Objectif : que les cancers non guérissables deviennent des "maladies chroniques".
En 2011, près de 150 000 Français sont morts d'un cancer - poumon, côlon, sein, prostate et pancréas totalisant à eux cinq la moitié des décès. Le "crabe" semble toujours vorace, surtout si l'on ajoute les nouveaux cas détectés, 365 500 en 2011. Le vieillissement de la population et les méthodes de dépistage plus fines contribuent à cette permanence. Sans compter les flambées inexpliquées - d'aucuns accusent l'environnement -, comme celle des cancers de la thyroïde. Pourtant l'espoir semble permis. "En 2012, on guérit 55 % des cancers, note le Pr Florence Duffaud (CHU Timone), et pour les autres, nous avons des traitements prolongeant la vie parfois de nombreuses années." Voici les raisons d'y croire avec l'analyse des spécialistes marseillais.
Les thérapies ciblée
L'analyse biologique de la tumeur a bénéficié de progrès spectaculaires en dix ans. Parce qu'on connaît mieux son patrimoine génétique, on sait comment la combattre avec un traitement ciblé dirigé contre l'anomalie moléculaire. "Nous avons des traitements bio guidés pour certains cancers du sein, du rein ou pour 10 % des cancers du poumon, qui remplacent ou complètent la chimiothérapie", précise le Pr Fabrice Barlési (Hôpital Nord). Autre arme efficace : les anti-angiogènes qui s'attaquent aux vaisseaux sanguins dont se nourrit la tumeur. Une thérapie de ce type est attendue en 2012 sur le terrible cancer de l'ovaire qui tue 3 150 Françaises par an.
Chirurgie et radiothérapie plus précises
La chirurgie est moins invasive, donc moins traumatisante. Prenons le cas du cancer du sein. "Depuis 7-8 ans, la moitié des malades ne subissent plus de curage ganglionnaire complet grâce à la technique d'analyse du ganglion sentinelle", note le Pr Patrice Viens (Institut Paoli-Calmettes). La radiothérapie externe "bombarde" plus finement les tumeurs, quand la radiothérapie interne les brûle de l'intérieur. "Pour le rein, et onl'espère pour la prostate, l'avenir est aux thérapies focales, estime le Pr Coulange (CHU Conception). Ce sont des traitements par le chaud ou le froid grâce à une sonde placée dans la tumeur."
Nouveaux médicament
"Il restera des cancers que nous ne saurons pas guérir, reconnaît le Pr Barlési. Mais nous saurons les transformer en maladies chroniques - à l'instar du diabète - grâce aux nouveaux médicaments." On a pu ainsi, récemment, cibler les leucémies myéloïdes chroniques ou les GIST (maladies digestives). Certains porteurs ont désormais une survie prolongée alors qu'auparavant ils mouraient rapidement. Et puis un médicament, qui doublerait l'espérance de vie dans 50 % des cas, est annoncé ce mois-ci pour lutter contre les mélanomes, ces cancers de la peau très agressifs souvent liés à une exposition au soleil.
http://www.laprovence.com/article/a-la-une/cancer-les-raisons-desperer
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire