Il y a quelques années encore, les personnes atteintes de la forme humide de la dégénérescence maculaire liée à l'âge (DMLA) étaient toutes condamnées à moyen terme à la cécité. Et puis, on a découvert - de façon fortuite - l'incroyable efficacité d'un médicament jusque-là réservé au traitement du cancer du côlon, l'Avastin, un anticorps monoclonal.
Une vraie révolution thérapeutique, comme le soulignait récemment le Dr Catherine Favard, invitée du 14e congrès international d'ophtalmologie, Refractiv'News 2011, à Nice. « L'utilisation de ces inhibiteurs de la néovascularisation (la forme humide de la DMLA est liée à la prolifération de nouveaux vaisseaux derrière la rétine, NDLR) permet une stabilisation de la vue dans l'immense majorité des cas et une amélioration chez un tiers des patients atteints. » Des résultats qui peuvent légitimement susciter l'enthousiasme, s'ils n'étaient lestés d'un poids financier très pesant : 1 200 euros la dose du seul médicament à avoir obtenu l'autorisation de mise sur le marché (AMM) en France, le Lucentis.
200 000 Français déjà atteints
Proche de l'Avastin, cet anticorps monoclonal présente l'avantage d'être de plus petite taille, ce qui facilite la pénétration dan la rétine. Reste que le montant est tel qu'il constitue une vraie menace pour le budget de l'Assurance-maladie. « Les formes humides de DMLA, jusque-là minoritaires par rapport aux formes sèches, sont devenues les plus fréquentes, peut-être parce qu'elles sont mieux diagnostiquées », souligne le Dr C. Favard. Plus de 200 000 Français en sont déjà atteints, un chiffre amené à doubler d'ici vingt à trente ans, avec le vieillissement de la population. Aujourd'hui, tous les malades français qui ont besoin du médicament en bénéficient. Un cas d'espèce. « Beaucoup de pays, dont les États-Unis, ne peuvent pas se payer le Lucentis. 75 % des malades y sont traités par l'Avastin, qui n'a pourtant pas d'AMM pour la DMLA. »
Pourquoi ce choix ? « Le coût est vingt à trente fois moindre, pour une efficacité identique ! » C'est en effet ce que vient de démontrer une étude de grosse envergure menée outre-Atlantique. Une information qui devrait interpeller les autorités sanitaires et soulever la question de l'autorisation de l'Avastin dans la DMLA.
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