dimanche 25 avril 2010

Bientôt votre avatar numérique pour vous soigner?

Les chercheurs de l'Inria planchent sur un projet de modélisation du coeur en 3D, qui permet d'y simuler virtuellement des traitements...

Demain, sera-t-on doté d'un avatar, notre double virtuel sur lequel les médecins pourront tester les traitements ou simuler une intervention médicale? L'hypothèse laisse rêveur, à l'heure où la 3D, popularisée par son arrivée dans l'univers du cinéma et de loisirs, commence à s'imposer dans le domaine scientifique.

Comme le révélait Le Figaro de mardi, l'Institut national de recherche en informatique et en automatique (Inria) a dévoilé un ambitieux projet, CardioSense3D, basé sur la modélisation du coeur. Soit comment reconstituer le plus fidèlement le coeur en 3D, avec son anatomie, mais aussi ses mécanismes de fonctionnement.

Simuler des traitements
Le fonctionnement est simple: sur la plateforme logicielle, «nous entrons les paramètres personnels du coeur du patient (images médicales, résultats d'encéphalogrammes, signaux électriques...), ce qui nous permet d'avoir un coeur personnalisé sur lequel nous allons pouvoir anticiper l'évolution d'une pathologie, ou simuler des thérapies», résume Hervé Delingette, directeur de recherche à l'Inria de Sophia-Antipolis.

Loin d'être un simple joujou high tech, il aidera les médecins dans leur diagnostic et dans le choix de certains traitements Mais aussi à simuler virtuellement une pathologie (tumeur ou cancer), pour tenter d'anticiper son évolution, et comment la freiner.

Depuis son lancement il y a 5 ans, avec des hôpitaux et des industriels partenaires, et doté de financements européens, le projet de recherche Cardiosense 3D est prometteur. Mais son arrivée dans les hôpitaux n'est pas pour demain. Actuellement en tests avec quelques patients d'un hôpital londonien, et «bientôt au sein du CHU de Bordeaux» selon Hervé Delingette, la plateforme qui permet de modéliser le coeur en 3D est pour l'instant un simple prototype. «Le temps qu'elle soit davantage testée, puis transférée vers les industriels, elle sera dans les hôpitaux d'ici une dizaine d'années», estime le chercheur.

Avatar numérique?
L'avatar numérique? On en est encore loin. «Il faudra connaître l'intégralité de ce qui se passe dans le corps du patient. Pour l'instant, on parvient juste à modéliser quelques organes de manière isolée», avertit Hervé Delingette. Il n'empêche, plusieurs équipes de l'Inria planchent sur la modélisation en 3D d'organes: le cerveau, le système respiratoire avec le poumon, les côtes et le foie... D'autres universités, comme celles d'Oxford, de Californie, ou d'Auckland, planchent aussi sur des projets d'organes en 3D.
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