Le lien entre l'utilisation du téléphone portable et le développement de deux types de cancer du cerveau n'est pas avéré, selon une vaste étude réalisée sur dix ans dans 13 pays, et dont les conclusions seront publiées mardi.
Cet article à paraître dans l'International Journal of Epidemiology dévoile les conclusions de chercheurs de 13 pays, parmi lesquels la Grande-Bretagne, le Canada, la France, l'Allemagne et le Japon, basées sur les entretiens menés sur 12.848 participants, dont 5.150 d'entre eux étaient atteints soit de méningiome, soit de tumeurs gliales.
Cette étude menée pendant dix ans sur près de 13.000 utilisateurs de téléphone portable n'a conclu à aucune augmentation du risque de développer un méningiome, une tumeur bénigne fréquente, et seulement des "suggestions" d'un risque accru de gliomes, une forme moins commune mais statistiquement plus mortelle de cancer, à la suite de l'usage intensif de l'appareil cellulaire sur le long terme.
Réalisée par l'Agence internationale pour la recherche sur le cancer de l'Organisation mondiale pour la santé (OMS), l'étude conclut donc que "des biais et des erreurs empêchent une interprétation causale" qui permettrait d'imputer directement aux radiations émanant des téléphones portables un rôle dans l'augmentation du risque de développer des gliomes.
L'une des sources d'inexactitude vient du fait qu'il a été demandé aux participants de se souvenir de la fréquence avec laquelle ils ont utilisé leur téléphone portable au cours de la dernière décennie. Or la fréquence d'utilisation pourrait jouer un rôle dans l'accroissement du risque ou non de développer un cancer.
Selon les chercheurs, une enquête approfondie est nécessaire pour conclure qu'il n'y a pas de lien entre les radiations des téléphones portables et le cancer du cerveau, car l'usage des appareils cellulaires a considérablement changé depuis le début de l'étude.
Les chercheurs envisagent également d'examiner si l'utilisation de téléphone portable accroît les risques de tumeurs du nerf acoustique de l'oreille et de la glande parotide, où est produite la salive. Une étude séparée devra également examiner les effets du téléphone portable sur les enfants, qu'on estime plus sensibles aux effets des radiations.
Près du quart des 19,2 millions d'euros de financements de cette étude proviennent de l'industrie cellulaire.
AP Associated Press
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