lundi 3 mai 2010

Contre la douleur, l’hypnose s’impose peu à peu

Tous les parents ont en tête des images pénibles associées à l’hôpital : un enfant qui braille et se débat. Des infirmières qui s’y mettent à plusieurs pour le maîtriser afin de lui poser une perfusion ou lui faire une ponction lombaire. Et des parents démunis, qui se résignent à accepter les hurlements de leur petit comme une fatalité.
Sauf que ça n’en est pas une. Le travail effectué depuis une dizaine d’années par des médecins et psychologues, qui font peu à peu entrer l’hypnose cet état de sommeil éveillé dans les box d’urgence et les chambres d’hôpital, le prouve. A Robert-Debré (Paris), plus d’une centaine de soignants ont reçu une formation ces dernières années. C’est également le cas dans les hôpitaux de Lyon, et dans certains services pédiatriques de Montpellier, où de plus en plus de personnels se familiarisent avec les techniques de l’hypnoanalgésie.

Des techniques efficaces

Le but ? Réduire la douleur du patient en focalisant son attention sur autre chose. Des techniques autrefois décriées mais aujourd’hui réputées très efficaces, notamment sur les enfants. Si bien que l’Institut français d’hypnose (IFH)* vient de lancer à Paris des formations de sept jours destinées à tous les soignants qui veulent aider les patients à souffrir moins sans forcément augmenter la dose d’antidouleur.
Lors de ces sessions, infirmières, médecins ou aides-soignants apprennent que tout ce qui peut focaliser, capter l’attention d’un petit enfant est le bienvenu. Elle permettra qu’une simple prise de sang ou une longue dialyse se passe mieux. « Quand on arrive tout à coup à captiver l’enfant, avec une chanson, une histoire, son héros préféré, et qu’il regarde bouche bée, tout étonné, c’est gagné. Certains puristes diront que ce n’est pas vraiment de l’hypnose, mais quelle importance tant que ça marche sur l’enfant », explique Isabelle Ignace, psychologue clinicienne, responsable de la formation des hospitaliers à l’IFH.
L’utilisation de l’hypnose pour réduire la douleur de l’enfant est encore marginale à l’hôpital. Mais il faut dire que la prise en charge de la douleur (avec l’usage de crèmes et de gaz anesthésiant) de l’enfant ne date que des années 1980. Puis les soignants se sont peu à peu rendu compte des limites des antidouleur. Car c’est un âge où la dimension psychique de la douleur est primordiale : « La douleur, c’est aussi l’anticipation de la douleur à venir, le souvenir des douleurs passées, le sentiment d’impuissance et même parfois la peur de mourir, analyse Isabelle Ignace. Or, les médicaments ne prennent pas en compte tous ces paramètres. »
* Institut français d’hypnose, 38, rue René-Boulanger, Paris Xe . Http://www.hypnose.fr


Le Parisien

Aucun commentaire: