vendredi 4 novembre 2011

Sclérose en plaques : nouvel espoir

À quelques jours d'une conférence organisée par le réseau PACASEP à Toulon où les personnes atteintes de sclérose en plaques et leurs familles pourront s'informer et dialoguer avec les médecins (1), un espoir se profile pour les malades. L'équipe du service de neurologie du CHU Timone, dirigée par le professeur Jean Pelletier, a coordonné l'ensemble des essais thérapeutiques concernant le développement de la première molécule par voie orale, mise à disposition en début d'année prochaine.

Votre équipe a participé aux recherches internationales visant à identifier des gènes impliqués dans la SEP. Quels en sont les résultats ?

Un point important est à souligner : ça n'est pas une maladie génétique au sens héréditaire du terme. Il y a des facteurs de susceptibilité génétique, c'est différent. Cette étude mondiale a permis pour la première fois d'individualiser 29 gènes différents, qui vont s'additionner aux 23 gènes impliqués dans la maladie déjà connus. Tous ces gènes sont des gènes du système immunitaire.

Est-ce une avancée sur la connaissance de la maladie ?

Oui, pour deux raisons. Cela permet de mieux comprendre les mécanismes de la maladie. Ensuite, indirectement, ces gênes servent à quelque chose, en plus ou en moins. Ce sera peut-être des cibles thérapeutiques.

Qu'est-ce que les malades peuvent attendre concrètement comme solution thérapeutique dans un avenir proche ?

Vis-à-vis de la génétique, rien. Au niveau thérapeutique, c'est trop tôt pour penser qu'il y a un impact sur le traitement ultérieur. On est dans une période charnière. À ce jour, on dispose de quelques molécules. On en aura plus. Actuellement, les traitements se font par voie injectable. Dans les mois à venir, ils seront sous forme de comprimés. C'est un vrai bénéfice dans le traitement du patient.

S'agit-il d'une molécule déjà utilisée, et si oui, a-t-on assez de recul ?

C'est un traitement nouveau. Plus de 6 000 personnes ont été traitées dans le monde avec cette molécule depuis 2002. Ce n'est pas 500 000 depuis 20 ans. Il faut être prudent. Suivre la tolérance, surveiller les malades. En France, il y a tout un tas de mesures d'encadrement, des plans de gestion des risques. On a déjà fait de gros progrès pour diagnos-tiquer tôt, puis ralentir le déve-loppement de la maladie. On va pouvoir associer plusieurs trai-tements car ces produits ont des cibles différentes. On espère tous que, d'ici 20 ou 30 ans, les gens n'auront plus besoin d'une chaise roulante.

(1) samedi 5 novembre, à Toulon, salle Méditerranée, square commandant Laurenti, de 14 h à 18 h.

Une maladie invalidante

La sclérose en plaques correspond à une maladie inflammatoire du système nerveux central (cerveau et moelle épinière). Le système de défense (système immunitaire), habituellement impliqué dans la lutte contre les virus et bactéries, s'emballe et attaque les propres éléments de l'individu. La cible de cette attaque est la myéline, gaine autour des voies nerveuses, permettant d'accélérer le cheminement de l'influx nerveux, avec pour conséquences des troubles moteurs, sensitifs, de l'équilibre, visuels ou urinaires. La SEP est l'affection neurologique responsable de handicap la plus fréquente du sujet jeune. Elle commence vers 30 ans. Elle touche 2,5 millions de personnes dans le monde et plus de 80 000 en France. Une personne sur 1 000 est atteinte et 2 500 nouveaux cas sont décelés chaque année dans notre pays.


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