mercredi 4 février 2015

Cancer : «En 2020, le taux de guérison sera de 70%»

La journée mondiale contre le cancer, ce mercredi 4 février, sera la première pour l'Institut universitaire du cancer de Toulouse, ouvert en mai 2014. Son directeur général, le professeur Michel Attal, nous répond.
Comment résonne pour vous cette journée contre le cancer ?
Les analyses sur les évolutions de la cancérologie ont tendance à nous rendre pessimistes. Je vois les choses autrement : en dix ans, en France, le taux de guérison du cancer est passé de 50 % à 63 ! Ce progrès est lié à l'arrivée des nouveaux médicaments. En 2014, on a recensé 3 800 projets en cancérologie, ce qui correspond à un millier de molécules. Il n'est pas illusoire de dire qu'en 2020, nous atteindrons un taux de guérison de 70 %.
Comment cela se traduit-il à l'Institut universitaire du cancer ?
Nous sommes dans la dynamique de la recherche. Au cours des quatre derniers mois, il n'y a pas eu une semaine sans qu'une délégation d'industriels nous rende visite pour développer des médicaments sur notre site hospitalier, dans toutes les pathologies. En 2014, l'ICR (Institut Claudius Regaud) a proposé 1 400 essais thérapeutiques et le CHU autant. ça nous conforte, à tel point que nous sommes en train d'imaginer une structure de recherche commune entre nos équipes (l'Institut universitaire du cancer de Toulouse réunit depuis mai 2014 le centre de lutte contre le cancer Claudius Regaud et la cancérologie du CHU). Ce serait une première en France.
Quelles sont les améliorations à apporter dans ce nouvel hôpital ?
Les patients nous ont fait des reproches sur la logistique. Un appel d'offres va être lancé pour améliorer les navettes parking, des travaux pour régler le problème d'acoustique du restaurant vont être engagés d'ici trois mois et nous avons changé les 300 télévisions dont les réglages étaient trop compliqués. La question de la signalétique aux abords de l'hôpital et à l'intérieur doit être réglée pour l'été. Restent des problèmes plus aigus. Les locaux sont dépassés par l'afflux des patients (60 000 consultations par an), il faut reconstruire le circuit des consultations avec un système d'enregistrement et de bornes d'appel dans le hall d'accueil pour désengorger les salles d'attente, tout ça doit se terminer en mars. Autre grand chantier, la modernisation du système informatique pour que les dossiers patients de l'ICR soient connectés avec ceux du CHU et le réseau Oncomip afin de travailler directement avec tous les établissements de la région.
Toulouse aura-t-elle son centre de protonthérapie ?
Nous sommes dans la troisième étape, celle du choix national et politique. Notre candidature est solide, nous l'avons défendue il y a dix jours au Ministère de la Recherche. Un appel d'offres va survenir d'ici six mois. L'Agence régionale de santé, la Métropole, la Région, les grands industriels, sont avec nous. C'est essentiel puisqu'il n'y aura pas de financement de l'État pour ce projet à 50 millions d'euros. La protonthérapie permet de n'irradier que la tumeur, elle est tout indiquée pour les enfants, les zones du corps difficiles d'accès (moelle, cerveau, œil), les tumeurs radio résistantes (pancréas, foie). Elle permet aussi l'évaluation du matériel aéronautique et spatial. Il n'y aura qu'un centre dans la grande région Sud, nous sommes en concurrence avec Montpellier.

http://www.ladepeche.fr/article/2015/02/04/2043212-cancer-en-2020-le-taux-de-guerison-sera-de-70-70.html

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