Financé par la publicité et différents sponsors, "Rose", qui compte pas moins de 216 pages, offre des témoignages et des conseils pour tous les jours: se maquiller, prendre soin de soi, bien manger, mais aussi soulager les effets des traitements, trouver des aides...

Un féminin classique pour "ne pas faire malade"
Avec l'aide d'experts, il propose un lexique du cancer, des explications sur le parcours de soins, les thérapies de fond ou de confort. "Une façon de préparer les femmes à leur consultation", notent les responsables du magazine, co-fondé par Céline Lis, qui vient de L'Express, et Céline Dupré. Il propose aussi des enquêtes et des témoignages.
Rose se veut aussi un féminin "classique", avec des pages beauté -"la première victoire sur la maladie c'est de ne pas faire malade"-, mode, gastronomie. Il y a aussi les mots pour le dire à l'entourage, et un bêtisier du cancer haut en couleurs, genre: "T'as le cancer? Du coup tes problèmes de poids c'est fini, tu vas en perdre des kilos grâce à la chimio!".
Manifeste des 343 cancéreuses
Coup d'éclat pour son premier numéro, Rose publie le "manifeste des 343 cancéreuses", inspiré des "343 salopes" rédigé en 1971 par Simone de Beauvoir sur l'avortement. Il demande que le cancer "cesse d'être une maladie aussi handicapante socialement qu'elle est éprouvante physiquement" et qu'elles ne soient plus considérées comme "des sous-citoyennes", afin que chacun "puisse vivre sa vie au-delà du cancer".
Le manifeste, sous une forme différente et sans doute avec davantage de signatures, devrait être distribué dans quelques mois aux candidats à la présidentielle.
Tiré à 200 000 exemplaires, Rose est aussi disponible sur le net

L'origine génétique de l'autisme se précise

Des chercheurs américains viennent de franchir un pas dans la compréhension des causes génétiques de l'autisme en travaillant sur des souris génétiquement modifiées. Tout est parti d'un constat fait en 2007 par le professeur Michael Wigler. Le scientifique note que certains enfants autistes présentent un effacement d'une partie de certains gènes sur le chromosome 16 appelée 16p11.2. Une amputation génétique qui leur fait hériter d'une seule copie de ce groupe de gènes, au lieu de deux.

Cette anomalie l'intrigue : mais comment vérifier que cette variation du nombre de copies est bien impliquée dans les symptômes des enfants ? Pour le savoir, l'équipe qu'il dirige au sein du Cold Spring Harbor Laboratory (CSHL) entreprend de créer des souris présentant la même caractéristique afin d'observer leur comportement et de les soumettre à une batterie d'examens et de tests. Les chercheurs ont notamment utilisé l'imagerie médicale pour étudier leur cerveau.

Selon les résultats de cette étude dévoilée cette semaine dans les Annales de l'Académie nationale américaine des sciences (PNAS), les souris présentant une délétion (effacement) dans la partie du chromosome 16p11.2 ont développé des symptômes cliniques proches de ceux des enfants autistes, tels que hyperactivité, problèmes de sommeil, difficultés d'adaptation à l'environnement et comportements répétitifs. Du moins pour celles ayant survécu, car les chercheurs ont noté une forte mortalité chez ces petits rongeurs... Par ailleurs, les scientifiques ont également constaté des différences notables dans l'anatomie et le fonctionnement de leur cerveau.

Une porte ouverte vers de nouvelles avancées

Pour Nicolas Ramoz, chercheur à l'Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale) spécialisé dans la génétique de l'autisme, les travaux de l'équipe du CSHL ouvrent d'importantes perspectives. Car, en plus de la confirmation qu'il existe bien un lien entre cette anomalie et certains autismes, elle propose une méthode innovante qui pourrait permettre de vérifier l'implication d'autres régions du génome.

"La puissance de ce modèle animal, c'est que nous allons pouvoir faire des tests sur un grand nombre de souris et dans un temps très court", explique le chercheur. "Or, quand on travaille avec des patients autistes, le seul recrutement des individus prend plusieurs années et les tests sont aussi plus longs et plus compliqués", précise-t-il.

"De même, en utilisant des souris, on peut étudier facilement toutes les zones du cerveau afin de repérer celles qui présentent des anomalies. De cette façon, on n'aura plus qu'à se concentrer sur ces zones lors d'études sur des personnes atteintes d'autisme, pour qui un passage au scanner n'est jamais facile", souligne le généticien. Autrement dit, la technique employée pourrait être un formidable accélérateur des connaissances de ce trouble du développement encore mystérieux. http://www.lepoint.fr/science/l-origine-genetique-de-l-autisme-se-precise-06-10-2011-1381506_25.php

lundi 17 octobre 2011

Une pharmacienne livre ses secrets pour soigner les maux quotidiens de façon naturelle

