dimanche 3 juillet 2011

Médicaments et soleil ne font pas bon ménage

La prise de médicaments constitue un réel facteur de risque lors d'une exposition au soleil.
Le coup de soleil, en effet, n'est pas toujours le simple résultat de la trop longue séance de bronzette d'une peau fragile. D'autres facteurs peuvent entraîner des réactions intenses, de type allergiques, à une exposition même brève.
« C'est le cas de certaines maladies inflammatoires ou génétiques, comme le lupus, cite le Dr Pascal Del Giudice, dermatologue et spécialiste des maladies infectieuses, chef de service à l'hôpital Bonnet à Fréjus. Mais les gens qui souffrent de ces affections sont généralement au courant et prennent les mesures de photoprotection qui s'imposent. »
En revanche, les personnes sous traitement médicamenteux ignorent trop souvent le risque qu'elles prennent en s'exposant.
« De très nombreux médicaments sont photosensibilisants, certains plus que d'autres, confirme le Dr Pascal Del Giudice. Quel que soit le traitement, il faut donc toujours vérifier ce point avec son médecin. » La photosensibilisation médicamenteuse peut induire deux types de réactions : la phototoxité et la photoallergie.
Phototoxicité et photoallergie
La phototoxicité tient aux propriétés chimiques du médicament, qui activent une réaction cutanée sous l'effet du rayonnement solaire. Elle se caractérise par un érythème (une rougeur) et des vésicules (des petites bulles à la surface de la peau) dont l'intensité dépend directement de la dose de médicament ingérée et de l'intensité de l'exposition solaire. Ce pseudo coup de soleil se limite uniquement à la zone exposée ou à la zone traitée s'il s'agit d'un médicament appliqué localement. La réaction disparaît progressivement, avec la suppression d'au moins l'un des facteurs déclenchant.
La réaction photoallergique implique des démangeaisons, en plus de la rougeur, et des éventuelles vésicules. Son aspect peut se rapprocher de celui d'un eczéma ou d'une urticaire. Elle survient à distance de la prise répétée du médicament et de l'exposition au soleil. Surtout, elle ne concerne pas que les zones exposées au soleil et peut se manifester à nouveau à n'importe quel moment.
La prise d'un médicament photosensibilisant impose donc des précautions, depuis l'interdiction pure et simple de l'exposition au soleil jusqu'aux mesures classiques de photoprotection qui s'appliquent, elles, à tout le monde, que l'on suive ou pas un traitement médical.
Des mesures que rappelle le Dr Del Giudice : « Le plus simple, c'est d'être protégé par un vêtement, de porter lunettes et chapeau. On évite toute exposition entre 10 et 15 heures et on utilise des crèmes écran en fonction de sa sensibilité individuelle et de la durée d'exposition, en préférant les indices les plus élevés ».

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