On reconnaît facilement leur boîte : jaune pour le Doliprane, bleu pour l'Efferalgan, rouge pour le Dafalgan. Leurs points communs ? Ces trois antalgiques ne peuvent pas être remplacés par un générique paracétamol en pharmacie. Une situation absurde puisque les brevets de ces spécialités sont tombés dans le domaine public depuis longtemps. Mais ce privilège devrait bientôt être aboli, à la demande de l'autorité de la concurrence.
Alors qu'il existe 17 génériques paracétamols sur le marché, les pharmaciens ne peuvent actuellement pas remplacer le Doliprane par l'un d'entre eux quand il a été prescrit par un médecin. Pour le faire, il doit nécessairement avoir l'accord du patient. Résultats, le cachet n'est seulement échangé que dans 15% des cas. Une situation qui entraîne un surcoût non négligeable pour l'Assurance maladie qui est évalué à 9,5 millions d'euros selon Le Parisien.
Pas de générique ? Pas de tiers payant !
C'est l'autorité de la concurrence qui a tiré la sonnette d'alarme en juillet 2013 pour mettre fin à cette situation quasi-monopolistique de ces trois antalgiques. Quelques mois plus tard, en décembre, l'agence du médicament a décidé de faire avancer ce dossier en écrivant à tous les laboratoires commercialisant du paracétamol. L'objet du courrier : la création d'un groupe "paracétamol" dans le répertoire de l'ANSM qui permet alors aux pharmaciens de remplacer les "princeps" (forme originale du médicament) par des génériques, vendus moins chers.
Si aucune date précise n'est encore fixée, ce changement devrait être effectif dans les mois à venir. Le pharmacien pourra alors donner un générique sans demander l'autorisation au patient. Et si ce dernier refuse de le prendre, il devra renoncer au tiers payant et avancer la part remboursée par la Sécurité sociale. En revanche, le pharmacien ne pourra pas lui délivrer de générique dès lors que le médecin aura écrit "non substituable" sur l'ordonnance.