Les éditions Leduc.s proposent l'ouvrage Mes secrets de pharmacienne, pour permettre à chacun de traiter ses maux quotidiens facilement et rapidement avec des solutions naturelles. Ecrit par Danièle Festy, pharmacienne, ce guide pratique délivre de nombreux conseils pratiques pour soigner certaines maladies, mais également pour accompagner les particuliers lors de certaines étapes de la vie, notamment l'allaitement, la ménopause ou encore pour accompagner un traitement médical.
A travers l'ouvrage Mes secrets de pharmacienne, Danièle Festy souhaite informer le grand public et lui faire connaître des méthodes naturelles pour venir à bout de certains maux, tels que le mal de ventre, le nez qui coule, la mauvaise haleine ou encore les cystites. L'auteur propose un abécédaire des différents symptômes et en explique les causes.
Les lecteurs pourront découvrir de nombreuses formules naturelles à réaliser soi-même pour soigner certains problèmes de santé comme l'acidité gastrique, le zona, les crampes musculaires, le stress, la toux ou l'insomnie, sans avoir à prendre des médicaments.
Danièle Festy propose également une cinquantaine de "vrai/faux" inhérents aux huiles essentielles, aux remèdes anciens ou aux plantes.
Mes secrets de pharmacienne
Editions Leduc.s
Ecrit par Danièle Festy
Sortie le 18 octobre 2011


http://www.laprovence.com/article/sante/une-pharmacienne-livre-ses-secrets-pour-soigner-les-maux-quotidiens-de-facon-naturelle
Prix : 23€

Hôpitaux : encore trop de lits mal occupés

Pendant un jour donné, 10,3 % des lits - 5 % en chirurgie et 17,5 % en médecine - sont occupés de façon inadéquate. C'est ce que montre l'étude lancée en 2009 par la Direction générale de l'offre de soins (DGOS) pour déterminer le nombre de lits d'hospitalisation complète utilisés de manière "non pertinente et non justifiée", dans les services de médecine et de chirurgie. Elle a été réalisée dans 73 établissements de santé publics et privés répartis dans 11 régions de métropole. Elle a permis d'analyser plus de 4 200 lits de médecine et chirurgie, ce qui correspondait à près de 3 500 dossiers patients.
Ces résultats ne surprennent pas Annie Podeur, la directrice générale de la DGOS. À la limite, il semblerait même qu'il s'agisse plutôt d'une bonne nouvelle, puisque ces taux sont nettement inférieurs à ceux avancés dans la littérature (entre 20 et 30 %). Des anciens chiffres un peu approximatifs, établis à partir de données partielles et souvent dans des contextes de financement hors tarification à l'activité (T2A), alors que cette dernière tend à raccourcir les durées de séjour et donc diminuer le nombre de journées injustifiées.
Erreur d'aiguillage
Selon l'enquête, tout commence au moment de l'admission, où 3,8 % des hospitalisations sont inadéquates. Les soins auraient été plus adaptés s'ils avaient été réalisés au domicile des patients (45 % des cas), en service de soins de suite et de réadaptation (SSR, 27 %) ou encore dans des structures de soins de longue durée. Ces "erreurs d'aiguillage" s'expliquent surtout par la demande expresse d'un médecin de ville.
Ensuite, certaines journées inadéquates sont dues à un problème d'organisation interne des établissements, une attente d'avis et de diagnostic, ou au contexte familial et social des patients. En pratique, 41 % des patients auraient alors dû être pris en charge en SSR, 37 % à domicile et 20 % dans les structures de soins de longue durée.

Tout cela a évidemment un coût. Une modélisation économique l'évalue à plus de 2 milliards d'euros. Pour Annie Podeur, ce montant n'est qu'un ordre de grandeur qui ne tient pas compte notamment du coût qu'aurait eu une prise en charge adéquate. Annie Podeur rappelle en outre qu'il est impossible de descendre en deçà d'un certain taux d'inadéquations résiduelles.
La DGOS ne va pas pour autant rester inactive, mais se fixe un objectif de réduction de 50 % des lits injustement occupés en ciblant les zones et les services les plus concernés. Elle compte mener une réflexion en amont, notamment auprès des médecins généralistes, améliorer l'organisation de la permanence des soins ambulatoires, et la gestion des flux aux urgences. Des efforts devraient également porter sur la gestion des sorties, donc leur accompagnement et l'organisation des soins à domicile. Autant d'actions qui devraient éviter les séjours à l'hôpital, faute d'alternative.

http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/hopitaux-encore-trop-de-lits-mal-occupes-05-10-2011-1381061_57.php

dimanche 16 octobre 2011

Les hôpitaux français menacés de pénurie de médecins ?

En France, le fonctionnement de nombreux hôpitaux dépend largement de la présence de médecins étrangers. Sans eux, le système hospitalier français serait rapidement bloqué. Pourtant, la situation de ces médecins est remise en cause par le durcissement des conditions d'exercice en France pour ceux qui ont obtenu un diplôme hors Union européenne. Et plusieurs milliers d'entre eux devraient se voir obligés de quitter bientôt la France, ce qui plongerait tous les hôpitaux français dans une grave crise de sous-effectifs. Face à cette menace, les praticiens hospitaliers lancent un cri d'alarme.

La venue en France de médecins étrangers non originaires de l'Union européenne remonte au milieu des années 80 au moment où le numerus clausus limitant le nombre d'étudiants en médecine avait été baissé. Une première vague de médecins étrangers, originaires surtout du Maghreb et d'Afrique Noire, est arrivée pour assurer notamment les gardes de nuit et de week-end dans les hôpitaux de régions moins attractives pour les jeunes médecins français. Ces praticiens étrangers ont rapidement occupé les emplois laissés vacants par leurs collègues français, mais avec des rémunérations plus basses. Peu à peu intégrés dans les années 90, ils ont accédé à des postes à responsabilité et mieux rémunérés.

