L'épidémie de diarrhée est partie d'Allemagne et elle s'étend en Europe. Elle s'est encore aggravée mercredi. Dix-sept morts ont été signalées par les autorités médicales allemandes et en Suède, où le premier décès en dehors de l'Allemagne a été constaté mardi. Rien que dans les Länder de Basse-Saxe et du Schleswig-Holstein, 200 nouveaux cas ont été signalés par les autorités médicales, portant le total à 1900 cas depuis début mai, selon l'agence allemande DPA. Et de nouveaux cas continuent d'être signalés dans les pays voisins, notamment aux Pays-Bas, et jusqu'aux Etats-Unis. Tous les malades ont apparemment transité par l'Allemagne. A l'origine de cette contamination, une seule et même souche bactérienne : Escherichia coli entéro-hémorragique (ou E.coli 0104).
En France, pour l'heure, aucune mort confirmée liée à cette bactérie. Mais les autorités sanitaires recensent tout de même un cas suspect. Celui d'un homme de 47 ans, mort subitement quelques heures après avoir mangé un sandwich à Saint-Dié, dans les Vosges. La victime, commercial de profession, avait consommé lundi midi un sandwich jambon-beurre contenant de la salade et des tomates dans une brasserie, avant d'être violemment pris de maux de ventre, nausées et vomissements. L'homme est décédé à 15 heures, à son domicile de Rambervillers. "Nous n'avons pour l'heure pas d'explication médicale à cette mort", a indiqué le procureur d'Epinal, qui a ouvert une enquête et demandé une autopsie. Mardi, une équipe de la Direction départementale de la cohésion sociale et de la protection des populations du département des Vosges a en outre mené des prélèvements dans le restaurant de Saint-Dié. "Il est évident qu'il est mort bizarrement, curieusement, ce qui inspire la circonspection", a-t-il ajouté. La fille de la victime, âgée de 16 ans, avait par ailleurs mangé le même sandwich et ne souffre d'aucun symptôme.
Un nouveau test
Cependant, la recherche de l'origine de la contamination piétine. La Commission européenne a levé mercredi soir la mise en garde lancée contre les concombres espagnols, un temps soupçonnés d'être à la source de l'épidémie. "Les derniers tests menés en Espagne et en Allemagne sur des concombres produits en Espagne n'ont pas décelé la présence de la souche 0104 de la bactérie E.coli et la Commission a en conséquence levé l'alerte lancée au niveau européen", a-t-elle précisé dans un communiqué. La veille les autorités sanitaires de Hambourg avaient reconnu avoir fait fausse route après avoir soupçonné des concombres espagnols d'être le vecteur de la contamination. A Madrid, qui avait menacé de porter plainte contre Hambourg, le ministère de la Santé a qualifié cette décision de "pas important en vue d'un retour à la normale aussi rapide que possible pour le secteur agricole espagnol".
Les recherches ont recommencé avec de nouveaux outils pour lutter contre une des plus graves épidémies de ce type jamais observées dans le monde. Elle se manifeste par des hémorragies du système digestif, et dans les cas les plus graves, par des troubles rénaux (syndrome hémolytique et urémique, SHU).
L'Institut fédéral allemand pour l'évaluation des risques (BfR) a annoncé avoir mis au point un nouveau test, en coopération avec des chercheurs français de l'Agence nationale de la sécurité sanitaire (Anses), pour détecter la bactérie dans les aliments. Le directeur de l'Institut, le Pr Andreas Hensel, veut croire qu'il aidera les recherches à progresser significativement : "Nous espérons que ce test contribuera à découvrir la source de la contamination par la souche 0104:H4 de la bactérie Ehec et à retirer rapidement du marché les aliments à risque".
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