Le séisme qu'a représenté le scandale du Mediator a été douloureusement ressenti par toute l'industrie pharmaceutique. Avec un impact net dans la perception des médicaments par les patients, désormais plus méfiants. Pour autant, les leçons du Mediator ont-elles été tirées ? Le député PS Gérard Bapt, qui préside la mission parlementaire sur le Mediator, en doute. Et il lance une mise en garde sous la forme d'une tribune que publie Le Monde ce mardi : "L'affaire liée au Mediator peut se reproduire", dénonce-t-il, inquiet du traitement en cours à l'agence du médicament (Afssaps) du dossier d'un autre antidiabétique, Actos, accusé de favoriser la survenue de cancers de la vessie.
Dans ce dossier Actos, "comme pour le Mediator, le doute profite au produit, et pas au patient", écrit le président de la mission parlementaire sur le Mediator. Alors que la Commission nationale de pharmaco-vigilance s'est prononcée pour la suspension de l'Actos le 26 mars, la Commission d'autorisation de mise sur le marché a décidé son maintien le 7 avril, "dans l'attente d'une étude de la Cnam et d'un réexamen européen", rappelle le député.
"Les mêmes mécanismes"
"Apparaissent clairement les mêmes mécanismes qui ont conduit au drame sanitaire du Mediator, qu'il s'agisse du niveau national ou du niveau européen : faiblesse de la surveillance post-AMM, insensibilité à l'alerte, mises sur le marché peu argumentées (...), attente de confirmations, atermoiements européens...", souligne encore l'élu.
L'Afssaps a lancé avec la Cnam une large étude sur plus de 200.000 patients traités par pioglitazone (Actos et Competact) en France entre 2006 et 2009 pour évaluer le risque de cancer. Les premiers résultats de cette étude sont attendus fin mai. Le patron de l'Afssaps, Dominique Maraninchi, a assuré fin avril qu'il était "prêt à prendre fin mai une décision définitive et étayée" d'arrêt de la distribution de ces médicaments si l'étude confirmait un risque accru de cancer.
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