Ce qui change début 2012

Mais la situation est plus complexe pour la deuxième vague, arrivée au cours des années 2000, et particulièrement pour les praticiens arrivés après 2004. Ces derniers doivent désormais passer un concours national pour exercer en France (avec notamment un niveau élevé exigé en français) alors qu'auparavant on ne leur demandait qu'un "examen professionnel" tenant compte de leur expérience et qui était donc plus accessible.

Le ministère de la Santé fait valoir qu'environ 4000 médecins ont pu ainsi obtenir la reconnaissance de leur diplôme depuis 2006. Toutefois, entre 2000 et 4000 médecins à diplômes étrangers, hors UE, selon les estimations, pourraient devoir quitter la France au 1er janvier 2012 si le ministère de la Santé n'assouplit pas les règles. En effet, la procédure de l'"examen professionnel" prend fin cette année, alors qu'un millier de médecins arrivés avant 2004 n'ont pas encore été régularisés, selon le Syndicat national des Praticiens à Diplôme hors Union Européenne (SNPADHUE).

Une solution, peut-être, pour répondre à cette crise qui menace les hôpitaux français : selon le sénateur UMP de l'Orne Jean-Claude Lenoir, le gouvernement pourrait soumettre au Parlement prochainement un cadre permettant de prolonger la période pendant laquelle ces médecins doivent se conformer à la réglementation.

Conflits d'intérêts : la transparence demandée

À la suite des récentes crises qui ont rythmé l'actualité de notre système de santé depuis plusieurs mois et à l'heure où les députés vont voter le projet de loi relatif au renforcement de la sécurité sanitaire du médicament et des produits de santé, le Conseil national de l'ordre des médecins (Cnom) a manifesté sa volonté de s'engager dans une politique de plus grande transparence vis-à-vis des conflits d'intérêts. Dans ce cadre, il a organisé, ce matin, un débat réunissant à la fois le président de la Haute Autorité de santé, le directeur général de l'Afssaps, deux députés impliqués dans le domaine de la santé, le président du LEEM (Les Entreprises du médicament) et deux médecins, dont le docteur Irène Frachon, la première à avoir dénoncé l'affaire du Mediator.
Le président du Cnom a d'emblée rappelé que cette problématique s'inscrivait au coeur des préoccupations de son ordre puisqu'elle avait un impact direct sur la relation médecin-patient, ainsi que les conditions d'exercice des praticiens et de tous les professionnels de santé. Et, pour lui, l'ordre pourrait être au coeur du dispositif de déclaration des conflits d'intérêts puisqu'il gère déjà les relations entre les médecins et les laboratoires pharmaceutiques. Rien qu'en 2010, il a été amené à examiner 80 000 dossiers concernant des invitations aussi bien à déjeuner qu'à des congrès à l'étranger et le financement de recherches. Il faut savoir que ses avis sont purement indicatifs et que les médecins ne sont pas obligés d'en tenir compte.
Quelle sanction pour non-déclaration des liens d'intérêts ?
Si les intervenants étaient d'accord sur la nécessité d'obliger tous les médecins à déclarer leurs conflits d'intérêts, sur la nécessaire transparence et sur le besoin d'informer les patients des éventuels liens de leur médecin avec tel ou tel laboratoire pharmaceutique, ils ne semblaient pas pour autant désireux de laisser cette tâche au seul Cnom. Ce dernier voudrait bien, lui, prendre l'ensemble des déclarations en charge, mais à condition qu'on lui en donne les moyens financiers. En attendant, les médecins se plaignent de devoir passer beaucoup de temps à remplir des déclarations de conflits d'intérêts différents en fonction des agences ou des journaux scientifiques dans lesquels ils publient. L'idée d'une homogénéisation des déclarations semble faire son chemin...
Reste un autre problème - de taille - à régler, celui des sanctions pour non-déclaration des liens d'intérêts. En première lecture, les députés ont prévu une amende de 30 000 euros pour ceux qui auraient omis "sciemment" d'établir ou de modifier leur déclaration de liens d'intérêts ou qui auraient fourni une information mensongère. Une amende de 45 000 euros est prévue pour une entreprise si elle oublie "sciemment" de publier les conventions et avantages octroyés aux professionnels de santé. Mais, en pratique, qui va vérifier les liens déclarés, les montants reçus et signaler les conflits d'intérêts ? C'est une question à laquelle les intervenants n'ont pu apporter de réponse précise.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/conflits-d-interets-la-transparence-demandee-04-10-2011-1380669_57.php

samedi 15 octobre 2011

Cancer du poumon : mieux dépister les patients à risque

Plus de 30 000 nouveaux cancers du poumon sont diagnostiqués chaque année en France. C'est le quatrième cancer en termes de fréquence et le premier en termes de mortalité. Comme pour de nombreuses maladies, un dépistage précoce permet d'augmenter les chances de guérison. Malheureusement, l'examen le plus pratiqué et le plus accessible aujourd'hui, la radio du thorax, semble définitivement inefficace, en tout cas pour le dépistage de masse. Une étude américaine, publiée en ligne par le Journal of the American Medical Association et présentée au congrès Chest 2011 à Honolulu (Hawaï), vient de le confirmer.

