Après le test de cannabis imposé aux conducteurs, aux salariés d’entreprise ou aux sportifs, voilà que le dépistage de la fumette s’étend à la sphère domestique. Signe de l’inquiétude croissante des parents face à l’usage de joints qui grimpe en France, la mise en vente du premier test capable de jauger le dosage de cannabis dans les urines est déjà un succès, comme aux Etats-Unis ou les pays anglo-saxons et nordiques.
« On en a déjà écoulé plusieurs milliers, c’est normal il répond à un besoin criant », assure Frédéric Rodzynek, gérant de Narcochek, l’entreprise qui commercialise le produit sur Internet depuis quelques semaines et qui le distribuera dans les prochaines semaines en pharmacie. « C’est la seule technique qui trace cette drogue grâce à trois paliers. »
Déceler la fréquence d’usage
Aussi simple et pas plus gros qu’un test de grossesse, il suffit de plonger l’outil dans les urines pour savoir quel est le niveau de consommation. « Jusqu’à maintenant, les bandelettes vendues disaient juste si on était positif ou négatif. Là, le test indique la concentration de THC, la substance active du cannabis, celle qui fait planer », poursuit le responsable. « Cela permet de savoir si le sujet est usager régulier ou non. En troisième semaine, si le palier no3 s’affiche toujours, on peut se dire qu’il prend des joints plusieurs fois par semaine. »
Le Narcochek vise d’abord les parents « qui veulent savoir où en sont leurs ados ou qui les aident et les accompagnent lors d’un sevrage ». « Même un seul joint à 16 ans ça n’est pas conseillé. Aujourd’hui, les pétards ont des taux de THC de 30 %, ce ne sont pas ceux des années 1980 », défend le gérant, qui brandit les derniers chiffres de l’Observatoire français des drogues, selon lequel 10 % des jeunes de moins de 17 ans fumeraient plus de dix joints par semaine. Une consommation qui induit que le cannabis reste traçable par le test quatre à six semaines après l’usage et jusqu’à plusieurs mois pour ceux qui fumeraient dix joints par jour. « Le recours au test ne peut se faire qu’en discutant avec son ado. Il doit y avoir un contrat de confiance.L’usager qui verra son taux de THC baisser pourra brandir son test comme un trophée car il sera en voie de se désintoxiquer », assure le manageur, sûr de tenir là un moyen de prévention active. « Les parents peuvent vérifier si leur enfant nécessite de voir vite un toxicologue. Arrêtons de dire que fumer un pétard, ça n’est rien. Face au cannabis, les parents doivent avoir un rôle de vigie, on les y aide. »
Le Parisien
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