lundi 18 mars 2013

Du venin d'abeille pour lutter contre le sida

Une équipe de chercheurs américains a mis au point des nanoparticules chargées d'une toxine provenant du venin d'abeille capable de percer l'enveloppe protectrice de plusieurs virus dont le VIH. Cette technique permettrait encore d'améliorer la prévention contre les infections.

Le miel est bon pour la santé, mais les abeilles sont peut-être capables de faire encore mieux. Une équipe de chercheurs américains de la Washington University School of Medicine de St. Louis a utilisé une toxine provenant du venin de l'insecte pour fabriquer des nanoparticules capables de détruire le virus du sida. Cette substance produite par l'abeille et appelée mélitine est un poison capable de percer l'enveloppe protectrice de plusieurs virus dont le VIH.

"Nous espérons que dans les zones où le taux de prévalence du VIH est important, les gens pourront utiliser ce gel comme un moyen de prévention pour empêcher l'infection initiale," explique le scientifique Joshua L. Hood. Un gel vaginal serait à l'étude et pourrait limiter le risque de contamination par le VIH.

Des "pare-chocs" pour nanoparticules

Le principal auteur de cette étude avait déjà démontré que le venin de l'abeille était capable de tuer des cellules infectées par le VIH lorsqu'elle était additionnée aux traitements anti-viraux que nous connaissons aujourd'hui.

Il restait cependant un problème : la toxine attaquait également les cellules saines. Joshua Hood a trouvé un moyen de permettre à la mélitine de ne s'attaquer qu'aux nucléoles infectées en équipant les nanoparticules de "pare-chocs" moléculaires. Elles peuvent désormais rebondir sur les cellules normales, qui sont bien plus grandes.

Contre l'hépatite B et C ?

"La particule que nous utilisons a été développée il y a plusieurs années en tant que sang artificiel" explique Hood, "Elle n'était pas particulièrement efficace pour apporter de l'oxygène dans l'organisme, en revanche elle y circule sans danger et constitue une bonne base pour travailler contre différentes infections." Ces nanoparticules pourraient aussi être utilisées pour lutter contre les hépatites B et C dont les enveloppes protectrices sont elles aussi vulnérables à la mélitine.

Alors que ces nanoparticules n'ont pour l'instant été mises à l'épreuve qu'en laboratoire, les chercheurs estiment qu'il serait facile de les produire en grandes quantités.

 

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