L'étude PLCO a été lancée en 1993. Elle a inclus près de 155 000 participants, âgés de 55 à 74 ans, représentant toute la population (fumeurs ou pas), qui ont été suivis pendant douze années en moyenne. La moitié de ces personnes a bénéficié de quatre radiographies pulmonaires par an, l'autre non. Selon l'équipe de Martin Oken de l'université de Minneapolis (Minnesota) qui a réalisé ce travail, les examens répétés n'ont entraîné aucune réduction de la fréquence (notamment grâce à la découverte d'éventuelles lésions pré-cancéreuses) ou de la mortalité par ce cancer. Il y avait même une tendance à l'augmentation du nombre de tumeurs (1 696 cas dans le groupe dépisté contre 1 620 chez les contrôles), ce qui suggère un léger surdiagnostic (des nodules qui ne sont finalement pas cancéreux). Les auteurs soulignent que 307 cancers seulement ont été détectés par la radiographie dans le groupe soumis régulièrement aux radios du thorax.
Nouvelles pistes

Un autre examen est bien plus efficace, même s'il coûte plus cher, c'est le scanner hélicoïdal - qui associe une rotation continue du tube à rayons X et un déplacement linéaire de la table du patient - à faible dose. Les résultats préliminaires de l'étude américaine NLST (National Lung Screening Trial), publiés en novembre dernier, indiquent qu'il a permis de réduire de 20 % la mortalité par cancer du poumon par rapport à la radiographie thoracique, mais, attention, cette fois, dans une population à haut risque. Mené sur l'ensemble des États-Unis, ce travail a commencé en 2002 et a inclus plus de 53 500 hommes et femmes âgés de 55 à 74 ans, anciens ou actuels gros fumeurs, sans signes, symptômes ou antécédents de cancer du poumon. Une moitié a subi un scanner, l'autre une radio, trois fois par an. Au bout de cinq ans, 354 décès par cancer du poumon au total sont survenus parmi les participants dépistés par scanner et 442 parmi ceux dépistés par radiographie.

Pour l'avenir, de nouvelles voies sont explorées. Des chercheurs travaillent sur la présence de "marqueurs" du cancer du poumon dans l'air expiré par les patients. Le dispositif, en théorie simple et facile à mettre en place, doit mesurer les quantités de certains composés volatils spécifiques de cette maladie dans l'haleine. Autre piste : la détection précoce du cancer pulmonaire après une simple prise de sang et la recherche des protéines associées à ce type de tumeur. L'intérêt de cette technique, mise au point chez la souris par une équipe du Fred Hutchinson Cancer Research Center (États-Unis), a récemment été confirmé chez l'homme. Mais le principal progrès attendu par tous les médecins concerne la réduction du nombre de fumeurs...
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/cancer-du-poumon-mieux-depister-les-patients-a-risque-28-10-2011-1390461_57.php

Une rééducation pour muscler le coeur

Pour la première fois, des chercheurs ont démontré que la réhabilitation – ou rééducation - cardiaque permettait chez les patients souffrant de maladies cardiovasculaires, d'améliorer le retour à une fréquence cardiaque normale après un exercice physique. C'est un point essentiel, notamment lorsqu'il s'agit de diminuer le risque de récidive.
Plus la fréquence cardiaque au repos est élevée en effet, plus le risque de décès prématuré augmente. Et cela s'applique aussi bien aux patients souffrant d'une maladie coronarienne qu'aux sujets en bonne santé. Or pour les cardiologues, une fréquence cardiaque au repos est jugée ‘élevée' si elle dépasse 70 pulsations par minute.
L'équipe du Pr Leslie Cho, au Centre cardiovasculaire de Cleveland dans l'Ohio, a pris en charge 1 070 patients qui tous, souffraient de diverses pathologies cardiovasculaires. Tous ont été admis au centre pour y suivre une rééducation cardiaque. Pendant 12 semaines, ils ont dû s'astreindre à un programme d'exercice assez intense : dix minutes de stretching suivies de 30 à 50 minutes d'aérobic et 15 minutes de récupération, à raison de trois séances par semaine.
Parmi les 544 patients qui présentaient un rythme cardiaque au repos trop rapide, 41% avaient retrouvé une fréquence normale à la fin de ce travail. « Huit ans après un accident cardiaque, le risque de mortalité double chez les patients dont la fréquence cardiaque au repos est élevée », explique Leslie Cho. La rééducation, qui donne de bons résultats… sans effets secondaires, est cependant « la forme de traitement la moins utilisée aux Etats-Unis. Car trop peu de médecins le recommandent à leurs patients ».

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vendredi 14 octobre 2011

Semaine du rein : nouvelle campagne de dépistage, avec les généralistes et les labos en première ligne

Pour la semaine du rein - jusqu'à demain -, les néphrologues, les biologistes et les associations de malades changent leur mode de prévention. Plutôt qu'une proposition de dépistage, ce seront plutôt les personnes, devant se soumettre à une prise de sang (pour toute autre raison) qui bénéficieront d'une alerte particulière et de la possibilité de rencontrer un néphrologue. ...

