Une Journée mondiale contre une maladie qui touche 80.000 personnes en France...
«J'étais la cible parfaite de la sclérose en plaques», raconte Cécile Hernandez-Cervellon. Difficile à croire quand on rencontre cette blonde rayonnante et sophistiquée de 35 ans. Pourtant, cette ex-chef d'entreprise, ancienne championne de BMX, est l'un des symboles de cette maladie encore méconnue, qui frappe en majorité les femmes dans la fleur de l'âge. Comme une bombe, elle a explosé dans sa vie un jour d'octobre 2002. Ce matin-là, le téléphone sonne. Cécile tombe au sol avant de pouvoir décrocher. «J'ai commencé à hurler en criant que je ne sentais plus mes jambes.»
«Faire tomber les clichés»
Là débute «le bal des urgences», les cuisses meurtries à force de se griffer pour tenter en vain de retrouver des sensations. Le diagnostic tombera quatre jours plus tard: «Vous avez une maladie grave, la sclérose en plaques [SEP]. »
A 26 ans, Cécile doit faire le deuil de sa «vie d'avant»: celle du sport et du business. Clouée dans un fauteuil roulant, l'ancienne sportive n'a alors plus qu'un objectif : remarcher. «Les premiers mois ont été terribles», se rappelle-t-elle. Mais petit à petit, les béquilles remplacent le fauteuil, elles-mêmes ringardisées par une petite canne, qu'elle conserve aujourd'hui. Celle qui se «voyait finir avec (s)a mère» est demandée en mariage. Mieux, elle tombe enceinte. «Des mois géniaux», pendant lesquels les symptômes de la maladie s'estompent, mais qui sont aussi l'occasion de redécouvrir le regard cruel des autres: «Tu as une maladie et tu fais un bébé?» Difficile effectivement pour celle qui s'amuse de sa «superficialité» de composer avec cette nouvelle image. «J'ai mis quatre ans à faire mon coming-out», raconte-elle, mettant alors son fauteuil et ses béquilles sur le compte d'accidents sportifs. «Aujourd'hui, je suis reconnue invalide à 80%, mais je veux faire tomber les clichés sur les personnes handicapées. Du coup, je fais ma Kylie Minogue de la SEP!»
«Tout n'est pas rose»
Mais sa rage de vivre se heurte parfois à la réalité : difficile de s'immiscer dans une file handicapée au supermarché quand on ressemble davantage à une chanteuse australienne qu'à une malade. Mère d'une petite fille de 2 ans, écrivain invitée chez Ardisson, Cécile en ferait presque oublier sa maladie. « J'essaie de ne pas trop penser à ce qui m'attend car tout n'est pas rose. » Pour l'instant, elle a choisi de « ne retenir que le positif de cette maladie de merde ».
http://www.20minutes.fr/article/407134/France-Cecile-la-vie-malgre-la-sclerose-en-plaques.php
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