On sait que l'alimentation est "influencée par le plaisir" et "obtenir une récompense par la nourriture peut fortement motiver la consommation", rappellent-ils. Mais, plus précisément, différentes observations chez l'homme ont suggéré une similitude entre la surconsommation alimentaire et l'addiction. Il y a d'abord, chez les obèses, une réduction de l'activation d'une petite zone du cerveau, le striatum, en réponse à la prise d'une nourriture agréable, avec une diminution de l'expression du récepteur D2 de la dopamine (D2R). Ce phénomène est similaire à ce qui est observé chez les personnes dépendantes d'une drogue. Ensuite, le comportement consistant à manger au-delà des besoins énergétiques alors même que les patients souhaitent limiter leur prise alimentaire est identique au comportement compulsif des toxicomanes.
Les rats ayant un accès large à une nourriture riche comparable à un régime "de type cafétéria" vont d'ailleurs consommer deux fois plus de nourriture que les autres, devenir obèses et, surtout, cela s'accompagne d'une élévation du seuil de récompense dans leur striatum. Un phénomène identique à celui trouvé chez les animaux ayant accès à une drogue et qui deviennent dépendants. "Dans l'addiction, précise Paul Kenny, les circuits de récompense dans le cerveau ont été tellement surstimulés que le système s'éteint lui-même, en s'adaptant à la nouvelle réalité de l'addiction, qu'elle soit à une drogue ou aux petits gâteaux." Et c'est la consommation excessive de nourriture qui induit - chez le rat - cette baisse du circuit de récompense et crée ainsi une boucle qui renforce la surconsommation
Le Point
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