Une conférence médicale fait le point cette semaine à Hawaï sur les recherches sur la maladie d'Alzheimer. Parmi les avancées: de nouvelles études montrent que le sport et la vitamine D réduisent les risques de développer cette pathologie, qui est par ailleurs plus facilement détectable grâce à nouveaux examens. En revanche, les scientifiques n'ont toujours pas trouvé de médicament qui arrêterait ou même ralentirait la dégénérescence cérébrale
Actuellement, les médecins doivent se contenter de traiter les symptômes d'Alzheimer. Cette maladie neurodégénérative, qui affecte plus de 26 millions de personnes à travers le monde, se traduit par des pertes de mémoire puis des troubles du langage et de la motricité.
"Nous n'avons rien qui ralentisse ou qui stoppe l'évolution" de la maladie elle-même, souligne William Thies, directeur scientifique de l'Association Alzheimer. Les recherches sur de nouveaux médicaments n'ont rien donné. Certaines molécules, qui s'annonçaient prometteuses, se sont finalement révélées inefficaces. Le Dimebon, que le laboratoire Pfizer mettait au point, n'a pas réussi les derniers tests.
Cependant, des avancées ont été enregistrées dans d'autres domaines de recherche. En prévention, d'abord.
Les personnes qui font de l'exercice de façon modérée ou intense ont deux fois moins de risques de développer la maladie d'Alzheimer que les personnes moins sportives, ont rapporté dimanche les chercheurs de Framingham Heart Study, une étude de cohorte menée depuis des décennies dans une ville du Massachusetts.
Une autre enquête a démontré qu'une déficience en vitamine D pouvait quadrupler le risque d'infirmité mentale. Cela ne veut pas dire qu'il faille prendre des compléments vitaminés, avertissent les médecins. Une grande étude est actuellement conduite pour voir si cela est recommandé.
Autre avancée: le diagnostic. La maladie d'Alzheimer est en général détectée grâce à des tests neuropsychologiques. Depuis quelques années, les médecins utilisent l'imagerie médicale. La tomographie par émission de positrons (TEP), pratiquée après avoir injecté une sorte de colorant radioactif, permet de cartographier le cerveau.
Dans un cerveau atteint d'Alzheimer, des agrégats anormaux de fragments de protéine s'agglomèrent entre les cellules nerveuses. Ces "plaques" sont caractéristiques de la maladie.
Le colorant employé actuellement pour les TEP est très difficile d'utilisation. Or quatre sociétés sont en train de mettre au point des produits qu'elles espèrent plus simples d'emploi.
Enfin, de nouvelles pistes de traitement sont étudiées. Un aérosol nasal à l'insuline a donné des résultats encourageants pour améliorer les performances cognitives. Toutefois, "c'est encore un essai pilote", a souligné Laurie Ryan, qui supervise les bourses de l'Institut national du vieillissement, qui a financé cette étude.
Cette piste se base sur la théorie selon laquelle Alzheimer et le diabète seraient liés. En effet, les diabétiques semblent avoir plus de risques que les autres de développer un Alzheimer et les patients qui souffrent d'Alzheimer ont tendance à être insulino-résistants. Administrée en spray nasal, l'insuline gagne directement le cerveau, sans affecter le taux de sucre dans le sang, explique Laurie Ryan pour qui un traitement de ce type pourrait se révéler à la fois simple et bon marché. AP
http://www.ap.org/termsandconditions
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