mardi 14 février 2012

Quand l'aliment est poison

Il y a quelques années, une problématique santé nouvelle a fait son apparition. Son nom : allergie alimentaire. Encore nimbée de mystère, celle que d'aucun qualifie de « maladie du siècle », existe en fait depuis longtemps. Mais les médecins ont commencé assez récemment à mieux connaître ce trouble, au cours duquel le système immunitaire réagit de façon anormale à un (des) aliment(s) qui devrai(ent) pourtant le laisser indifférent. « La prévalence des allergies alimentaires semble être en augmentation depuis quelques années, touchant actuellement 6 à 8 % des enfants de moins de 4 ans -- elles apparaissent habituellement avant cet âge - et 1 à 3,8 % des adultes », note Virginia Ramamihasimbola, diététicienne nutritionniste (mon-suivi-dietetique.fr)(1). Pour simplifier, l'organisme se comporte donc comme si l'aliment ingéré était un agresseur à éliminer.«Il l'attaque en produisant des anticorps (les immunoglobulines ou Ig). Cette agression provoque, via la libération de plusieurs substances pro inflammatoires comme l'histamine, des réactions diverses : picotements sur les lèvres, démangeaisons ou éruptions cutanées, rougeurs sur la peau, production de mucus... Dans les cas les plus graves, les symptômes vont du gonflement du visage à la perte de conscience, en passant par des difficultés respiratoires, des nausées et des vomissements… »

En réalité, le système immunitaire ne réagit pas contre toutes les composantes d'un aliment, mais seulement une ou quelques substances présentes. « Celle-ci est toujours de nature protéique ; il est impossible d'être allergique à un sucre ou à un gras. »En France, cinq produits seraient responsables des trois-quarts des allergies alimentaires : l'œuf, l'arachide (allergie la plus fréquente chez l'enfant de plus de 3 ans), le lait de vache, la moutarde et le poisson. Heureusement, la majorité de ces allergies s'atténuerait voire disparaîtrait avec l'âge. « Seules, celles aux fruits à coque et aux poissons crustacés ont tendance à persister au-delà. » Si la maladie préoccupe autant les spécialistes,« c'est qu'il n'existe à ce jour aucun traitement curatif, sinon l'élimination du produit « toxique » du bol alimentaire. »Une réflexion est néanmoins menée sur la réintroduction de l'aliment allergène à dose infime (par voie sublinguale ou patch transcutané) pour permettre une accoutumance; une hypothèse qui reste à valider. Dernière précision, d'importance. Surtout ne pas prendre l'initiative d'exclure un aliment, et de s'exposer à des carences, sans avoir pris l'avis d'un médecin. « Environ un quart des ménages est persuadé qu'au moins un membre de la famille souffre d'une allergie alimentaire, d'après divers sondages. La réalité est très en deçà. Cela s'explique par le fait qu'il est difficile de distinguer, sans diagnostic, une allergie d'un autre type de réaction à un aliment comme l'intolérance alimentaire. »

1. Pour gérer les changements dans la diète qu'entraîne une allergie alimentaire et trouver des substituts et des recettes sans allergènes, les conseils d'un nutritionniste ou d'une diététicienne peuvent être très utiles. Il ou elle pourra également évaluer si la prise de suppléments alimentaires est nécessaire.

Association Asthme & Allergies. www.asthme-allergies.org

http://www.nicematin.com/article/sante/quand-laliment-est-poison.776258.html
Numéro Vert : 0800 19 20 21 (appel gratuit)

Aucun commentaire: