Le vaccin, doit-il rester une obligation légale ou relever désormais du libre choix des parents ? Le Conseil constitutionnel se positionnera vendredi sur cette question posée par un couple de l'Yonne. Marc et Samia Larère refusent de faire vacciner leurs deux enfants, estimant que les vaccins disponibles sur le marché présentent trop de risques et protègent contre des maladies qui n'existent plus en France, malgré quelques cas de tétanos répertoriés chaque année.
Ils soulignent également que le vaccin contre les seules diphtérie, tétanos et poliomyélite, aussi appelé DTP, n'est plus disponible sur le marché et que les vaccins utilisés aujourd'hui intègrent d'autres valences (des souches de maladie), théoriquement facultatives. Seul le DTP est rendu obligatoire par le code de la santé publique et le fait de s'y soustraire est réprimé par le code pénal.
Cette décision a valu au couple Larère, devenu le symbole d'un mouvement croissant de défiance vis-à-vis de la vaccination, une convocation devant le tribunal correctionnel d'Auxerre.
En ouverture des débats à Auxerre, l'avocat des deux parents, Emmanuel Ludot, a soumis à la justice une question prioritaire de constitutionnalité (QPC), transmise au Conseil constitutionnel. Cette question met en opposition le droit à la santé, inscrit au préambule de la Constitution, et les dispositions du code pénal et du code de la santé publique. Ce droit à la santé serait aussi le droit de ne pas se vacciner, selon l'avocat.
A l'audience devant le Conseil constitutionnel le 10 mars, Me Ludot a rappelé que les trois maladies visées par le vaccin DTP avaient disparu de France et d'Europe. Citant des études, il a également assuré qu'on n'avait "plus la certitude que ces trois maladies (avaient) été éradiquées par une campagne de vaccination".
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