vendredi 13 septembre 2013

Les accouchements à domicile sur la sellette

L’association toulousaine MettreOmonde cherche à interpeller l’opinion publique sur «la mise en danger de la pratique des accouchements à domicile». En Ariège, une sage-femme continue à offrir ce service aux femmes qui le demandent.
L’ordre des sages-femmes multiplie les courriers aux professionnels libéraux pratiquant les accouchements à domicile, afin qu’ils leur transmettent leur attestation d’assurance d’ici la fin du mois de septembre. Une demande qui met la pression sur la profession. En Ariège, seule une sage-femme libérale pratique cette activité. Depuis 20 ans, Isabelle Desvallées suit les mères tout au long de la grossesse et sept jours suivant la naissance. Le tout pour un montant de 313 euros. «J’accouche près de 30 femmes par an. Pour autant, je m’assure que les grossesses ne sont pas considérées comme risquées.»

«Un montant d'assurance prohibitif»

Cependant, aujourd’hui, la professionnelle remet en cause la poursuite de son activité.
«Le coût des assurances nous a conduites à exercer sans depuis 2001, explique Isabelle Desvallées. Pour moi c’est une question de santé publique. Si je n’entoure pas ces femmes, elles accoucheront seules.» D’après l’ordre national des sages-femmes, le montant s’élève à 25 000 euros par mois. «Une sage-femme libérale gagne en moyenne 24 000 euros par an. Il leur est donc impossible de financer une assurance», précise l’ordre. Une situation que dénonce l’association toulousaine MettreOmonde depuis plusieurs semaines. Afin d’interpeller l’opinion publique à ce sujet, le collectif est à l’origine d’une pétition sur Internet. «Les conditions d’accouchement proposées dans nos maternités ne correspondent plus aux attentes des futurs parents, explique l’association. Pour rappel, la France vient de perdre plus d’une dizaine de places au classement mondial de l’INSERM en termes de périnatalité»
En pratiquant cette activité, Isabelle Desvallées risque 45 000 euros d’amende et une interdiction d’exercer. «Aujourd’hui la demande des accouchements est en constante augmentation. Mais je ne veux pas prendre le risque d’être radiée de la profession. C’est avant tout une question financière.» Et de conclure : «Aujourd’hui, j’essaye d’orienter les femmes vers les hôpitaux.»

http://www.ladepeche.fr/article/2013/09/13/1708192-les-accouchements-a-domicile-sur-la-sellette.html

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