mardi 21 février 2012

La minceur au bout… de la fourchette

Exit couteaux, cuillères et même paluches… Seule la fourchette est autorisée. Le nutritionniste Jean-Michel Borys veut populariser la méthode inventée par le scientifique Ivan Gavriloff, appelée en le « forking » (de « fork », fourchette en anglais) et dont le livre sort cette semaine. « J’étais sceptique, avoue le médecin, mais le bonhomme était sympathique… Je l’ai écouté.
Il m’a finalement convaincu. » L’idée est assez simple, car en mangeant uniquement à la fourchette, cela élimine mécaniquement les aliments dont on a tendance à abuser ou qui sont les plus gras. Gâteaux, plats généreux ou viande en sauce par exemple. Le principe : manger normalement dans la journée, mais, le soir, s’interdire les mets que l’on ne peut pas piquer.

Jouer le jeu

Evidemment, si l’on s’acharne, presque tout est mangeable avec une fourchette. « Après, c’est du bon sens », précise le spécialiste. Il ne faut pas essayer d’ingurgiter un pavé de bœuf en sauce sans couteau et sans pain, à moins de vouloir faire le pitre devant ses enfants… L’idéal de ce régime : les légumes évidemment, les poissons bien cuits, les salades ou même les pâtes.

Sauver sa vie sociale

La méthode prend en compte nos nouveaux modes de vie. « Le midi, on mange souvent avec ses collègues ou sur le pouce, poursuit Jean-Michel Borys. Avec la vie que l’on mène aujourd’hui, on n’a pas le temps de se préparer quelque chose de spécial tous les jours. Et il ne faut surtout pas se couper des gens qui nous entourent : le repas est un moment convivial, aussi bref soit-il. » Beaucoup de régimes ont en effet tendance à nous couper du monde ou à contraindre nos proches à « subir » nos restrictions alimentaires.

Antifrustration

« Le forking n’est pas un régime », assure le docteur Borys. La « méthode » reste souple : difficile de manger du foie gras avec une fourchette, alors, lors d’une fête, profitez comme vos amis. N’hésitez pas à répondre favorablement à une invitation à dîner. Le stress fait grossir! Le nutritionniste note, en moyenne, chez les 500 patients qu’il a suivis depuis deux ans, une perte de1,5 kg par mois. « Il faut aller doucement, écouter son corps et, à Noël, si l’on ne prend pas de poids, c’est déjà très bien! On se rattrapera le mois suivant. »

Se déculpabiliser

Après vingt-cinq ans d’expérience, le spécialiste sait que perdre 10 kg en un mois est très mauvais. Dans nombre de régimes à la mode, il faut compter des points, des grammes ou s’imposer un menu strict selon les jours, très contraignant lorsque l’on travaille ou que l’on est parent. Détendez-vous et déculpabilisez. L’alimentation n’est pas la seule cause de prise de poids, l’inactivité, les soucis et autres jouent aussi un grand rôle.

C’est pareil pour le sport

L’activité physique est très importante. « Mais nous devons garder une notion de plaisir. Pas besoin de s’épuiser, c’est la même logique. Lorsque l’on se ronge les sangs parce que l’on a loupé sa séance d’abdo-fessiers, ce n’est pas bon. Moi, je vais travailler en vélo, je mets environ vingt minutes. J’habite à Montmartre, alors ça monte! Cela suffit pour une activité quotidienne. »

L’exemple chinois

La Chine connaît aujourd’hui une épidémie d’obésité. En s’occidentalisant, les jeunes gens abandonnent les baguettes, qui, comme la fourchette, triaient naturellement les aliments en sauce, très gras, et limitaient intuitivement la quantité avalée. Une méthode simple qui s’inspire finalement de l’adage : « petit déjeuner comme un roi, déjeuner comme un prince et dîner comme un mendiant ».

* « Maigrir avec la méthode forking », Jean-Michel Borys, Ivan Gavriloff et Carine Bernardi, First Editions, 17,50 €.

http://www.leparisien.fr/laparisienne/sante/la-minceur-au-bout-de-la-fourchette-20-02-2012-1869387.php

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