> Un mal silencieux, méconnu... C'est le gros problème de la maladie des reins : on ne ressent aucun signe pouvant alerter (douleurs ou autres) le patient. « Conséquence, explique Franck Bourdon, néphrologue au CHRU, responsable de la commission prévention Néphronor, 35 % des malades sont pris en charge au stade terminal. » Avec pour seuls choix la greffe ou la dialyse. Dans la région, selon les estimations, quelque 13 200 personnes souffriraient d'une insuffisance rénale chronique.
> Des personnes à surveiller. Certaines personnes doivent être plus surveillées que d'autres : celles souffrant du diabète, d'hypertension artérielle ou d'une maladie cardiovasculaire, ayant un proche malade des reins, ou ayant plus de 65 ans. Sachant notamment que les complications rénales du diabète et de l'hypertension sont les principales causes de traitement par dialyse en France. Côté prévention, pas de secrets : comme pour beaucoup de maladies, il s'agit de mener une vie saine, d'avoir une alimentation équilibrée, de ne pas fumer, de faire du sport, mais aussi d'éviter l'automédication.
> Une autre manière de dépister. Cette année, dans la région, pas de proposition de dépistage tous azimuts... Cette fois, ce sont les gens qui feront un examen sanguin pendant la semaine du rein, qui seront alertés de manière plus formelle par le laboratoire (s'il participe à l'opération), notamment si le débit de filtration glomérulaire (volume de liquide filtré par le rein) est inférieur à 60 ml/minute ou en cas de dosage de créatinine anormal (une créatine éliminée par les reins mais qui pourrait s'accumuler dans le sang). À charge pour le généraliste d'assurer le suivi et pour les néphrologues de recevoir le patient dans les 15 jours. À noter qu'il existe aussi le test de la bandelette urinaire pour savoir s'il y a de l'albumine ou des traces de sang dans les urines.
> Des stands d'information. Plusieurs établissements de santé assurent quand même des stands d'information : centres hospitaliers de Béthune, Cambrai, Dunkerque, Lens, Lille (Huriez), Roubaix et Valenciennes. Mais aussi les cliniques de Bois-Bernard, Lille (polyclinique du Bois et La Louvière), Maubeuge (Pont Allant), Valenciennes (Vauban). Le centre hospitalier de Denain (de 9 h à 17 h aujourd'hui) proposera des dépistages.
http://www.semainedurein.fr/.

http://www.lavoixdunord.fr/Region/actualite/Secteur_Region/2011/10/14/article_semaine-du-rein-nouvelle-campagne-de-dep.shtml

Cancer du poumon rare : sur la piste des… chèvres !

Existe-t-il un lien entre un cancer pulmonaire qui touche généralement certains animaux et une forme similaire qui affecte – dans de rares cas – l'Homme ? C'est la question que se pose une équipe française du CHU de Lyon. Selon ses travaux en effet, l'exposition professionnelle aux chèvres pourrait être liée à une augmentation du risque d'une forme rare d'adénocarcinome pulmonaire : le cancer bronchiolo-alvéolaire !
« Cette maladie affecte principalement les femmes et fait partie des 10% à 15% de cancers pulmonaires qui ne sont pas liés au tabagisme », nous explique le Dr Nicolas Girard, onco-pneumologue au CHU de Lyon. Lors du congrès de la Société européenne des maladies respiratoires (ERS) à Amsterdam (Pays-Bas), il a présenté un travail réalisé auprès de 44 patients souffrant de ce sous-type d'adénocarcinome. Le groupe « contrôle » était constitué de malades atteints d'un cancer du poumon dans sa forme la plus « classique », liée au tabagisme.
Tous ont été interrogés par questionnaire afin de mieux connaître leur environnement. Avec des questions du type : Avez-vous été particulièrement exposé à certains animaux ? Quelle profession exercez-vous ou avez-vous exercé ? Fumez-vous ou avez-vous des antécédents tabagiques… ?
« Pour le groupe ‘adénocarcinome' qui nous intéresse, nous avons d'abord retrouvé des éléments connus, à savoir que cette affection touchait surtout les femmes et les non-fumeurs », poursuit le Dr Girard. « Mais en plus nous avons constaté une relation avec une exposition aux caprins. Les patients en question étaient principalement des agriculteurs. Même si ce résultat est préliminaire, il nous interroge dans la mesure où ce cancer est rare. »
La piste d'un rétrovirus
L'explication ? « Il ne s'agit pour l'heure que de suggestions » reprend-il. « Avec nos collègues de l'INRA (l'Institut national de la Recherche agronomique, n.d.l.r.) nous avons observé que cette maladie se manifestait généralement chez les ovins. Il s'agit également d'une (...) Lire la suite sur destinationsante.com

jeudi 13 octobre 2011

Week-end : une cure détox pour booster notre forme

On se sent fatiguée de sa semaine ? Soirées arrosées, stress, mauvaise alimentation… Notre petite forme est peut-être à mettre sur le compte des toxines qui encrassent notre organisme. Allez, on se remet d'aplomb en deux jours avec notre cure détox !
DimancheAu réveil : servez-vous un grand verre de citron chaud.Au petit-déjeuner, buvez un verre de jus de pomme frais et une tasse de thé vert. Mangez un bol de dés de pommes agrémentés de raisins secs.Au déjeuner : jus de pomme et pommes à volonté, à mastiquer lentement.Dans l'après-midi, prenez un verre de jus de pomme ou une pomme.Au dîner, mangez la même chose qu'au déjeuner.Les jours qui suiventLe lendemain de la monodiète, revenez à une alimentation normale en douceur, en reprenant le menu du premier jour. Ensuite, évitez les plats en sauce ou les graisses difficiles à digérer. Voici une idée de menu léger : Petit-déjeuner : 1 tasse de thé vert, 2 tranches de pain complet légèrement beurré, 1 milk-shake pomme-poire (1 yaourt au lait de brebis mixé avec du jus de pomme et de poire).Déjeuner : semoule aux petits légumes et citron confit. En dessert, des fraises ou des framboises au fromage blanc.Dîner : artichaut sauce au yaourt, poisson au citron en papillote avec tomates et courgettes à la provençale. En dessert, une pomme.Les avantagesCes cures sont un bon moyen de rompre avec les excès si vous êtes en bonne santé. Du moment que vous ne les prolongez pas plus de 2 jours et que vous renouez ensuite avec une alimentation saine… Les inconvénientsLes cures de bouillons de légumes et de fruits sont fatigantes. Vous ne pouvez pas maintenir votre rythme habituel quand vous vous "détoxiquez". Le repos est obligatoire, alors profitez-en pour prendre soin de vous : bains aux huiles essentielles, masque, manucure…
Très à la mode, les cures détox sont variables, mais toutes ont pour but de "purifier" notre organisme. Il n'est donc pas question ici de mincir, mais plutôt de (...) Lire la suite sur TopSante.com

