lundi 12 janvier 2015

Tabac: Un test sanguin pour savoir comment arrêter de fumer

Et si une simple prise de sang vous aidait à trouver la meilleure méthode pour arrêter de fumer? Une équipe de chercheurs de l’université de Pennsylvanie a découvert que la vitesse avec laquelle chaque fumeur métabolise la nicotine dans son organisme pourrait avoir une influence directe sur les chances de résister durablement à l’envie de s’en griller une. Une aubaine quand on sait que «la majorité (65%) des fumeurs qui tentent d’arrêter rechutent dès la première semaine», rappelle le Pr Caryn Lerman, codirectrice de l’étude publiée ce lundi dans The Lancet Respiratory Medicine.

Métabolisme et dépendance

Fortement addictive, la nicotine est l’une des substances qui créent la plus forte dépendance chez ses consommateurs. Concrètement, lorsqu’un fumeur tente d’arrêter la cigarette, la sensation de manque qu’il éprouve et qui lui donne une irrépressible envie de fumer vient de la chute du taux de nicotine dans son sang. Quelqu’un dont l’organisme métabolise rapidement la nicotine aura donc a priori plus de mal à s’en sevrer.
Réalisée sur 1.246 personnes voulant arrêter de fumer, l’étude a recensé parmi eux 662 métaboliseurs lents et 584 métaboliseurs normaux. Les participants ont ensuite été séparés en trois groupes par tirage au sort. Le premier a été traité avec des patchs à la nicotine et une pilule placebo, le deuxième avec le médicament varénicline (le Champix ou Chantix du laboratoire Pfizer) et des patchs placebo. Le dernier groupe, lui, a été entièrement placé sous placebo.

Des traitements personnalisés plus efficaces

«Nos découvertes montrent que l’élaboration d’un traitement personnalisé, basé sur la vitesse avec laquelle chaque fumeur métabolise la nicotine pourrait s’imposer comme une stratégie clinique viable pour aider individuellement les fumeurs à opter pour la méthode d’arrêt de la cigarette la plus efficace pour eux», assure Caryn Lerman, résultats à l'appui. «Nos données suggèrent de traiter les métaboliseurs normaux avec la varenicline et les métaboliseurs lents avec des patchs à la nicotine», explique le Dr Rachel Tyndale, de l’université de Toronto au Canada, coauteur de l’étude. Un traitement qui permet d'optimiser le taux de réussite du sevrage tout en minimisant les effets secondaires. 
«Ces résultats constituent une avancée scientifique majeure et pourraient mener à un changement dans la pratique grâce à la mise en place de traitements personnalisés sur la base du test sanguin», se sont réjouis des experts de l’université de Bristol, en Grande-Bretagne.
http://www.20minutes.fr/sante/1515091-20150112-tabac-test-sanguin-savoir-comment-arreter-fumer

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