L’été n’était pas encore arrivé que le temps sec poussait les serpents à quitter leurs refuges, et que deux enfants se faisaient piquer par des vipères dès le mois d’avril.
Affectionnant les pierriers, les terrains secs, les herbes hautes, et certains endroits humides, la vipère n’aspire qu’au calme et prend soin d’éviter l’homme tant qu’elle peut. Malgré tout, des rencontres fortuites lors de randonnées ou dans les jardins, se produisent, avec le risque de se faire mordre. Auquel cas, quelle attitude faut-il adopter ? « Avant tout, garder son calme et ne pas s’agiter, recommande un pharmacien de l’Yssingelais. L’excitation, l’angoisse et le stress intensifient les battements du cœur, ce qui favorise la propagation du venin dans l’organisme. Le sujet doit s’allonger et ne pas bouger. Dans tous les cas, il devra être évacué par un service médical d’urgence vers l’hôpital le plus proche ». Il convient d’appeler le 15 (Samu), le 18 (pompiers) ou le 112, numéro réservé aux appels d’urgence, accessible partout où l’on se trouve dans l’Union Européenne. Les gestes qui sauvent en attendant l’arrivée des secours sont simples, mais pas toujours applicables selon l’endroit où l’on se trouve au moment des faits. « Si possible, nettoyer la zone mordue avec de l’eau et du savon ou à l’aide d’une solution antiseptique, poursuit le pharmacien. On peut aussi y appliquer de la glace. Si on se trouve dans la nature, l’eau fraîche d’un ruisseau ou de sa gourde peut être une bonne alternative ». Par ailleurs, la pose d’une attelle est utile pour immobiliser un bras ou une jambe mordue, ce qui contribue à calmer la douleur.
Surtout, ne pas utiliser de garrot. Il aurait pour effet de bloquer la circulation sanguine et de concentrer le venin en amont de la zone mordue. L’absence d’irrigation augmenterait le gonflement (œdème) de la peau autour de la plaie, ce qui causerait, à terme, des blessures graves et irréversibles. « Il est conseillé d’enlever tout ce qui pourrait faire garrot au niveau des bras (montres, bracelets) ou des jambes, comme des chaussettes trop serrées, par exemple », conseille le pharmacien. Dans la catégorie des choses à ne surtout pas tenter, laissez aux héros de cinéma la méthode consistant à sucer la plaie pour en aspirer le venin ; d’éventuelles lésions buccales communiqueraient le poison à d’autres régions de l’organisme. De même, renoncez à inciser la plaie ; cela provoquerait des infections. Et que penser de l’aspivenin, appareil de premier secours à embout interchangeable, censé extraire le venin des reptiles ? « L’outil est controversé quant à son efficacité, confie le pharmacien. Il présente, à mon sens, peu d’intérêt pour les morsures de serpents, vu que le fait de rester allongé sans bouger limite déjà la diffusion du venin. Il reste toutefois un instrument rassurant pour la victime ».
Au final, le meilleur comportement à adopter face à une vipère est de passer son chemin. Et pour éviter les mauvaises surprises, recommander aux jeunes enfants d’éviter de soulever des pierres et de bien se chausser dans les zones à risques. Les vipères étant, par nature, des animaux craintifs, les vibrations d’un pas régulier suffisent bien souvent à leur faire prendre la poudre d’escampette.
Les serpents ont-ils une dent contre nous ? Pas du tout ! Ce sont des êtres peureux qui évitent l’homme autant qu’ils peuvent. Et si les rencontres se produisent, les morsures sont parfois le résultat de provocations, bien que dans la majorité des cas, elles sont le fait d’inattentions. Pourtant, les serpents doivent-ils être systématiquement considérés comme nuisibles ? Que nenni ! Ils participent activement à la régulation des populations de rongeurs. Et si les morsures sont douloureuses pour l’homme, le risque d’en mourir est faible à condition de ne pas paniquer et de ne pas s’agiter. De plus, il arrive parfois que les vipères mordent « à blanc », sans injecter de venin dans la plaie. En France, pour environ 2 000 cas de morsures recensés chaque année, les décès liés aux morsures de vipères sont rares (environ 1 par an). Si l’on se trouve face à ue vipère, le mieux est encore de s’en éloigner. La tuer est prohibé par la loi de 1976 qui protège tous les serpents français. De plus, l’arrêté du 22 juillet 1993 fixant la liste des amphibiens et reptiles protégés sur l’ensemble du territoire inclut de nombreuses espèces de vipères, dont l’aspic, très présente dans le département. Une tolérance est toutefois observée en cas de danger direct, notamment pour les jeunes enfants, bien que dans la précipitation, le risque de détruire une autre espèce parfaitement inoffensive comme la couleuvre soit élevé.
http://www.leprogres.fr/haute-loire/2011/08/08/morsure-de-vipere-ne-pas-faire-de-garrot-et-ne-pas-inciser-la-plaie
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