mercredi 12 octobre 2011

Allergie : profitez du beau temps pour chasser les acariens

Les allergies aux acariens représentent 75% des allergies respiratoires. Profitez donc de ces belles journées d'automne pour chasser les acariens de votre maison. Voici 7 astuces pour réduire au maximum leur présence !
En France, une personne sur quatre souffre d'allergie respiratoire. Et sur ce nombre de personnes allergiques, 75% souffrent d'une allergie provoquée par les acariens.Si les allergies aux acariens sévissent toute l'année, il existe toutefois des périodes où les symptômes sont plus importants, notamment au début de l'automne. Ce n'est nullement un hasard : l'automne marque la période où l'on reste plus confiné chez soi, où l'on referme les fenêtres qui ont été ouvertes pendant l'été et où les circuits de chauffage sont remis en route, ce qui favorise la multiplication des acariens.Quels sont les symptômes ?La manifestation la plus fréquente d'une allergie aux acariens est la rhinite allergique qui provoque éternuements à répétition et nez bouché. Des symptômes peu agréables, d'autant que souvent ils perturbent le sommeil et provoquent de la somnolence ou des maux de tête au cours de la journée. En outre, cette rhinite allergique s'aggrave parfois et peut s'associer à un asthme.
Profitez de ces belles journées d'automne pour aérer quotidiennement votre maison pendant au moins 30 mn. Un geste qui devra devenir une habitude, même lorsque les jours seront plus frais.Lorsque vous remettrez votre chauffage en route, ne chauffez pas les pièces au-dessus de 20°c et installez un hygromètre pour vérifier que le taux d'humidité à l'intérieur de votre maison ne dépasse pas 50%.Pensez à entretenir régulièrement votre literie : posez une housse anti-acariens et pensez à la laver deux fois par an. Si vous n'avez pas de housse, lavez les draps une fois par semaine à 60°c ainsi que les couvertures ou les couettes une fois par mois.Choisissez une literie synthétique (pas de plume, pas de (...) Lire la suite sur TopSante.com

mardi 11 octobre 2011

Une liste plus lisible de médicaments sous surveillance va être mise en ligne

L'Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (Afssaps) va mettre prochainement en ligne une nouvelle présentation de la liste des médicaments sous surveillance, dans un souci de lisibilité, a-t-elle indiqué. "C'est surtout un changement de forme pour la rendre plus compréhensible", a poursuivi l'institution.
Les données de la liste, qui a vocation à être évolutive et a déjà été actualisée depuis sa première publication le 31 janvier 2010, seront mises à jour pour l'occasion, a-t-on précisé. L'Afssaps a déjà rassemblé jeudi soir dans un communiqué les médicaments pour lesquels une décision a été prise entre janvier et septembre 2011, dans un "impératif de sécurité sanitaire".
- 9 médicaments ont été suspendus d'utilisation sur le territoire français ou retirés du marché : Actos, Competact, Noctran, Di-Antalvic...
- 12 médicaments ont été soumis à une réévaluation de la relation bénéfice/risque : Protelos, Alli, Xenical, Multaq, Nexen, Trivastal, Vastarel... Pour deux d'entre eux, des décisions de sécurité sanitaire ont été prises : la Minocycline est réservée à l'usage hospitalier, les sirops antitussifs à base de pholcodine ne sont plus disponibles en accès libre.
- 12 médicaments psychotropes ont été soumis à un plan spécifique de surveillance : restrictions d'utilisation ou des modifications de présentation.
- 5 types de vaccins font l'objet de programmes de surveillance renforcés et spécifiques : Prévenar 13, vaccins contre le virus H1N1 et la grippe saisonnière, vaccins anti-papillomavirus, vaccins contre l'hépatite B.
- 28 médicaments font l'objet d'une surveillance renforcée : le Champix, Efient, Orencia
http://www.lepoint.fr/sante/une-liste-plus-lisible-de-medicaments-sous-surveillance-va-etre-mise-en-ligne-30-09-2011-1379091_40.php

