mardi 21 janvier 2014

Don d'organe : l'Académie de médecine a besoin de cerveaux post-mortem

L’Académie de médecine a lancé ce lundi un appel au don de cerveau post-mortem afin de permettre aux chercheurs de développer leur connaissance du vieillissement cérébral et des maladies neurodégénératives, comme Alzheimer ou Parkinson.
« La recherche bute aujourd'hui sur un obstacle majeur : la pénurie de cerveaux à étudier induite par la disparition programmée de l'autopsie scientifique en France » a expliqué l’Académie de médecine. En effet, seulement 0,11% des décès ont été suivis d’une autopsie en 2011. Par ailleurs, les lois de bioéthique ont été durcies : il est aujourd’hui nécessaire d’obtenir le consentement du donneur et de sa famille avant de pouvoir prélever un organe post-mortem.
Dès 2006, une banque nationale de cerveaux, nommée le GIE Neuro-CEB, avait été mise en place pour pallier cette pénurie. A l’origine de ce projet, trois associations de patients : France Alzheimer, France Parkinson et CSC (Connaître les syndromes crérébelleux). Mais les scientifiques ne recherchent pas seulement des cerveaux de personnes malades : « Nous avons besoin de cerveaux de patients atteints de ces maladies, mais également de cerveaux témoins, c'est à dire de personnes qui n'étaient pas touchées par ces pathologies avant leur décès afin de pouvoir les comparer », précise Marie-Claire Artaud, la coordinatrice de la banque de cerveaux. Tout le monde est donc concerné par cet appel au don.
400 cerveaux déjà collectés
Près de 400 cerveaux ont été collectés à ce jour et 1700 personnes ont consenti à un prélèvement de leur organe post-mortem. Celui-ci doit être effectué dans les 48 heures qui suivent le décès. Il peut se faire dans l’un des 15 centres de prélèvements hospitaliers dédiés. L’intégralité des frais est prise en charge par le Neuro-CEB.
L’Académie de médecine souhaite élargir les conditions du don de cerveau. Comme pour le don en vue d’une greffe, elle souhaiterait qu’un consentement présumé soit suffisant pour réaliser un prélèvement post-mortem.

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