Elle s’appelle Salmonella Kentucky, et son nom pourrait ne pas rester inconnu très longtemps. Une étude internationale menée par les chercheurs de l’Institut Pasteur, de l’INRA et de l’Institut de veille sanitaire démontre que cette bactérie se développe de façon inquiétante, tant par la fréquence des infections qu’elle provoque que par leur localisation géographique, mais surtout par la résistance qu’elle développe aux antibiotiques censés la combattre.
La bactérie s’invite sur le vieux continent
Les salmonelles sont une des premières causes d’infections alimentaires chez l’homme. Cette souche spécifique a été repérée chez des voyageurs de retour d’Egypte, du Kenya et de Tanzanie, en 2002. Si la bactérie a alors attiré l’attention des scientifiques, c’est parce qu’elle présentait une résistance notamment aux fluoroquinolones, l’antibiotique utilisé pour traiter les infections sévères à salmonelles.Dans les années qui ont suivi, les chercheurs ont constaté la multiplication du nombre de cas. Parallèlement, la zone de contamination s’est élargie, passant de la seule Afrique du Nord-Est et de l’Est à l’Afrique du Nord et de l’Ouest et au Moyen-Orient. Actuellement, des cas d’infections à Salmonella Kentucky sont signalés en Europe chez des patients n’ayant pas voyagé dans ces pays, signe que la bactérie semble s’être implantée sur le vieux continent.
Résistance
Mais ce qui inquiète le plus les chercheurs qui ont coordonné l’étude, c’est la découverte en Afrique du Nord de souches de Salmonella Kentucky qui ont développé une résistance aux céphalosporines de troisième génération et aux carbapénèmes, derniers recours possibles pour le traitement des infections à cette bactérie.Devant la perspective d’une propagation européenne du germe, et face à l’impasse thérapeutique qui se dessine, les scientifiques mettent en garde contre l’utilisation d’antibiotiques dans l’élevage, responsable du développement de la résistance des bactéries aux antibiotiques et plaident pour une surveillance accrue de l’évolution des germes au niveau international.
http://www.20minutes.fr/article/766386/montee-puissance-bacterie-inquiete-scientifiques
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