lundi 10 octobre 2011

Ne déprimez pas, buvez du café

Boire du café préserverait de la dépression. C'est la surprenante conclusion d'une étude publiée par la revue scientifique Archives of Internal Medicine. D'après une équipe de la Harvard Medical School, les femmes qui boivent deux tasses de café ou plus par jour ont moins de risques d'être déprimées. Sans pouvoir expliquer réellement les raisons de cet effet, les auteurs estiment que la caféine contenue dans le café pourrait modifier les échanges chimiques dans le cerveau. Loin d'eux, pourtant, l'idée de préconiser hâtivement que les femmes devraient boire plus de café pour se stimuler le moral.
De 1996 à 2006, l'humeur de 50 000 infirmières américaines a été décortiquée, et liée à leur consommation de café. Sur les 2 600 femmes qui ont développé une dépression au cours de cette période, la majorité d'entre elles n'étaient pas amatrices de café, ou en buvaient beaucoup moins que les consommateurs fréquents. En les comparant à celles qui buvaient moins d'une tasse de breuvage caféiné par semaine, les chercheurs ont réalisé que celles qui ont consommé deux à trois tasses de café par jour avaient 15 % de risque en moins de développer une dépression. Celles qui ont bu quatre tasses ou plus réduisaient, quant à elles, le risque de 20 %.
Des taux de suicide plus faibles chez les buveurs de café
Forts de ce constat, les scientifiques ont cherché à savoir si d'autres facteurs pouvaient influer sur ces résultats. Ils ont ainsi constaté que les buveurs de café réguliers étaient également plus souvent fumeurs ou amateurs d'alcool, et étaient moins souvent sujets au surpoids, à l'hypertension artérielle ou au diabète. Autre remarque pour le moins étonnante, les accros au "petit noir" étaient par ailleurs moins susceptibles de s'impliquer dans des activités religieuses ou d'être bénévoles dans des associations. Les experts ont donc inhibé l'impact de ces variables, mais les résultats étaient clairs : le lien entre forte consommation de café et absence de dépression demeurait.
Ces résultats vont dans le même sens que d'autres études sur le sujet. Des chercheurs avaient en effet déjà remarqué que les taux de suicide étaient relativement plus faibles chez les buveurs de café. Tous soupçonnent en réalité la caféine d'être l'acteur-clef : connue pour renforcer le sentiment de bien-être et d'énergie, elle a un effet physique sur les fonctions cérébrales en bloquant certains récepteurs chimiques, comme l'adénosine.
Des résultats rassurants pour les accros
Mais les scientifiques disent avoir besoin d'études supplémentaires avant d'affirmer avec certitude qu'ingérer de la caféine éloigne la dépression. Ils confessent eux-mêmes que rien ne dit que l'inverse n'est pas vrai. Pour le moment, rien ne prouve en effet que ce ne sont pas les personnes déprimées qui choisissent de ne pas boire de café. Après tout, deux des symptômes fréquents de la dépression sont un sommeil perturbé et un fort sentiment d'anxiété, deux caractères qui peuvent être exacerbés par la caféine contenue dans le breuvage. Celles qui ont le moral dans les chaussettes ne choisiraient-elles donc pas délibérément de ne pas boire de café afin de se "ménager" ?
Pour le professeur Bertil Fredholm, expert en pharmacologie et en physiologie à l'institut suédois Karolinska, ces résultats sont avant tout rassurants pour les amateurs de café. "Malgré tous les efforts déployés pour montrer combien le café est dangereux pour nous, il n'en est pas ainsi", a-t-il confié à la BBC. "Les études montrent clairement que, consommé avec modération, le café n'est pas l'une des nombreuses choses que nous faisons alors qu'elles sont nuisibles à notre santé." Enfin une occasion de trinquer !
http://www.lepoint.fr/sante/ne-deprimez-pas-buvez-du-cafe-27-09-2011-1378002_40.php

dimanche 9 octobre 2011

Un nouveau marqueur de gravité des traumatismes crâniens

Chaque année en France, plus de 100 000 individus, principalement des accidentés de la route et des personnes âgées, sont victimes d'un traumatisme crânien considéré comme "léger" par les médecins dans 90 % des cas. Mais cela ne signifie pas pour autant bénin. Ces accidents peuvent en effet être responsables d'hémorragies cérébrales entraînant un risque de handicap sévère dans la vie quotidienne, quelques semaines ou quelques mois après un choc. D'où l'intérêt de pouvoir les repérer, sans forcément passer un scanner cérébral. D'autant plus que cet examen, lourd et coûteux, ne révèle des lésions significatives que dans moins de 10 % des cas et expose à des doses de radiation cent fois plus fortes qu'une banale radiographie.

C'est pour trouver un moyen simple et fiable d'identifier les traumatismes crâniens "à risque" que l'équipe de l'Inserm Prévention et prise en charge des traumatismes, coordonnée par Emmanuel Lagarde (Inserm U897, université Bordeaux Segalen) et le docteur Régis Ribereau-Gayon (centre hospitalier de Bordeaux) ont réalisé une étude dont les résultats viennent d'être publiés dans les Annals of Emergency Medicine. Les chercheurs sont partis d'une connaissance déjà ancienne concernant les astrocytes, des cellules qui environnent les neurones dans le cerveau. Lorsqu'ils sont soumis à un stress trop important, ces astrocytes produisent une protéine appelée S-100B que l'on retrouve dans la circulation sanguine.
Rassurer rapidement le patient

Ces chercheurs ont alors pensé qu'en dosant cette protéine par une simple prise de sang il serait possible de disposer d'un indicateur de l'état du cerveau, à même de préciser la présence ou non de lésions importantes, et donc la nécessité de surveiller le patient. Ce test peu onéreux (il coûte environ 15 euros, soit dix fois moins qu'un scanner), dont les résultats peuvent être connus en moins d'une heure, pourrait donc permettre de rassurer rapidement la majorité des accidentés sans avoir à pratiquer un scanner cérébral. Mais pour que ce test soit utilisable, il fallait être certain qu'aucun des patients présentant un test négatif ne risquait de développer une complication.

