lundi 19 décembre 2011

Un robot au service du chirurgien nantais

Le robot chirurgical Da Vinci, de la société américaine Intuitive Surgical, est utilisé par une cinquantaine d'établissements en France (1). Il remplace la coelioscopie, un temps révolutionnaire. Nous avons pu tester...
Quelques secondes suffisent pour apprivoiser la bête et se prendre pour un chirurgien! Vous posez votre front dans un renfoncement, comme chez l'ophtalmo. Les deux petits écrans situés devant vos yeux s'allument et présentent une vision en relief et agrandie de la zone à opérer, qui se trouve à deux ou trois mètres (ou dans une autre pièce). Vous voyez les pinces du robot juste au-dessus des morceaux de caoutchouc utilisés pour la démonstration, sur lesquels vous devez poser des anneaux en plastique.

Un «joujou» à deux millions d'euros

Avec vos doigts glissés dans des anneaux de tissu, articulés comme dans des mains, vous bougez et le robot chirurgical Da Vinci suit vos mouvements sans délai perceptible. Là, vous vous dîtes que vous manipulez facilement un «joujou» à deux millions d'euros, plus 10% du prix en maintenance chaque année... Mercredi soir, l'Institut de cancérologie de l'Ouest, à Saint-Herblain(44), proposait aux journalistes d'expérimenter son exemplaire acquis au printemps dernier. Avec, comme pédagogue avisé, le chef du service chirurgie, le PrJean-Marc Classe.

Mieux que la coelioscopie

«La coelioscopie (2) représentait déjà un gros progrès par rapport à l'opération à ventre ouvert», expliquait-il. «Elle permet de faire simplement de petits trous (plus esthétiques qu'une longue cicatrice) et de raccourcir la durée de l'hospitalisation». «Mais quand le chirurgien veut que son instrument bouge vers la droite, dans le corps du patient, lui doit bouger sa main vers la gauche. Il faut apprendre à inverser tous ses gestes. Pour une opération délicate, ce peut être dangereux. Et puis on regarde un écran, pas la personne opérée. Le robot est plus intuitif, plus précis, il permet de réaliser des choses qu'on ne pouvait pas faire, de réduire le temps d'hospitalisation... Quand on s'arrête quelques secondes, le robot ne bouge pas, contrairement à un outil classique utilisé à la main».

Multiples applications

Bien sûr, le patient n'est pas opéré par un robot mais bien par un chirurgien, via un robot, entouré du personnel habituel. Il lui faut se former même si, en l'occurrence, c'est très rapide. Concernant le coût, la politique diffère selon les établissements mais à Saint-Herblain, le patient ne paie pas plus cher. C'est l'établissement qui prend en charge. Quant aux applications, elles sont multiples, sur les problèmes d'ordre fonctionnel: de la descente d'organes à l'incontinence en passant par les cancers de la prostate ou gynécologiques...

1. Ce sont surtout les CHU (centres hospitaliers universitaires) et quelques cliniques qui ont en acquis. En Bretagne, outre l'Institut de cancérologie de l'Ouest à Saint-Herblain, près de Nantes, on trouve le CHU de Nantes, celui de Rennes, celui de Brest (Cavale Blanche) et la clinique de l'Océane à Vannes. 2. Technique consistant à opérer sans ouvrir l'abdomen, en introduisant une caméra et des instruments actionnés à l'aide d'une tige.

http://www.letelegramme.com/ig/generales/regions/nantes/sante-un-robot-au-service-du-chirurgien-nantais-12-12-2011-1530586.php

1 commentaire:

ameli a dit…

L'utilisation du Da Vinci apporte aux chirurgiens nombreuses avantages car il aide celui avec ces mouvements automatiques.