En France chaque année, l'infarctus du myocarde – que beaucoup connaissent sous l'appellation de crise cardiaque - touche près de 100 000 patients. Le traitement de référence repose sur la réalisation d'une dilatation en urgence des artères. Objectif, permettre à nouveau au sang de circuler jusqu'au coeur. C'est ce que les spécialistes nomment une angioplastie primaire. Problème, l'injection nécessaire de traitements anticoagulants accroît le risque d'hémorragie. Des chercheurs français proposent une nouvelle stratégie thérapeutique, semble-t-il plus efficace.
« Le traitement de référence actuel associe un anticoagulant comme l'héparine ou l'enoxaparine et un médicament antiplaquettaire injectable appelé AntiGPIIb/IIIa » explique le Pr Philippe Gabriel Steg, du département de Cardiologie de l'Hôpital Bichat (Paris). « Mais l'un des inconvénients majeur de ces traitements anticoagulants est le risque d'hémorragie associée. En dilatant les artères, on fluidifie également le sang avec le risque que, si une hémorragie se déclare, on ne puisse pas la juguler ».Pour pallier ce problème, il a ainsi mené un essai clinique (nommé EUROMAX) dans 9 pays européens, sur plus de 2 200 patients. Son but, évaluer l'efficacité d'un autre traitement anticoagulant – la bivalirudine, très utilisée aux Etats-Unis mais peu en Europe – administré dans l'ambulance du SAMU. Résultat, après 30 jours de suivi, « la bivalirudine a réduit le risque de décès ou de saignement grave de 8,5% à 5,1% et le risque de récidive d'infarctus du myocarde ou saignement majeur de 9,2% à 6,6%. Il est clair que l'administration avant l'arrivée à l'hôpital de la bivalirudine réduit les complications de l'infarctus, et ce comparé aux traitements actuels » insiste le Pr Steg.
Ces résultats ouvrent la voie à une utilisation de la bivalirudine comme anticoagulant dès la phase pré-hospitalière de l'infarctus du myocarde chez (...) Lire la suite sur destinationsante.com