samedi 24 septembre 2011

Paludisme : une quasi-disparition des décès envisageable

Les dix dernières années de lutte contre le paludisme ont porté leurs fruits : le nombre de morts a diminué de 38 %, ce qui a notamment permis de sauver 1,1 million de vies en Afrique subsaharienne. Cette belle victoire est à mettre au compte de Roll back malaria (RBM). Ce partenariat a été fondé en 1998 par l'Unicef, l'OMS, le Pnud et la Banque mondiale et renforcé par l'expertise, les ressources et l'engagement de plus de 500 organisations partenaires, dont le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme ainsi que la Fondation Bill and Melinda Gates. Grâce à RBM, le financement international contre le paludisme est passé de 100 millions de dollars US en 2003 à 1,5 milliard de dollars US en 2010. Dans son rapport publié lundi, ce partenariat se félicite du recul de la maladie et envisage sa fin prochaine "avec un optimisme accru".
"On a rarement vu une initiative de santé publique apporter un tel retour sur investissement", déclare Ban Ki-moon, le Secrétaire général des Nations unies. Environ 5 milliards de dollars US ont été mobilisés au cours des dix dernières années, ce qui a permis de développer le niveau de couverture sur tous les types d'interventions afin de prévenir et de traiter le paludisme, en particulier à l'aide de moustiquaires imprégnées d'insecticide. Ces dernières ont été distribuées de façon à couvrir près de 80 % de la population à risque en Afrique subsaharienne.
De nouveaux médicaments
Selon le Dr Robert Newman, Directeur du programme mondial de lutte contre le paludisme de l'OMS, "les résultats de la décennie qui s'achève dépassent tout ce que l'on aurait pu prévoir et montrent que la lutte contre le paludisme fonctionne bien. Une grande partie de ce qui a été accompli l'a été sur ces cinq dernières années, ce qui indique que notre capacité à faire face à la maladie est de plus en plus efficace." Au cours de la dernière décennie, la malaria a été éradiquée dans trois pays supplémentaires et 26 autres en sont à différents stades du processus d'élimination. D'ici à 2015, la maladie devrait avoir disparu de tous les pays de la région européenne de l'Organisation mondiale de la santé.
La prévention et le traitement ont été transformés par la mise au point de nouveaux médicaments plus efficaces, de tests de diagnostic rapide et de moustiquaires imprégnées d'insecticide de longue durée, qui n'existaient pas il y a dix ans. Des centaines de nouveaux produits, dont un vaccin, sont en phase de recherche et de développement. "Nous sommes à des années-lumière de là où nous étions il y dix ans", estime Awa Coll-Seck, la directrice exécutive du Partenariat RBM. "Et si nous y sommes parvenus, c'est non seulement grâce à de nouveaux outils et à une amélioration notable sur le plan des politiques, du financement et des stratégies, mais aussi parce que nous avons trouvé de nouvelles façons de travailler ensemble."
Et pourtant, aujourd'hui encore, environ la moitié de la population mondiale reste menacée par le paludisme. La maladie, qu'il est possible de prévenir et de traiter, a encore tué près de 800 000 personnes en 2009, en particulier des jeunes enfants et des femmes enceintes. Plus de 90 % des décès dus au paludisme se produisent en Afrique, où l'on estime en outre que la perte de productivité provoquée par la maladie coûte au continent 12 milliards de dollars US chaque année.
http://www.lepoint.fr/chroniqueurs-du-point/anne-jeanblanc/paludisme-une-quasi-disparition-des-deces-envisageable-12-09-2011-1372508_57.php

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