vendredi 2 mars 2012

Les recherches sur le virus H5N1 pas publiées dans l'immédiat

Le moratoire sur la publication d'études jugées potentiellement dangereuses concernant la mutation du virus H5N1 de la grippe aviaire sera prolongé, a fait savoir vendredi l'Organisation mondiale de la santé (OMS) au terme d'une réunion d'experts à Genève.
Ces recherches seront publiées à terme mais un délai supplémentaire est nécessaire pour évaluer les risques, a précisé un porte-parole.
L'OMS avait organisé cette rencontre pour trancher un différend entre les scientifiques qui les ont effectuées et l'agence américaine pour la biosécurité (National Science Advisory Board for Biosecurity, NSABB), qui s'opposait à leur publication dans la presse scientifique.
"Il doit y avoir une discussion plus complète sur les risques et les bénéfices de la recherche dans ce domaine et sur les risques que représente le virus lui-même", a déclaré Gregory Hartl, porte-parole de l'OMS, s'adressant à la presse.
Les laboratoires engagés dans des recherches sur la possible transmission de la grippe aviaire entre êtres humains, via la création d'un virus mutant et extrêmement mortel, étaient convenus en janvier de suspendre leurs travaux pour une durée de 60 jours.
Ron Fouchier, du centre médical universitaire Erasmus aux Pays-Bas, Adolfo Garcia-Sastre, de l'Ecole de médecine du Mont-Sinaï à New York, et Yoshihiro Kawaoka, de l'Université du Wisconsin, jugent leurs recherches essentielles pour permettre de se préparer à une épidémie provoquée par une éventuelle mutation du virus de la grippe aviaire.
Ils admettent cependant qu'elles suscitent de grandes inquiétudes quant au fait qu'un virus mutant "puisse s'échapper des laboratoires" et servir au bioterrorisme.
Détecté pour la première fois en 1997 à Hong Kong, le virus H5N1 de la grippe aviaire a décimé des élevages entiers de volailles en Asie et il s'est répandu au Proche-Orient et en Europe via les oiseaux migrateurs.
MUTATIONS
L'être humain ne peut être contaminé que par contact avec des animaux infectés mais le taux de mortalité associé à ce virus est l'un des plus élevés: sur les 577 personnes recensées comme ayant été contaminées, 340 sont mortes.
En comparaison, la grippe espagnole, qui aurait fait entre 20 et 40 millions de morts en 1918-1919, a tué 0,5% des personnes contaminées selon les estimations, et le taux de mortalité de la grippe saisonnière aux Etats-Unis est de 0,003%.
La polémique a éclaté en novembre lorsque l'équipe de Ron Fouchier a annoncé avoir découvert que le virus H5N1 pouvait se transmettre par voie aérienne, comme la grippe saisonnière. Pour cela, les scientifiques ont modifié à plusieurs reprises le virus H5N1 pour créer un virus mutant et ont procédé à des expériences avec des furets.
Or, selon eux, ces mutations peuvent très bien se produire dans la nature et il convient donc de se préparer à une évolution du virus de la grippe aviaire le rendant transmissible entre êtres humains, via les éternuements par exemple.
Le NSABB a demandé en décembre aux revues Science et Nature de censurer certains passages des articles soumis pour publication par les deux équipes de chercheurs. Cette initiative a été dénoncée par certains membres de la communauté scientifique internationale comme une atteinte à la recherche.
http://fr.news.yahoo.com/les-recherches-sur-le-virus-h5n1-pas-publiées-182157758.html;_ylt=AmVUm3KyUQvmb9XeaoyM7s14fsl_;_ylu=X3oDMTNxZXUxOTRpBG1pdANUb3BTdG9yeSBTYW50ZVNGBHBrZwM5YzM0NDI3OC1hZjNlLTMxZjAtYWU2ZS04MmE4NmVmNTMyNDMEcG9zAzQEc2VjA3RvcF9zdG9yeQR2ZXIDOTVkNzkxMzAtNTk5NC0xMWUxLWFmY2EtMWQ5OTBkZDE0NDJj;_ylg=X3oDMTFxbm9vMjk3BGludGwDZnIEbGFuZwNmci1mcgRwc3RhaWQDBHBzdGNhdANzYW50w6kEcHQDc2VjdGlvbnMEdGVzdAM-;_ylv=3

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