Des médecins varois partent en guerre contre une directive européenne réduisant de 75 % le nombre de remèdes homéopathiques. Ils seront reçus demain à l’Élysée pour plaider leur cause
L’homéopathie subit une attaque en règle. Elle dérange parce qu’elle marche trop bien.Mais on ne va pas se laisser faire ». Ces trois médecins varois sont remontés comme des coucous. Depuis quelques semaines, Jean-Louis Ode, généraliste à Saint-Raphaël, Jean-Michel Alexis, praticien àDraguignan et Didier Grandgeorge, pédiatre à Fréjus, ont sonné la charge pour défendre l’homéopathie, qu’ils disent menacée de mort.
Ces médecins ont lancé en février une pétition citoyenne qui a recueilli plus de 70000 signatures.Le 10 juin, ils ont rencontré Chantal Belorgey, conseillère chargée des médicaments auprès de Marisol Touraine, au ministère de la Santé.
40000 euros en moyenne
Et demain, ils vont frapper encore plus haut. Après avoir été reçu par des membres de la direction générale de la Santé (DGS), le trio se rendra au Sénat pour débattre avec des élus, puis à l’Élysée pour une entrevue avec le professeur Olivier Lyon-Caen, conseiller pour la santé de François Hollande.
La raison de toute cette agitation? La transposition d’une directive européenne vieille de 20 ans, donnant lieu à un décret qui change les règles pour l’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Pour faire simple, depuis janvier dernier, chaque souche homéopathique donne lieu à une autorisation, alors qu’avant, la norme était une procédure groupée.
« En moyenne, les laboratoires pharmaceutiques doivent dépenser aujourd’hui 40000 euros par souche. C’est énorme », explique le docteur Grandgeorge. Résultat : près de 4200 médicaments homéopathiques, dont la commercialisation a été jugée trop onéreuse, ont été supprimés. Ce sont 75 % des remèdes qui auraient déjà disparu. Les patients peuvent toujours les commander à l’étranger, à un coût plus élevé.
Des arguments que conteste un syndicat de médecins homéopathes, estimant qu’il est normal que les remèdes soient contrôlés, ce qui rend l’homéopathie crédible (voir par ailleurs).
Didier Grandgeorge, lui, n’en démord pas.« Ce qui est fait à l’homéopathie est diabolique », insiste-t-il. « Si nous n’avons pas de bons outils, nous pratiquerons une médecine de mauvaise qualité. Or, l’homéopathie a pour fondement d’écouter les malades et de trouver le juste remède ». Et quasiment à chacun le sien. « C’est comme si on retirait la bouée de quelqu’un qui se noie », complète le docteur Ode.
« Un fleuron de la France »
Qui en veut donc à l’homéopathie?Ces praticiens sont persuadés qu’on cherche à tuer une médecine peu coûteuse. Selon eux, l’homéopathie vieille de deux siècles et « qui a prouvé son intérêt pour les traitements de fonds, représente un danger pour l’allopathie. Laquelle a par ailleurs aussi ses lettres de noblesse pour les cas graves ». Sans les opposer l’une à l’autre, il s’agit de laisser aux patients le choix de son mode de traitement. Ils demandent donc à François Hollande la délivrance sans frais des préparations homéopathiques pour entraîner le retour dans les pharmacies des médicaments aujourd’hui supprimés.
« Nous sommes optimistes. L’homéopathie est un fleuron de la France », conclut néanmoins le docteur Grandgeorge. Ne serait-ce parce que cette médecine à succès représente un gisement d’emplois. C’est en tout cas un des arguments que le trio de toubibs varois défendra à l’Élysée. L’arme économique, ça marche toujours.
http://www.nicematin.com/derniere-minute/l%E2%80%99homeopathie-est-elle-en-danger-de-mort.1318420.html
L’homéopathie subit une attaque en règle. Elle dérange parce qu’elle marche trop bien.Mais on ne va pas se laisser faire ». Ces trois médecins varois sont remontés comme des coucous. Depuis quelques semaines, Jean-Louis Ode, généraliste à Saint-Raphaël, Jean-Michel Alexis, praticien àDraguignan et Didier Grandgeorge, pédiatre à Fréjus, ont sonné la charge pour défendre l’homéopathie, qu’ils disent menacée de mort.
Ces médecins ont lancé en février une pétition citoyenne qui a recueilli plus de 70000 signatures.Le 10 juin, ils ont rencontré Chantal Belorgey, conseillère chargée des médicaments auprès de Marisol Touraine, au ministère de la Santé.
40000 euros en moyenne
Et demain, ils vont frapper encore plus haut. Après avoir été reçu par des membres de la direction générale de la Santé (DGS), le trio se rendra au Sénat pour débattre avec des élus, puis à l’Élysée pour une entrevue avec le professeur Olivier Lyon-Caen, conseiller pour la santé de François Hollande.
La raison de toute cette agitation? La transposition d’une directive européenne vieille de 20 ans, donnant lieu à un décret qui change les règles pour l’autorisation de mise sur le marché des médicaments. Pour faire simple, depuis janvier dernier, chaque souche homéopathique donne lieu à une autorisation, alors qu’avant, la norme était une procédure groupée.
« En moyenne, les laboratoires pharmaceutiques doivent dépenser aujourd’hui 40000 euros par souche. C’est énorme », explique le docteur Grandgeorge. Résultat : près de 4200 médicaments homéopathiques, dont la commercialisation a été jugée trop onéreuse, ont été supprimés. Ce sont 75 % des remèdes qui auraient déjà disparu. Les patients peuvent toujours les commander à l’étranger, à un coût plus élevé.
Des arguments que conteste un syndicat de médecins homéopathes, estimant qu’il est normal que les remèdes soient contrôlés, ce qui rend l’homéopathie crédible (voir par ailleurs).
Didier Grandgeorge, lui, n’en démord pas.« Ce qui est fait à l’homéopathie est diabolique », insiste-t-il. « Si nous n’avons pas de bons outils, nous pratiquerons une médecine de mauvaise qualité. Or, l’homéopathie a pour fondement d’écouter les malades et de trouver le juste remède ». Et quasiment à chacun le sien. « C’est comme si on retirait la bouée de quelqu’un qui se noie », complète le docteur Ode.
« Un fleuron de la France »
Qui en veut donc à l’homéopathie?Ces praticiens sont persuadés qu’on cherche à tuer une médecine peu coûteuse. Selon eux, l’homéopathie vieille de deux siècles et « qui a prouvé son intérêt pour les traitements de fonds, représente un danger pour l’allopathie. Laquelle a par ailleurs aussi ses lettres de noblesse pour les cas graves ». Sans les opposer l’une à l’autre, il s’agit de laisser aux patients le choix de son mode de traitement. Ils demandent donc à François Hollande la délivrance sans frais des préparations homéopathiques pour entraîner le retour dans les pharmacies des médicaments aujourd’hui supprimés.
« Nous sommes optimistes. L’homéopathie est un fleuron de la France », conclut néanmoins le docteur Grandgeorge. Ne serait-ce parce que cette médecine à succès représente un gisement d’emplois. C’est en tout cas un des arguments que le trio de toubibs varois défendra à l’Élysée. L’arme économique, ça marche toujours.
http://www.nicematin.com/derniere-minute/l%E2%80%99homeopathie-est-elle-en-danger-de-mort.1318420.html
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire