Essentiellement provoquées, dans un passé encore récent, par les pollens de graminées (fourragères, céréalières) et d'herbacées (pariétaire), les rhinites allergiques sont de plus en plus souvent associées aux pollens d'arbres. « Dans notre région, c'est essentiellement le cyprès qui est en cause. L'usage excessif de ces arbres comme haies n'y est certainement pas étranger. En cause également, le vent et la pollution. »
Le rhume des foins toute l'année
Autre constat : le début de la pollinisation, du fait du réchauffement du climat, est plus précoce, la durée d'exposition aux pollens plus longue, et le taux de ces particules dans l'air ambiant nettement accru. « On assiste à une modification du caractère saisonnier des allergies polliniques. Le climat produit un stress sur les plantes et affecte leur reproduction par pollinisation. Ainsi, la rhinite allergique aux pollens (le rhume des foins) peut durer quasiment toute l'année. L'exemple le plus marquant est la pollinose au cyprès : elle débutait traditionnellement en janvier pour finir en mars ; la douceur de nos hivers fait qu'elle se produit désormais au mois de novembre, voire dès le mois de septembre chez les personnes les plus sensibles. » Ces changements ne seraient pas sans effet en termes de santé publique. Les manifestations allergiques liées aux pollens de cyprès, généralement une rhinite et une conjonctivite, se compliqueraient aujourd'hui « d'une toux, parfois d'un asthme et de problèmes cutanés qui peuvent être très invalidants ». Une aggravation en partie liée à la durée d'exposition accrue aux pollens :« La muqueuse respiratoire se retrouve constamment irritée, enflammée et cette inflammation s'étend du nez vers les bronches ».
De meilleurs diagnostics et traitements
La bonne nouvelle, parce qu'il y en a une, c'est que diagnostic et traitements s'améliorent. « On a en particulier identifié les allergènes majeurs du cyprès, ce qui permet d'affiner le diagnostic, via des tests cutanés, et de proposer des traitements plus efficaces. » Le premier d'entre eux étant la désensibilisation par voie injectable ou sublinguale. « Il faut poursuivre ce traitement 4 à 5 ans d'affilée », insiste le Dr Navarro. La spécialiste met en garde contre les corticoïdes retard injectables : « Ce type de traitement, trop souvent prescrit, n'est pas sans danger, surtout lorsqu'il est répété au rythme des allergies. »
Dernier conseil, très pratique : « Il est essentiel de bien se laver les yeux, le nez et surtout les cheveux chaque soir.Ça permet d'éviter de passer la nuit la tête posée sur un oreiller, dans une soupe aux pollens ! » À bon entendeur… Atchoum.
(1) Grâce à des capteurs placés dans plus de soixante agglomérations dont Nice, Toulon et Ajaccio, ce réseau étudie le contenu de l'air en particules biologiques (pollens, moisissures) et, par un recueil de données cliniques associé, les conséquences sur le risque allergique.
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