Emmanuel Lagarde et Régis Ribereau-Gayon ont donc recruté plus de 1 500 patients pendant 15 mois au sein du service des urgences adultes du CHU de Bordeaux. Pour les besoins de l'étude, toutes les personnes présentant un traumatisme crânien léger ont bénéficié, comme dans la pratique courante, d'un scanner cérébral et le dosage de la protéine S-100B a été réalisé à partir du sang prélevé pour les autres examens de routine. C'est ainsi que les chercheurs ont montré que seuls 7 % des patients présentaient un scanner positif évoquant une lésion cérébrale. Et que, parmi les 292 accidentés qui avaient un test de la protéine S-100B négatif, un seul avait un scanner positif et n'a pas développé de complications nécessitant des soins importants. "Le test sanguin de la protéine S-100B est donc une technique prometteuse qui permettra vraisemblablement dans un avenir proche d'apporter une prise en charge des traumatisés crâniens légers plus sûre et moins coûteuse", concluent donc Régis Ribereau-Gayon et Emmanuel Lagarde.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/un-nouveau-marqueur-de-gravite-des-traumatismes-craniens-27-09-2011-1377839_57.php

samedi 8 octobre 2011

Mucoviscidose : un tournant attendu dans les traitements

Désormais, la mucoviscidose touche plus d'adultes que d'enfants. Un succès pour ceux qui traitent cette maladie restée pendant longtemps uniquement pédiatrique, en raison du décès prématuré des malades. Aujourd'hui, certaines jeunes femmes correctement traitées ont la chance de pouvoir fonder une famille. D'ailleurs, 24 grossesses ont été déclarées chez de telles patientes en 2006 et 36 en 2008. Franck Dufour, directeur scientifique de l'association Vaincre la mucoviscidose*, explique au Point.fr qu'un tournant est attendu dans les traitements à très court terme.
Le Point.fr : Comment expliquer ce formidable allongement de l'espérance de vie ?
Franck Dufour : Tout d'abord par le dépistage systématique à la naissance, ce qui permet de prendre en charge très rapidement les bébés concernés. C'est ensuite lié au meilleur traitement des symptômes de la maladie, en premier lieu grâce aux antibiotiques destinés à lutter contre les infections respiratoires à répétition. Des études cliniques ont permis d'adapter les médicaments prescrits dans d'autres pathologies à ces malades. Des antibiotiques utilisés en intraveineuse ont été préparés sous forme inhalée, pour qu'il pénètrent dans les poumons. Ils sont ainsi plus efficaces, à moindres doses. Nous nous intéressons également aux traitements dits mucolytiques, qui sont destinés à fluidifier le mucus anormalement épais chez ces patients. C'est vrai dans les poumons et un traitement adapté permet de l'éliminer plus facilement, en complément de la kinésithérapie. Et pour combattre celui présent dans le système digestif, les patients disposent de gélules qui contiennent des extraits pancréatiques.
La greffe de poumon reste-t-elle l'opération de la dernière chance ?
C'est effectivement souvent la dernière solution pour des patients dont les poumons sont très atteints. En 2009, il y avait 148 candidats à la greffe (patients atteints de mucoviscidose) pour 78 transplantations pulmonaires et cardio-pulmonaires réalisées. En 2010, 137 patients atteints de mucoviscidose se trouvaient sur liste d'attente de greffes pulmonaires et cardio-pulmonaires et 83 greffes ont eu lieu. Malheureusement, de nombreux malades attendent longtemps - parfois trop - la transplantation salvatrice. C'est pourquoi nous avons développé un programme majeur dans ce domaine. Nous voulons à la fois mobiliser la société au manque de greffons et trouver les moyens d'"améliorer" l'état de greffons actuellement récusés par les spécialistes pour les rendre utilisables.
Mais votre plus grand espoir concerne la thérapie de la protéine. De quoi s'agit-il ?
Depuis la découverte du gène responsable de la mucoviscidose, en 1989, plus de 1 800 mutations impliquées dans cette maladie ont été identifiées. Une éventuelle thérapie génique est donc très compliquée à mettre en oeuvre. En revanche, on sait que le gène code pour une protéine, qui est malformée ou absente chez les malades. Notre but est d'aller corriger cette protéine ou activer sa production. Dans une des formes de la maladie, qui touche 2 à 4 % des patients en fonction des pays, nous avons mis au point un traitement efficace. Au bout de 48 semaines, il a permis d'augmenter les capacités respiratoires des malades de plus de 10 %, de leur faire prendre en moyenne 3 kilos, de réduire les infections et d'améliorer nettement leur qualité de vie. Ces résultats très impressionnants et la demande d'autorisation de mise sur le marché (AMM) est prévue pour fin 2011 ou début 2012. Nous testons actuellement d'autres molécules capables de corriger ou d'activer la protéine défaillante, notamment dans la mutation la plus fréquente, qui touche plus de 70 % des malades. Comme au rugby, nous espérons maintenant transformer l'essai.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/mucoviscidose-un-tournant-attendu-dans-les-traitements-23-09-2011-1376844_57.php