vendredi 14 mai 2010

Un générique, nouvel espoir contre les tumeurs au cerveau

Un médicament générique qui sert habituellement à traiter des troubles liés à une enzyme chez l'enfant, le dichloroacétate (désigné aussi par l'abréviation DCA), pourrait être un traitement efficace contre une forme mortelle de cancer du cerveau. C'est ce que semblent suggérer les résultats d'étape d'une étude, publiée sur le journal en ligne Science Translational Medicine, et menée par des chercheurs de l'université canadienne de l'Alberta. Cette étude à petite échelle, effectuée sur 5 patients, montre que les tumeurs ont réagi au dichloroacétate en changeant leur métabolisme. Le traitement a fonctionné sur les tissus des tumeurs des 5 patients en phase terminale, comme le laissaient présager les expériences en laboratoires menées en 2007.

Chez quatre des cinq patients, les chercheurs ont observé que la tumeur ne s'étendait plus après 15 mois de traitement. Les tests suivants sur les cellules prélevées de ces patients ont montré que le DCA avait tué les cellules cancéreuses. "On peut en conclure que le DCA est probablement sans danger et peut-être efficace cliniquement sur certains patients", explique l'un des auteurs de l'étude, le Dr Evangelos Michelakis, de l'université d'Edmonton en Alberta, cité par CBC News. "Etant donnée la petite envergure de cette étude, on ne peut pas faire davantage de spéculations", poursuit-il. "Cependant, ces premiers résultats sont suffisants pour créer assez d'enthousiasme, d'inspiration et d'élan pour poursuivre les recherches, ce qui impliquerait des expérimentations à plus grande échelle".

Comment contourner le manque de fonds

La particularité de cette étude est son financement atypique : c'est le directeur d'une radio de Peace-River, ayant perdu sa soeur d'un cancer, qui, furieux de voir le manque de fonds alloués à l'étude du Dr Michelakis a mobilisé sa ville et récolté 365.000 dollars, selon CBC News. Mais le médicament "n'est pas brevetable, ce qui n'offre aucune perspective de profit pour les laboratoires pharmaceutiques", écrit CBC News sur son site.

"Nous défions l'idée selon laquelle on ne peut pas faire d'expérimentation humaines sans le soutien de l'industrie pharmaceutique", commente le Dr Michelakis. Mais le chercheur met en garde les patients qui voudraient s'automédiquer en achetant eux-mêmes du DCA. "Les consommateurs ne peuvent pas être sûrs qu'on leur vende du DCA pur. Il peut y avoir de dangereuses impuretés dans le médicament (...) qui pourraient causer des complications catastrophiques", met-il en garde dans le quotidien Globe and Mail.
tf1news

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