lundi 30 mai 2011

Greffes de rein : le nouvel espoir des malades

Cet hiver, leur histoire avait ému la France : pour n’être « que » son demi-frère biologique, Jean-Pierre Serrurier s’était vu refuser le droit de donner un rein à sa grande sœur, Martine, pourtant en attente de greffe. Quasiment passé inaperçu, l’article 5 du projet de loi de bioéthique, qui sera examiné mardi en séance publique par les députés, pourrait bien changer — sauver — la vie de cette malade en danger de mort, comme de centaines (voire des milliers?) d’autres : alors que jusqu’ici seuls certains membres de la famille pouvaient « offrir » l’un de leurs reins, le cercle des donneurs potentiels devrait être élargi à toute personne ayant des liens proches et avérés avec le patient .
Aprement débattu, cet élargissement des donneurs potentiels permettrait à la France de rattraper son inquiétant retard : si dans l’Hexagone seulement 8% des greffes sont réalisées à partir de donneurs vivants, ce pourcentage bondit souvent à plus de 40% en Europe du Nord. « Très rapidement, en France, on pourrait passer de 250 à 1000 greffes par an », juge l’un des pionniers, le professeur Christian Hiesse, de l’hôpital Foch (Suresnes). Ce qui, au passage, permettrait à la Sécu de faire de substantielles économies : passé la première année, un patient greffé « revient » quatre fois moins cher qu’un autre malade dialysé.
Aujourd’hui, il y a d’autant plus d’urgence que les délais d’attente avant une greffe d’un donneur décédé ne cessent de progresser et, que chaque année, près de 200 malades meurent faute d’avoir pu être opérés à temps. La raison de notre retard est simple : patients, généralistes… très peu sont ceux qui connaissent l’existence de la possibilité d’une greffe venant d’un donneur vivant! Cheville ouvrière de Demain la greffe *, Yvanie Caillé a ainsi dû attendre d’être au seuil de la mort pour pouvoir bénéficier du rein que sa mère voulait lui donner depuis des années.
Greffe de vie demande à l’Agence de biomédecine de lancer une vraie campagne d’information à destination du grand public. « Objectifs chiffrés, statut du donneur vivant… sans volonté politique, des centaines de malades mourront pour rien », met en garde Yvanie Caillé.

* www.demainlagreffe.fr


http://www.leparisien.fr/societe/greffes-de-rein-le-nouvel-espoir-des-malades-29-05-2011-1471362.php

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