En France, le fonctionnement de nombreux hôpitaux dépend largement de la présence de médecins étrangers. Sans eux, le système hospitalier français serait rapidement bloqué. Pourtant, la situation de ces médecins est remise en cause par le durcissement des conditions d'exercice en France pour ceux qui ont obtenu un diplôme hors Union européenne. Et plusieurs milliers d'entre eux devraient se voir obligés de quitter bientôt la France, ce qui plongerait tous les hôpitaux français dans une grave crise de sous-effectifs. Face à cette menace, les praticiens hospitaliers lancent un cri d'alarme.
La venue en France de médecins étrangers non originaires de l'Union européenne remonte au milieu des années 80 au moment où le numerus clausus limitant le nombre d'étudiants en médecine avait été baissé. Une première vague de médecins étrangers, originaires surtout du Maghreb et d'Afrique Noire, est arrivée pour assurer notamment les gardes de nuit et de week-end dans les hôpitaux de régions moins attractives pour les jeunes médecins français. Ces praticiens étrangers ont rapidement occupé les emplois laissés vacants par leurs collègues français, mais avec des rémunérations plus basses. Peu à peu intégrés dans les années 90, ils ont accédé à des postes à responsabilité et mieux rémunérés.
Ce qui change début 2012
Mais la situation est plus complexe pour la deuxième vague, arrivée au cours des années 2000, et particulièrement pour les praticiens arrivés après 2004. Ces derniers doivent désormais passer un concours national pour exercer en France (avec notamment un niveau élevé exigé en français) alors qu'auparavant on ne leur demandait qu'un "examen professionnel" tenant compte de leur expérience et qui était donc plus accessible.
Le ministère de la Santé fait valoir qu'environ 4000 médecins ont pu ainsi obtenir la reconnaissance de leur diplôme depuis 2006. Toutefois, entre 2000 et 4000 médecins à diplômes étrangers, hors UE, selon les estimations, pourraient devoir quitter la France au 1er janvier 2012 si le ministère de la Santé n'assouplit pas les règles. En effet, la procédure de l'"examen professionnel" prend fin cette année, alors qu'un millier de médecins arrivés avant 2004 n'ont pas encore été régularisés, selon le Syndicat national des Praticiens à Diplôme hors Union Européenne (SNPADHUE).
Une solution, peut-être, pour répondre à cette crise qui menace les hôpitaux français : selon le sénateur UMP de l'Orne Jean-Claude Lenoir, le gouvernement pourrait soumettre au Parlement prochainement un cadre permettant de prolonger la période pendant laquelle ces médecins doivent se conformer à la réglementation.
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