vendredi 16 novembre 2012

L'infarctus frappe de plus en plus les femmes

La prévention et les soins plus efficaces font reculer la maladie cardiaque chez les hommes. Pas chez les femmes. Et elle demeure la deuxième cause de mortalité en France, derrière les cancers.
Bonne nouvelle : on meurt moins des maladies coronaires, en particulier de l'infarctus du myocarde. « En France, comme dans de nombreux pays », se réjouissent les rédacteurs du bulletin de l'Institut de veille sanitaire, paru hier. Explications : il y a moins d'infarctus, « du fait de l'amélioration de la prévention » et, quand ils surviennent, ils sont moins souvent mortels.
Principale cause : le tabac
La lutte contre le tabagisme, l'incitation à pratiquer une activité physique régulière et à manger équilibré portent leurs fruits. Les espoirs d'en guérir se sont également améliorés sensiblement grâce à la thrombolyse (dissolution d'un caillot de sang par médicament) ou l'angioplastie (dilatation d'une artère par l'usage de ballonnets gonflables, entre autres). Sans compter le nombre de défibrillateurs installés dans des lieux publics qui permettent une action plus rapide en cas d'attaque.
Néanmoins, l'infarctus a encore tué 38 072 victimes en 2008. « C'est la deuxième cause de mortalité derrière les cancers de la plèvre, de la trachée, du larynx ou des poumons. » Très, très loin devant les morts sur la route : 4 275 dans cette même année 2008 (3 963 en 2011).
Le nombre d'hospitalisations pour infarctus baisse régulièrement. Les hommes demeurent plus touchés (37 200 hospitalisations en 2008) que les femmes (18 900 hospitalisations). Mais ce bon signe ne doit pas cacher un clignotant passé à l'orange : le nombre de cas augmente fortement chez les femmes de 35 à 54 ans. Là encore, c'est un phénomène international : « Les études récentes menées aux États-Unis et au Canada montrent également une augmentation pour les jeunes femmes (d'âge compris entre 35 et 44 ans aux États-Unis et 20 et 49 ans au Canada ».
Les raisons de cette progression sont les mêmes partout : « Le cholestérol, l'hypertension artérielle, le diabète, l'obésité abdominale, le stress... » Mais surtout, surtout : le tabagisme. Le Pr Daniel Thomas, à l'hôpital de la Pitié-Salpêtrière, souligne, dans Le Figaro, que le tabagisme a chuté chez les hommes : « 65 % de fumeurs en 1965 ; 30 % aujourd'hui. » Mais qu'il a augmenté chez les femmes : « 10 % de fumeuses en 1965 ; 30 % aujourd'hui. »
 

Aucun commentaire: