Le président de la Fédération hospitalière de France (FHF), Frédéric Valletoux, a alerté Manuel Valls sur les tensions régnant à l'hôpital public. Il demande au premier ministre de mettre un frein à la fermeture de lits, entre autres.
Dans un courrier daté d'hier adressé à Manuel Valls et diffusé ce jour, le président de la FHF fait référence à une note confidentielle du service central du renseignement territorial du ministère de l'Intérieur, datée du 5 mars et révélée mardi par le Parisien. Selon cette note, "quelques mouvements de protestions pourraient prendre corps" à l'hôpital en raison de tensions rencontrées dans les services d'urgences, saturés à cause de l'épidémie de grippe.
Frédéric Valletoux confirme "le constat dressé par les services de renseignements", qu'il qualifie de "particulièrement alarmiste". Dénonçant l'"épuisement" et l'"exaspération" des personnels, il s'étonne que la fermeture de lits soit présentée comme "une priorité" par "certaines agences régionales de santé" (ARS) et comme "une solution miracle à l'amélioration de l'efficience" des hôpitaux. "Nous n'avons cessé d'alerter la ministre de la Santé quant à la nécessité de soutenir les hôpitaux publics et de ne pas adresser aux équipes des messages contradictoires", déplore-t-il.
Face à l'ampleur de l'épidémie de grippe, la ministre de la Santé Marisol Touraine avait déclenché le mois dernier un plan d'urgence et réclamé la réouverture de lits dans les établissements de santé.
Les hôpitaux publics ont "plus que jamais" besoin du soutien et de "l'autorité" du Premier ministre, estime Frédéric Valletoux. Il lui demande "d'annuler les consignes adressées par (ses) services aux directeurs généraux des ARS pour accélérer la fermeture des lits".
Il dénonce également les "comportements parfois irresponsables des autres acteurs de santé", notamment les "menaces de grève des cliniques privées mais surtout le désengagement quasi total des médecins libéraux de la permanence des soins". "Les hôpitaux publics se retrouvent seuls pour répondre aux besoins de prise en charge de nos concitoyens", assure-t-il.
Le gouvernement prévoit un plan d'économies à hauteur de trois milliards d'euros pour les hôpitaux d'ici 2017, portant notamment sur le développement de la chirurgie ambulatoire (permettant une sortie de l'hôpital le jour de l'intervention) et la maîtrise de la masse salariale.
http://www.lefigaro.fr/flash-actu/2015/03/12/97001-20150312FILWWW00161-en-manque-de-lits-les-hopitaux-alertent-valls.php
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