mercredi 10 mars 2010

La tuberculose n'a pas disparu en France

Cas en hausse, vaccination des enfants à risque insuffisante... Les professionnels appellent à la vigilance...

La tuberculose, toujours bien là au 21e siècle dans l’Hexagone. Entre 2006 et 2007, le nombre de cas a grimpé de 5% en France, selon un rapport du Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), publié mardi. Avant de céder à la panique, notre pays est considéré comme faiblement touché au niveau international.


Le nombre de cas déclarés en 2007 était de 8,9 pour 100.000 habitants. Les départements les plus touchés sont la Guyane (23,3 cas/100.000) et ceux de l’Ile de France (18,4/100.000). La situation en Seine-Saint-Denis (30,7/100.000) a été largement médiatisée récemment: un lycée entier a dû être dépisté après un cas à Bobigny la semaine dernière; il y a un mois, l’observatoire international des prisons tirait la sonnette d’alarme après la contamination de cinq gardiens à Villepinte.


Inégalités selon le lieu de naissance


Le nombre de cas de tuberculose en France est passé de 5.323 en 2006 à 5.588 en 2007. Cette augmentation, même si elle paraît en partie liée à une amélioration des déclarations et la persistance de risques élevés dans certaines populations, incite à la vigilance, souligne le BEH.


En métropole, le taux de déclaration chez les personnes nées à l'étranger était 8 fois supérieur à celui observé chez les personnes nées en France (42/100.000 contre 5,1). Le taux le plus élevé concerne de loin les enfants nés en Afrique noire (159,1), puis ceux nés en Asie (30,8).


Cette différence reflète l'exposition à la maladie, mais pourrait également être liée aux conditions de vie (promiscuité dans des logements exigus notamment) et d'accès aux soins en France, selon les épidémiologistes.


Vaccination insuffisante


Un an après la fin de l’obligation de vacciner tous les enfants contre la tuberculose par le BCG, le suivi des nouvelles recommandations concernant les enfants à risque reste «insuffisant», déplorent le BEH.


Le BCG, qui n'est plus obligatoire avant d'entrer en collectivité, reste fortement recommandé aux enfants

•nés dans un pays de forte endémie tuberculeuse ou dont au moins un des parents en est originaire
•qui doivent séjourner au moins un mois d'affilée dans l'un de ces pays
•ayant des antécédents familiaux de tuberculose
•à ceux résidant en IDF et en Guyane
•lorsque le médecin le préconise (habite précaire...)

Les épidémiologistes de l'Institut national de veille sanitaire (InVS) jugent ainsi «prioritaire» un «renforcement de la communication auprès des médecins vaccinateurs sur l'importance de la vaccination des enfants à risque élevé de tuberculose».


En région parisienne, une remontée des ventes n’a pas été observée malgré les nouvelles recommandations, note le BEH. D'après les données de ventes de BCG, la couverture vaccinale en IDF a baissé globalement de 37 % entre 2005 et 2007.

20minutes avec AFP

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