jeudi 10 octobre 2013

Alzheimer : comment garder le contact

La maladie d’Alzheimer effraye parce qu’elle atteint ceux que nous chérissons dans leurs capacités intellectuelles et dans la mémoire des souvenirs vécus ensemble. Les conseils d’un orthophoniste pour préserver des moments de bonheur et garder le contact. Le point avec Thierry Rousseau, orthophoniste en milieu gériatrique. Comment réagir face à une personne qui vit dans son monde ?
L’entourage me demande souvent s’il faut abonder dans son sens ou lui mentir pour la préserver. En effet, la personne peut oublier des faits douloureux, comme le décès de son conjoint ou celui de ses parents. Il est préférable de la rejoindre « là où elle se trouve », au besoin de l’emmener ailleurs si ce monde s’avère perturbant. Lui rappeler sans arrêt la réalité risque de contribuer à une rupture (elle va s’enfermer dans son monde) ou à un comportement agressif, car elle se sent contredite. On peut plutôt lui montrer des photos qui lui rappellent le temps jadis, quand elle était jeune et belle. Cela va solliciter sa mémoire ancienne, souvent mieux préservée, et susciter la discussion. Même si parfois les émotions sont fortes, il ne faut pas tout « aseptiser ».
Que peut-on faire pour améliorer la communication ?
Il est important de s’adapter au fur et à mesure aux difficultés. Par exemple, en posant des questions fermées au lieu de questions ouvertes. Au lieu de demander : « Que veux-tu manger ce midi ? » – ce qui ouvre des perspectives inquiétantes pour quelqu’un qui a un manque du mot –, mieux vaut dire : « Tu préfères de la viande ou du poisson ? » En proposant le choix du mot, on simplifie l’échange.
De même, à la maison ou en institution, il faut essayer de donner au malade le sentiment qu’il gère encore un peu son quotidien. Plutôt que : « Il est 9 heures, il est temps de se lever », demander de préférence : « Il est 9 heures, veux-tu te lever ? » Il est essentiel également de ne pas parler à sa place. Et de l’interroger sur son ressenti : « Tu es content aujourd’hui ? », « Ça te ferait plaisir de faire une promenade ? »
Et si les mots manquent ?
Le mieux est de se faire aider par un orthophoniste. Il dispose d’outils d’évaluation de la communication et il peut proposer un questionnaire à l’entourage pour évaluer la communication dans les situations de la vie quotidienne. Il pourra ensuite comparer (...) Lire la suite sur Topsanté

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