jeudi 8 décembre 2011

Blanchiment des dents: on rit jaune

Au cœur de la polémique : la dangerosité supposée des produits utilisés dans les « bars à sourire » qui fleurissent un peu partout sur le territoire.
Une dangerosité que réfutent les fondateurs de la marque Point Sourire, arguant qu'il s'agit là d'un faux procès, alors que « les produits qu'ils utilisent ne contiennent que 0,16 % de perborate de sodium et libèrent moins de 0,1 % de peroxyde d'hydrogène ».Des concentrations qui seraient, « en moyenne, 600 fois moins nocives que les dosages utilisés par les dentistes ».
La marque vient d'attaquer en diffamation ces professionnels et dénonce une manœuvre purement commerciale, le blanchiment des dents constituant un soin esthétique très lucratif pour les chirurgiens-dentistes.
« Ridicule », répond le Dr Noël Bonardo, président du conseil départemental de l'Ordre des chirurgiens-dentistes des A.-M.
« La plupart des dentistes ne pratiquent jamais ou seulement rarement cet acte. D'emblée, lorsque le produit est apparu sur le marché, nous avons beaucoup débattu autour de sa possible nocivité. Si la plupart des inquiétudes concernant les effets sur l'émail sont dissipées, il reste que l'éclaircissement des dents ne consiste pas simplement à les faire tremper dans un produit ! »
Les chirurgiens-dentistes doivent, en effet, s'assurer au préalable qu'il n'existe pas de contre-indications à cet acte, comme des lésions au niveau des muqueuses ou un déchaussement. « Aux concentrations où il éclaircit les dents, le produit est nocif si les dents ou les gencives ne sont pas saines. Il peut exister un risque d'inflammation gingivale, de douleurs, parfois même de nécrose dentaire, si des obturations ne sont plus étanches ou des dents fissurées »,insiste le Dr Valérie Pouyssegur, enseignante à l'université d'odontologie de Nice.
Le peroxyde d'hydrogène est, en effet, un produit irritant, nécessitant un suivi pour prévenir ou traiter des effets indésirables : « Des phénomènes d'hypersensibilité peuvent notamment apparaître, nécessitant d'interrompre ou adapter le traitement. »
Il y a aussi le versant esthétique. « Nous n'avons pas tous le même émail ni le même niveau d'éclaircissement, et on doit être capable de s'adapter à chaque cas. Il peut aussi exister des dents dévitalisées (non identifiables sans consultation bucco-dentaire) qui ne "blanchiront" pas comme les autres et nécessitent, elles, un traitement interne. »
« Protéger la santé bucco-dentaire est notre priorité, conclut le Dr Bonardo.C'est la raison pour laquelle nous estimons que, comme pour tout médicament actif, la prescription du peroxyde d'hydrogène relève de la médecine. »
http://www.nicematin.com/article/papier/blanchiment-des-dents-on-rit-jaune

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