jeudi 8 septembre 2011

Les urgences, à cœur ouvert

Chaque année,  plus de 250 000 Oisiens se rendent dans les services d’urgences des hôpitaux du département.
Le centre 15 qui est situé à Beauvais a reçu 154000 appels de détresse en 2010. Ce secteur de l’offre de soins, qui est essentiel pour la population, fait l’objet de négociations dans le cadre du nouveau schéma régional de santé en Picardie.

Deux drames en quelques mois. Entre septembre et mars, des plaintes ont été déposées à l’issue du décès d’un petit garçon polyhandicapé à Bargny et de la mort d’une retraitée, à Saint-Maximin. Les proches mettent en cause la prise en charge dans la chaîne de l’urgence. Le 11 mars, en début de soirée, Jacqueline, 72 ans, faisait un grave malaise à Saint-Maximin et décédait 24 heures plus tard, à l’hôpital de Creil. Les proches s’interrogent sur le délai d’intervention des urgentistes du service mobile d’urgence et de réanimation (Smur). Les premiers éléments de l’enquête expliquent le temps perdu par le malaise de l’ambulancier de l’équipe du Smur ainsi que par la fermeture d’un pont à Saint-Maximin. Le drame précédent s’est déroulé à Bargny, près de Crépy, le 29 septembre 2010, et a entraîné le décès de Léo, un petit garçon de 7 ans polyhandicapé. Ses parents critiquent là encore la prise en charge (l’envoi d’ambulanciers privés au lieu d’urgentistes du Smur) et également le délai d’intervention. L’enquête de la gendarmerie est toujours en cours.

Des questions sur le Smur de Crépy. Le Smur intervient sur les appels de détresse vitale. Dans l’Oise, le Smur est implanté dans les hôpitaux de Beauvais, Compiègne, Creil, Senlis, Clermont et Noyon. S’ajoute une antenne à Crépy-en-Valois qui dépend de Compiègne. Ouverte en 2004, elle ne tourne qu’en journée et suscite aujourd’hui des interrogations. Selon les données de l’agence régionale de santé (ARS), l’équipe de Crépy fait en moyenne moins d’une sortie par jour. « La moitié de ses interventions aboutit à une hospitalisation », précisent encore Céline Vigné et Charlotte Kovar, de l’ARS. Or, cette équipe mobilise un médecin urgentiste, une infirmière et un ambulancier. « Cette présence imposée peut parfois se faire au détriment de Compiègne qui est obligé de suspendre sa deuxième équipe pour couvrir Crépy, poursuit l’ARS. On peut se demander s’il y a une bonne gestion des ressources médicales. » Dans le même temps, des élus locaux veulent un Smur de nuit, en citant le drame de Bargny et la mort du petit Léo. L’alternative serait la mise en place d’une garde ambulatoire pour les consultations non programmées, en soirée et les week-ends.

Pas d’hélicoptère médical dans l’Oise. C’est une particularité : le département le plus peuplé de Picardie est le seul de la région à ne pas disposer de son propre appareil. Il fait appel aux appareils des Samu de la Somme, de l’Aisne ainsi qu’à la sécurité civile de la région parisienne. L’agence régionale de santé propose de rationaliser le recours aux deux hélicoptères picards et de plus solliciter celui de l’Aisne, sur des interventions telles que les accidents ou les urgences à domicile.

http://www.leparisien.fr/oise-60/les-urgences-a-coeur-ouvert-31-08-2011-1585282.php

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