La dépression est un véritable problème de santé publique qui peut, au pire, mener au suicide. L'an dernier, elle a été responsable de la perte de près de 13 000 vies en France. Ce chiffre est rappelé par l'association France-Dépression et ses partenaires, qui organisent demain, mercredi 19 octobre, la 8e Journée européenne de la dépression. Ce rendez-vous annuel réalisé avec le soutien du ministère du Travail, de l'Emploi et de la Santé et de l'Institut national de prévention et d'éducation pour la santé est placé cette fois sous le thème européen "vaincre la dépression" et, en France, la "prise de conscience" sous toutes ses formes.
Les Cliniques psychiatriques de France profitent de cette journée pour alerter les pouvoirs publics sur la nécessité d'améliorer le dépistage de cette pathologie et de repenser les moyens alloués aux programmes de santé. Dans un communiqué, elles rappellent que la dépression sévère concerne entre 5 et 8 % des Français chaque année. Et qu'elle serait souvent mal diagnostiquée et trop peu prise en charge : la moitié des patients, en effet, n'a pas accès à des soins simples et abordables. "Or, c'est une maladie grave nécessitant traitement et suivi psychiatrique adaptés et mieux coordonnés", précise le docteur Olivier Drevon, président de l'Union nationale des Cliniques psychiatriques. "Il faut en effet savoir que 60 % des suicidants ont consulté un médecin généraliste dans le mois précédant une tentative de suicide." Ces derniers apprécieront ...
Les propos du docteur Alain Meunier (psychiatre qui a cofondé SOS Dépression) et Boris Guimpel (psychologue) sont nettement plus consensuels, mais ils concernent aussi des personnes moins gravement atteintes. D'ailleurs, le titre de leur prochain livre est significatif : "Être mieux quand ça va mal - Comment retrouver le moral sans antidépresseurs". Il sera mis en vente dans une semaine, mais les éditions Michel Lafon ont tenu à l'annoncer en cette veille de journée européenne. Comme tous les organisateurs de cette manifestation, ils estiment nécessaire de promouvoir la santé mentale et de lutter contre la stigmatisation et l'incompréhension. Mais ils mettent surtout en garde contre la prescription systématique d'antidépresseurs, souvent inadaptés. Des médicaments dont les Français sont les plus grands consommateurs au monde et qui peuvent même, selon eux, "empêcher toute guérison".
Alain Meunier et Boris Guimpel s'intéressent plutôt aux progrès apportés par les nouveaux procédés de neuro-imagerie. "Nos sentiments, nos comportements, nos souffrances se traduisent par des transformations visibles et lisibles dans la durée", écrivent-ils. "Nous pouvons aujourd'hui comparer le "normal" au "pathologique", la souffrance psychologique à la dépression." Ces découvertes ont abouti à une nouvelle définition de la dépression : c'est, selon eux, une perturbation de la communication entre les structures affectives et cognitives du cerveau, entre des territoires activés ou désactivés ; à terme, le dépressif n'est plus capable de se désengager de sa tristesse, de sa souffrance. De nouveaux traitements découlent de ces connaissances récentes. C'est le cas de la stimulation magnétique, qui influe sur le fonctionnement cérébral sans l'altérer, contrairement aux antidépresseurs. Qui plus est, cette nouvelle forme de prise en charge - associée aux thérapies comportementales et cognitives, voire à la psychanalyse - humanise les relations médecin-malade, ces derniers n'étant plus dans l'attente passive des effets tardifs des médicaments.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/une-journee-pour-prendre-conscience-de-la-depression-18-10-2011-1386158_57.php
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