vendredi 16 mai 2014

Alerte au moustique tigre : 25 cas signalés en Haute-Garonne

Vecteur du chikungunya ou de la dengue (forte fièvre et douleurs articulaires), le moustique tigre, présent à Toulouse depuis fin 2012, ne cesse de progresser. Comment appréhender ce «petit monstre». Une interview de l'épidémiologiste Nicolas Sauthier.
L'Agence régionale de santé (ARS) vient de publier un communiqué mettant le public sérieusement en garde contre le moustique tigre et ses piqûres. Y a-t-il de quoi s'inquiéter ?
Ce moustique, originaire d'Asie, mais que l'on trouve aussi aux Antilles et en Afrique, s'est également déplacé vers la France, étrangement en empruntant les voies de transport. Cet insecte est connu pour être un vecteur potentiel de maladies comme le chikungunya ou la dengue, des maladies infectieuses que l'on peut ou non contracter dès lors que l'on est piqué par le moustique tigre.
De quelle manière Toulouse et la Haute-Garonne sont-elles touchées ?
Si le moustique tigre est présent en France depuis 2004, il n'est arrivé à Toulouse qu'en septembre 2012. Il a été capturé à plusieurs reprises grâce au déploiement du système de lutte contre les gîtes larvaires, un organisme du conseil général issu de l'Entente interdépartementale de démoustication basée à Montpellier. Et depuis l'an passé, le système de surveillance sanitaire a été renforcé. Aujourd'hui, on considère que le moustique tigre est implanté sur 18 départements du Grand Sud, dont la Haute-Garonne. Il faut noter que l'insecte se plaît mieux en ville qu'à la campagne, ce qui explique qu'on peut assez facilement le trouver à Toulouse.
À quelle fréquence intervenez-vous et à quel moment ?
En 2013, sur 45 signalements, 27 malades ont été identifiés, heureusement sans gravité. Le principe est que si des gens reviennent malades de leur voyage, que leur infection soit identifiée ou non, l'ARS doit être avertie le plus rapidement possible. On commanditera alors auprès du conseil général le fameux système de lutte anti-vectorielle, l'objectif étant de vérifier s'il y a des moustiques ou pas en certains gîtes larvaires, et bien sûr de les éradiquer afin de les empêcher de piquer le malade.
Ce n'est donc pas le moustique en lui-même qui est dangereux ?
Non, le moustique tigre est un animal sain, mais qui, comme nous l'avons vu, peut véhiculer des maladies n'existant pas chez nous. S'il pique un malade, le moustique se rend lui-même malade et il pourra alors piquer des personnes saines qu'il infectera aussitôt. Autrement dit, pas de malades revenant de voyage, pas de crainte à avoir du moustique tigre.
Que faut-il faire individuellement pour se protéger de cet insecte peut-être porteur du virus ?
Déjà, chacun peut essayer de contrôler l'implantation de ce moustique en éliminant les potentiels foyers larvaires, souvent des eaux stagnantes dans des pots ou au bas des gouttières.
Comment se manifestent dans l'organisme le chikungunya et la dengue ?
Il y a d'abord une forte poussée de fièvre, puis un affaiblissement de l'organisme qui se conjugue aussi à des douleurs articulaires. Au moindre doute, il ne faut pas hésiter à consulter un médecin.

http://www.ladepeche.fr/article/2014/05/16/1882170-alerte-au-moustique-tigre-25-cas-signales-en-haute-garonne.html

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