dimanche 5 avril 2015

Coeur artificiel Carmat : le 2e patient implanté se sent "revivre"

Dans un entretien au JDD, le deuxième patient qui s'est vu implanter un coeur Carmat confie être en pleine forme huit mois après son opération. "Je n'ai pas l'impression de porter quelque chose d'étranger", se réjouit-il.
Huit mois après l'opération, son quotidien est chamboulé. Le deuxième patient ayant reçu un coeur artificiel Carmat, implanté le 5 août, se confie dansle Journal du dimanche, assurant notamment s'être "senti revivre" dès le jour de l'opération. Cet homme de 69 ans, qui préfère rester anonyme car il "ne (veut) pas être une bête curieuse", dit "avoir tout à fait récupéré". Opéré le 5 août 2014 à Nantes, il est rentré chez lui le 2 janvier.

"Je marche, je me lève et je me penche dix à quinze fois chaque jour, sans  problème. Je garde mon équilibre. Je ne suis pas dérangé. Je n'y pense même  pas. Je fais comme autrefois", raconte le deuxième patient, un ancien commercial père de deux enfants et quatre fois grand-père. "En fait, pratiquement dès le jour où j'ai été opéré je me suis senti  revivre. C'était assez formidable car j'ai senti tout de suite une clarté de  réflexion plus nette. Tout reprenait vie", poursuit-il dans ce long entretien.

Le nouveau coeur, qui fonctionne avec des batteries d'approvisionnement, "on arrive à l'oublier facilement". Toutefois, "il ne faut pas oublier de  charger les batteries". L'homme raconte que lorsqu'il va chez le coiffeur par exemple, il n'emmène pas ses recharges, preuve de son autonomie.

"Etre centenaire, s'il y a moyen, pourquoi pas ?"

Malgré son poids, le port du coeur Carmat ne semble pas déranger le moins du monde le patient. "Quasiment depuis le début, je n'ai pas l'impression de porter quelque chose d'étranger. Ce coeur, c'est moi. Il est devenu moi", assure celui qui s'est fixé comme horizon "vingt ans après l'opération". "Etre centenaire, s'il y a moyen, pourquoi pas ?" 

A
Europe 1 vendredi, son médecin, Daniel Duveau du CHU de Nantes, confiait déjà son enthousiasme au sujet des progrès de son patient. Le quotidien de ce dernier, "c'est celui de nous tous", assurait-il. "Il tond aussi sa pelouse et passionné d'armes, il a repris des séances de tirs au sein d'un club." Le médecin indiquait également que l'homme avait repris le vélo et qu'il souhaitait reprendre le judo.
Une première prothèse avait été implantée le 18 décembre 2013 à Paris sur un malade de 76 ans, qui avait succombé 74 jours plus tard à la suite de l'arrêt inopiné de la machine. Le président de Carmat, la société qui a conçu et développé le coeur artificiel implantable, a confié en février son "besoin d'avoir plusieurs patients implantés" pour disposer de données valables sur le plan statistique.
 

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