Une équipe de l’Institut de génétique moléculaire dévoile le rôle crucial d’une molécule dans l’infection par le VIH.
Une nouvelle piste de travail, qui soulève de grands espoirs dans la lutte contre le sida. Des chercheurs de Montpellier ont en effet découvert un moyen inédit de s’attaquer au virus VIH responsable de cette maladie.
Cette avancée majeure a été obtenue grâce à une collaboration initiée en 2005 entre l’Institut de génétique moléculaire de Montpellier (IGMM), une structure du Centre national de la recherche scientifique, l’École normale supérieure (ENS) de Lyon, et l’université Stanford aux États-Unis. Leur travail collaboratif a été publié hier soir dans une revue scientifique américaine, Proceedings of the National Academy of Sciences (PNAS).
Ainsi, les chercheurs y révèlent un des mécanismes qui facilitent l’infection et la propagation du VIH dans les cellules du système immunitaire. Pour rappel, le virus du sida s’attaque à l’un des composants essentiels de ce système : les lymphocytes T. Il se loge dans ces cellules, s’y multiplie, ce qui entraîne une destruction progressive de la défense immunitaire humaine. À un stade avancé, le malade se retrouve exposé à un tas d’infections qui peuvent lui être fatales.
Le mécanisme qui vient d’être identifié met donc en évidence l’importance d’une molécule totalement méconnue du grand public, baptisée du doux nom de Glut-1. Son rôle consiste à transporter le sucre, dont les lymphocytes T ont besoin pour assurer leur fonction.
Naomi Taylor : "Empêcher la propagation du virus"
Dans le détail, ces Glut-1 permettent, en s’exprimant comme disent les scientifiques, l’entrée du sucre, le glucose, dans les cellules. Deux jeunes chercheurs, Séverine Loisel-Meyer, et Louise Swainson, ont ainsi trouvé que l’expression de ce Glut-1 est essentielle dans l’infection des lymphocytes T par le virus du sida. Ainsi, plus il y a de Glut-1, plus l’exposition au virus est forte. A l’inverse, une réduction de l’activité des Glut-1 diminue de façon drastique l’infection par le virus.
Bref, pour faire simple, les chercheurs viennent d’ouvrir une voie royale qui offre des perspectives immenses dans la lutte contre cette maladie. "En contrôlant l’inhibition de l’expression des Glut-1, on pourrait empêcher la propagation du virus aux cellules non infectées", explique Naomi Taylor, qui dirige l’équipe de l’IGMM, dont le travail collaboratif a été soutenu financièrement par le Sidaction et l’Agence nationale de recherche contre le Sida (ANRS).
Autre possibilité : ces Glut-1 pourraient également servir à réveiller le virus présent dans des cellules infectées, et ce afin de le combattre avec des médicaments anti-rétroviraux.
À la recherche appliquée de prendre désormais la relève.
http://www.midilibre.fr/2012/01/30/montpellier-ouvre-une-voie-pour-traiter-le-sida,450865.php
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