Le premier enseignement est que « la France n’a jamais compté autant de médecins », souligne le président de l’Ordre, Michel Legmann. Leur nombre a été multiplié par deux en 30 ans, pour être aujourd’hui de 271 970. Mais « ce sont les retraités qui augmentent les effectifs », poursuit Michel Legmann. Les médecins en activité sont en très légère diminution, à 215 865. Et si le médecin type est donc aujourd’hui un homme de 51,6 ans, cela va changer…
Des femmes
« Dans sept ans, les médecins seront majoritairement des femmes », souligne Patrick Romestaing, président de la section Santé publique au Conseil de l’Ordre. La féminisation de la profession est très rapide, puisque la proportion de médecins féminins est passée de 38 % à 43 % en cinq ans. Et cela va sans doute continuer, deux étudiants en médecine sur trois étant des étudiantes.Des « étrangers »
Le nombre de médecins diplômés à l’étranger n’a cessé de croître, pour atteindre près de 20 000 aujourd’hui. La plupart sont étrangers, mais nombre de jeunes Français choisissent de passer leur diplôme en Roumanie (37 % des diplômes européens) ou en Belgique (21 %). Hors Europe, l’Algérie fournit 40 % des diplômes devant la Syrie et le Maroc. Toutes les régions enregistrent une augmentation des effectifs « étrangers ». Mais le phénomène est plus marqué dans les départements ruraux (Haute-Loire, Drôme ou Ardèche) et à l’inverse très faible en Ile-de-France.Michel Legmann en tire une conclusion : le numerus clausus, qui limite le nombre d’étudiants en médecine, est « contourné de tous les côtés », et devrait donc être supprimé.
Des retraités
La part des retraités parmi les médecins est importante (56 000 sur 272 000), et elle devrait croître à 25 % dans cinq ans. La nouveauté est que ces retraités choisissent de rester actifs.Toujours le sud
Est-ce le soleil ? Les médecins sont concentrés au Sud. La densité sur l’ensemble du territoire français est de 299 médecins pour 100 000 habitants. Et si l’on met de côté l’Ile-de-France, championne de la concentration, l’Alsace est la seule région au nord de la Loire à afficher une densité élevée, avec tout le sud, de Rhône-Alpes à l’Aquitaine. Mais cela aussi pourrait changer dans les prochaines années, selon les projections de l’Ordre : l’Ile-de-France, PACA et Languedoc-Roussillon verraient leur densité diminuer, tandis que la Franche-Comté, l’Auvergne ou le Limousin, aujourd’hui moins denses, connaîtraient l’évolution inverse. À vérifier l’an prochain — et à préciser avec la publication des atlas régionaux, prévue pour la fin de l’annéehttp://www.leprogres.fr/sante/2013/06/04/les-medecins-ne-sont-plus-ce-qu-ils-etaient
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