lundi 17 septembre 2012

C'est  la journée mondiale contre la maladie d'Alzheimer, promenade guidée dans un "jardin des sens", espace de sérénité et de réminiscences

Ça sent la soupe… » « Non, les pâtes au pistou… »Chacune des résidentes de la Fondation Pauliani à Nice y va de son ressenti, lorsqu'on lui fait humer des feuilles de basilic. Nous sommes dans le « Jardin des sens » de cet EHPAD (établissement d'hébergement pour personnes âgées dépendantes), l'un des plus importants de la région avec une capacité d'accueil de 214 personnes (1). Près de 60 % d'entre elles, ici comme dans la plupart des EHPAD, sont atteintes de formes modérées à sévères de la maladie d'Alzheimer. Et c'est justement dans un secteur réservé à ces résidents que nous nous trouvons. « Conformément aux recommandations de la HAS (Haute autorité de santé), les patients les plus sévères n'ont plus de traitements médicamenteux », précise le Dr Jean-Luc Philip, gériatre et médecin coordonnateur de l'établissement.

Ce sont les autres approches qui constituent dès lors le pilier de la prise en charge : « Les preuves s'accumulent pour démontrer les bienfaits de la stimulation cognitive,souligne Nasser Bouguerra, psycho gérontologue. Dans un environnement sécurisant, comme celui-ci, le contact avec la nature suscite des émotions qui vont elles-mêmes permettre aux souvenirs heureux de ressurgir. Il ne s'agit pas d'agir sur la performance de la mémoire mais de produire du bien-être, de la tranquillité, alors que l'angoisse est très présente. »

Recréer du lien

Les sourires que nous croisons racontent cette sérénité. « Avant d'arriver ici, la plupart de ces personnes vivaient à domicile, recluses, souvent prostrées et silencieuses… »Même si la parole est encore hésitante, ou difficilement compréhensible, les manifestations d'intérêt qui se lisent sur les visages permettent de recréer du lien avec l'environnement. « Pour les familles, qui souffrent de l'éloignement généré par la maladie, ces manifestations recréent du lien, favorisent les échanges », analyse le Dr Philip.

Nous retrouvons Madeleine, le visage penché vers la main de Nasser Bouguerra. « Quelle est cette plante, Madame ? » La réponse de la vielle dame prend la forme d'un grand sourire, plein d'appétit… « Hum… » « Alors, c'est quoi ? »,insiste le professionnel…« De la lavande ! » Trois petits mots qui résonnent comme une grande victoire.

1. Ce jardin paysager conçu avec des revêtements de sols différents, comprend un parterre de plantes aromatiques, un puits et un jardin potager surélevé. Cet espace multi-sensoriel est synonyme d'apaisement pour les patients.
 

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