Le fait de rire régulièrement et à gorge déployée serait un excellent remède contre le stress et ses conséquences néfastes, notamment pour le système cardiovasculaire. C'est la conclusion de chercheurs de Cambridge (Massachusetts), qui confirment ainsi des travaux antérieurs réalisés il y a une dizaine d'années par une équipe de l'école de médecine de Baltimore. Leurs résultats ont été présentés au congrès de la Société européenne de cardiologie (ESC), qui se tient actuellement à Villepinte (Seine-Saint-Denis).
Pour mémoire, les chercheurs de Baltimore avaient remarqué, il y a une dizaine d'années, que les personnes souffrant d'un problème cardiaque avaient moins le sens de l'humour que les autres. Mais ce travail n'a pas permis de savoir si l'humour pouvait ou non avoir un effet préventif vis-à-vis des maladies cardiovasculaires. D'où la nouvelle étude menée par l'équipe de Michael Miller, directeur du Centre de cardiologie préventive de Cambridge. Pour cela, les chercheurs ont alterné auprès de volontaires le visionnage de passages de films tragiques et de films comiques. Ils ont alors constaté que les scènes stressantes entraînaient un resserrement du diamètre des vaisseaux, une vasoconstriction. À l'opposé, les films drôles provoquaient le rire et une vasodilatation, avant un retour à la normale.
Scepticisme
Plus de 300 mesures ont permis de démontrer que le diamètre des vaisseaux sanguins pouvait varier de 30 à 50 %, "une amplitude similaire au bénéfice que l'on peut retirer de l'exercice physique ou de la prise de statines (des médicaments qui baissent le taux de cholestérol dans le sang, NDLR)", explique Michael Miller. Le chercheur estime donc que le fait de rire quotidiennement participe à un mode de vie sain susceptible de prévenir les maladies cardiovasculaires.
Cette conclusion est jugée un peu hâtive par certains cardiologues présents à ce congrès. C'est le cas du professeur François Schiele (Besançon). "Il existe beaucoup de situations physiologiques qui ont des répercussions sur le calibre des vaisseaux, comme le froid et le chaud ou encore l'exercice physique. Certes, rire entraîne une vasodilatation, mais cela ne veut pas dire que les personnes qui ne rient pas souvent ont une perte de vasomotricité." Bref, si rire reste le propre de l'homme et constitue une source évidente de bien-être, il serait hasardeux d'affirmer, dans l'état actuel des connaissances, que l'absence de ce type d'émotion positive nuit à la santé. En revanche, pour le spécialiste français, le rire pourrait être utilisé comme un test permettant d'évaluer les capacités de vasodilatation d'un individu. Mais c'est nettement moins drôle...
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