samedi 16 juillet 2011

Rougeole. La sonnette d'alarme

Depuis la fin 2010, la France doit faire face à une épidémie galopante de rougeole. Le ministère de la Santé tire la sonnette d'alarme et rappelle l'urgente nécessité de la vaccination des enfants et des jeunes adultes.


L'épidémie explose.
600 cas en 2008, 1.500 en 2009, 5.000en 2010, plus de 3.600 en avril2011... Au total - la tendance étant à la baisse depuis mai - plus de 20.000 cas de rougeole ont été déclarés depuis le 1erjanvier 2008. En réalité, il y en aurait bien plus. Selon le ministère de la Santé, seulement la moitié des cas auraient été déclarés en 2010 et 30% en 2011. Dans le monde, on recense environ 30millions de cas par an.

Une maladie qui peut être grave.
Huit décès (six en 2011) sont dus directement à la rougeole depuis 2010. Car, contrairement à une idée reçue, elle peut être une maladie grave. Du fait de la fatigue générale qu'elle entraîne, elle favorise des infections dans les mois suivants. Si les complications les plus courantes sont la diarrhée et l'otite, elles peuvent aussi ouvrir la voie à des pneumonies ou des encéphalites, des inflammations du cerveau parfois sources de handicap mental irréversible. Douze cas d'encéphalites ont ainsi été recensés en France depuis le début de l'année ainsi que 360pneumopathies graves. Dans le monde, la rougeole ferait environ 875.000 morts par an.

Trois fois plus de nourrissons touchés.
Alors qu'historiquement, la rougeole touchait essentiellement les enfants (jusqu'à dix-douze ans) et que l'on considérait que les petits étaient couverts par les anticorps maternels, les moins d'un an sont désormais susceptibles d'être contaminés. Le nombre de cas a été multiplié par trois en 2010. Mais la rougeole n'est plus seulement une «maladie de l'enfance». La moitié des cas déclarés en 2010 concernait les plus de 15ans avec une proportion d'hospitalisation de 45% chez les 20-29 ans. Une tranche d'âge particulièrement exposée aux conséquences graves.

Une maladie extrêmement contagieuse.
Une personne contaminée peut infecter 15 à 20individus (contre un à trois pour la grippe). La transmission du virus se fait, soit par des sécrétions du nez ou de la bouche, soit par persistance dans l'air ou une surface contaminée.

La moitié sud de la France la plus touchée.
La moitié des cas de rougeole déclarés depuis le début de l'année se situe en Provence-Côte d'Azur. C'est également la région où le taux de vaccination est le plus faible. La Bretagne est, elle, plutôt bien placée pour ce type de vaccinations.

Loin des objectifs de vaccination.
La loi santé publique 2004 a fixé un taux de couverture vaccinale d'au moins 95% pour les maladies vaccinales et de 75% pour la grippe. On est loin du compte. 82% des malades de la rougeole n'étaient pas vaccinés ou l'étaient insuffisamment. De fait, si les 95% sont atteints en CM2 pour une dose, le taux descend à 74% pour les deux doses. Négligence ou défiance? Un peu des deux, selon Didier Houssin, directeur général de la Santé, qui explique ainsi les raisons de la baisse de la vaccination en France. «Tout le problème étant, en ce qui concerne la rougeole, que le vaccin n'est pas juridiquement obligatoire alors qu'il l'est sur le plan sanitaire.» Plus globalement, la couverture est insuffisante pour les oreillons, la rubéole, l'hépatite B, le pneumocoque et la méningiteC.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/france-monde/france/rougeole-la-sonnette-d-alarme-16-07-2011-1372110.php

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